
Handala écrase un tank
1 - Israël,
encore et toujours et jusqu'à la nausée
2 - Comment en est-on
arrivé là?
3
- Le rôle du pion sioniste et le destin des Palestiniens dans
la "Realpolitik" des grands blocs aujourd'hui
1
- Israël, encore et toujours et jusqu'à la nausée
Après
avoir poursuivi durant plusieurs semaines son artisanat meurtrier quotidien
à Gaza et maintenu hermétiquement bouclée depuis six ans la plus gigantesque
prison du monde à ciel ouvert, l'Etat hébreu, se pose en pauvre victime
de roquettes que les emmurés envoient sur son territoire, histoire de
se prouver à eux-mêmes que les mesures coercitives dont ils sont accablés
jour et nuit par le colonisateur ne les ont pas encore transformés en
zombies rampants et prêts à lécher les mains et les pieds du dompteur
qui les guette du haut de son mirador, le fouet levé bien haut.
Du coup, selon un scénario
bien rôdé, afin de regonfler ses muscles, sa cote de popularité
à l'approche d'élections difficiles pour l'équipe au pouvoir et afin
de prendre de vitesse le rival ressuscité - Olmert, le fameux
général en chef de l'opération "Plomb durci"
- rival politique qui se pointait sur la ligne de départ, le
bourreau se métamorphose en un clin d'œil en victime pleurnicharde.
Bardée de missiles plus venimeux les uns que les autres, d'avions de
chasse ultra modernes, de bombardiers, de drones espionneurs et bombineurs,
l'agresseur augmente à fond le son des haut-parleurs chargés de diffuser
ses gémissements afin qu'ils atteignent jusqu'aux derniers indiens de
la forêt vierge brésilienne et les manchots des terres
australes: "Israël est attaqué, une nouvelle shoah se prépare"
hurlent à tue-tête les messages complaisamment diffusés par les médias
des pays occidentaux.
Tombées dans l'oreille attentive
et empressée de l'oncle d'Amérique, ces lamentations déchirantes
sont immédiatement reprises et répercutés de plaines en collines sous
la forme de déclarations d'amour adressées à l'occupant
tourmenteur et de condamnations indignées à l'égard de la victime assiégée
qui - ouh! la perverse - refuse obstinément de se laisser dompter et
d'offrir sa chemise et son coeur au voleur de sa terre.
"Israël a le droit
de se défendre, de se défendre, …fendre …dre …dre…dre ", répète
à l'envi l'écho d'outre-Atlantique.
" Israël a le
droit de se défendre et de défendre ses citoyens... " répète
un perroquet teuton. Après avoir persécuté les
Juifs, voilà donc les Germains devenus les piteux bourreaux des
Palestiniens. Perseverera diabolicum.
"Hamas est le seul
responsable, …sable, …ble…ble…ble", bredouille à son tour la
voix de son maître étatsunien, un dénommé Hague, responsable des haillons
de feu la politique internationale de l'île grande bretonne.
Le quatrième larron
du quartette otano-occidental qui porte un nom d'empereur romain, un
certain "socialiste" nommé Fabius, il s'empresse de s'atteler au char
anglo-saxon, mais un peu honteusement tout de même et en appelle tartuffiquement
à "la retenue", tout en ânonnant, le mot d'ordre
convenu: "Israël a le droit de se défendre et bla bla bla."
Quant à l'inénarrable
Catherine Ashton, en bonne anglaise, elle se place dans l'ombre et le
sillon de Hague. Tout est de la faute des Palestiniens. Et toc. Bien
fait pour eux.
Et c'est ainsi que Jahvé
est grand et qu'un permis de tuer est, une fois de plus, délivré
aux dirigeants de la colonie de peuplement qui s'est installée
en Palestine.
Naturellement, nous sommes
là dans la description ad usum delphini de la partie émergée
de l'iceberg.
La Realpolitik, c'est-à-dire
la vraie politique, se déroule sous la ligne de flottaison
de l'iceberg.

Benjamin Netanyahou
et le prix Nobel de la paix, Barack Hussein Obama.
B.N.- Préférez-vous que je prépare
les enfants palestiniens en bouillie , à l'étouffée
ou rôtis à l'uranium appauvri?
B.H.O: A votre convenance, chef, vous êtes seul maître dans
votre cuisine. Vous avez carte blanche.
B.N. (sur le ton de la
connivence affectueuse): N'hésitez pas à venir avec
Michelle et vos filles, Malia et Sasha. Chez nous, les plats sont toujours
copieux!
*
2
- Comment en est-on arrivé là? 
Etudier le
sionisme aujourd'hui n'est donc pas un sujet annexe ou mineur. Même
s'il ne concerne directement et en apparence qu'une minuscule écharpe
de terre lovée dans le bassin est de la Méditerranée, il est le rocher
de Charybde sur lequel se brisent tous les espoirs d'une paix réelle
et durable dans toute la région et même dans le monde entier, car cette
idéologie messianico-coloniale porte en son sein le venin d'une xénophobie
telle qu'elle conduit à un nettoyage ethnique de la population autochtone
et son messianisme l'entraîne à devenir le dernier Etat colonisateur
et prédateur de la planète.
Voir - 10
- La chimère du "Grand Israël" , 17 janvier
2012
Ces évidences
commencent de s'imposer. Mais ce que beaucoup d'hommes et de femmes
de bonne volonté ne comprennent peut-être pas, ce sont les motifs pour
lesquels un pays aussi puissant que les Etats-Unis continue de soutenir
contre vents et marées un confetti qui bafoue cyniquement les principes
qui servent de fondations à son idéologie démocratique.
Comment se
fait-il que la nation qui galope sur la planète entière afin d'imposer,
par la force la plus brutale, la conception qu'elle se fait de la "Liberté",
des "Droits de l'homme" et du "Bien", se compromette à
ce point avec un petit Etat-voyou qui contrevient à toutes les lois
internationales et qui s'en vante? Comment
se fait-il que l'empire américain, qui s'arroge le droit et le pouvoir
d'appliquer à la terre entière son idéologie politique et sa législation
commerciale interne - ce qui, dans son esprit, est une seule et même
chose, puisque tous ses actes sont réputés frappés du sceau de la Perfection
- comment se fait-il que cet empire du "Bien", dis-je, accepte de filer
doux et de se ridiculiser aux yeux du monde entier face aux exigences
d'une poignée de sionistes?
"La
chose la plus difficile au monde est de suivre à la trace n'importe
quelle idée jusqu'à sa source" écrivait Edward Mandell HOUSE.
Ce personnage de l'ombre connu
sous le nom de Colonel House, bien qu'il n'ait jamais participé
à la moindre guerre, avait parfaitement conscience d'avoir été le manipulateur
en chef des décisions attribuées ultérieurement au Président Woodrow
Wilson et, à ce titre, il avait d'excellentes raisons de recommander
aux commentateurs politiques de toujours tenter de remonter à la source
d'une idée ou d'une décision, tout en précisant que rien n'était plus
difficile, car l'initiateur réel d'une décision est rarement celui auquel
on en impute la paternité sur le devant de la scène.

Le
Colonel House et le Président Woodrow Wilson
Là encore,
cette éminence grise et homme de main des puissances financières qui
ont permis la réalisation du plus grand hold-up financier depuis que
le monde est monde - la création quasiment maffieuse de la FED la veille
de Noël 1913 - était bien placé pour savoir combien il est facile de
"prêcher le faux" et de l'imposer, comme le rappelle le
grand romancier allemand Goethe: "La vérité doit être martelée
avec constance, parce que le faux continue d'être prêché, non seulement
par quelques-uns, mais par une foule de gens. Dans la presse et dans
les dictionnaires, dans les écoles et dans les Universités, partout
le faux est au pouvoir, parfaitement à l'aise et heureux de savoir qu'il
a la majorité pour lui."
Voir : Aux
sources de l'escroquerie de la Réserve Fédérale - Le machiavélisme des
hécatonchires de la finance internationale
Car c'est
précisément outre-Atlantique qu'il faut chercher la source jaillissante
qui devint le puissant fleuve sioniste. C'est grâce à une manne financière,
quasiment sans limites que cette idéologie messianico-colonialiste a
trouvé la force de concrétiser son rêve. Des hommes comme le rabbin
Stephen S. Wise, premier président du congrès juif américain,
puis mondial ou le Colonel House évoqué ci-dessus et éminence
grise farouchement pro-sioniste du président Woodrow Wilson,
ont joué un rôle déterminant dans la concrétisation de ce fantasme à
partir du début du XXe siècle, puis durant les préparatifs des deux
guerres mondiales. D'ailleurs, dans son gros ouvrage intitulé Les
Juifs, le monde et l'argent, Jacques Attali se glorifie de la
puissance que les institutions bancaires ont donnée et continuent de
donner à ses co-religionnaires.
Certes, le
rêve sioniste d'inspiration proprement biblique a germé dans les plaines
de Russie, d'Ukraine et de Pologne et y a été préparé de longue main.
Voir - 9
- L'oignon sioniste et le bernard-l'hermite , 29
novembre 2011
Cependant,
c'est grâce à la fabuleuse manne financière de groupes puissamment organisés
et agissants dans les coulisses des pouvoirs politiques et qui sont
parvenus à tordre, dès l'origine, la politique de l'Angleterre et des
Etats-Unis dans le sens des intérêts sionistes, que cette idéologie
a pu se concrétiser. Les intérêts de l'idéologie sioniste et ceux de
l'empire américain naissant ont donc, dans les débuts, semblé coïncider
parfaitement.
Les puissants
groupes financiers, économiques et médiatiques qui venaient de se constituer
outre-Atlantique et dont les richissimes propriétaires sont désormais
désignés sous le nom de "barons voleurs", étaient, pour un très
grand nombre d'entre eux, entre les mains de mouvements favorables à
l'idéologie sioniste quand ils n'en étaient pas des membres agissants.
Ils ont accompagné et favorisé la montée en force du nouvel empire qui
allait, comme tous les empires qui l'avaient précédé, s'emparer progressivement
des rênes du pouvoir mondial, faire main basse sur les richesses de
la planète et devenir ouvertement et le plus naturellement du monde,
le protecteur et le financier de l'idéologie sioniste, source principale
du chaos mondial depuis le début du XXe siècle.
C'est pourquoi
j'ai commencé par analyser la naissance et l'évolution de l'arme de
destruction massive grâce à laquelle l'empire d'outre-Atlantique a créé,
dès les premières années du XXe siècle, les conditions financières,
puis militaires qui lui ont permis de domestiquer le reste du monde,
le dieu dollar.
- Aux
sources de l'escroquerie de la Réserve Fédérale - Le machiavélisme des
hécatonchires de la finance internationale , 17
avril 2008
-
Du Système de la Réserve fédérale au camp de concentration de Gaza :
Le rôle d'une éminence grise: le Colonel House, 3
février 2010
Mais cette
idole n'est pas demeurée toute nue. Très rapidement ses concepteurs,
puis les prêtres de son culte ont compris qu'il convenait de la cacher
sous de somptueuses dentelles démocratiques, de riches bijoux moralisateurs
et mille fanfreluches éblouissantes qu'ils ont baptisées LIBERTE.
Puis ils ont dit à leur dieu devenu chatoyant et séduisant: "Et maintenant
marche devant nous ".
Alors le
dieu dollar soutenu par le mythe de la Liberté portant dans sa besace
le libéralisme économique mondialiste, donc apatride, s'est élancé à
la conquête du monde et les vertus de la "morale" et de la "Démocratie
mondialisée" apprêtées dans les arrière-cuisines des banques d'outre-Atlantique
et de la City de Londres ont déferlé sur la planète.
Après que
la démocratie bancaire et militaire eut vaincu l'ennemi marxiste qui
s'était cru l'horizon théorique et économique indépassable de la planète,
la mondialisation au service d'un capitalisme global et débridé est
devenue à son tour l'horizon théorique indépassable des politiciens
de tout poil et des économistes au petit pied.
Mais le monde
ne s'était pas tout de suite aperçu que le dieu Démocratie boitait.
Il cachait en effet sous la grande aile de son libéralisme moralisateur
la pesante idéologie colonialiste d'un sionisme aux dents longues et
à la bourse abondamment garnie. Or, plus le temps passait, plus le sionisme
prospérait et devenait arrogant. Il a fini par se transformer en un
lourd boulet pour son protecteur américain et pour tous ses alliés européens
car le comportement inhumain des gouvernements sionistes successifs
à l'égard de la population autochtone a fini par ridiculiser le mythe
démocratique et rendre haïssables tous les Etats qui s'en réclament.
Comme par
hasard, ils sont tous de fervents soutiens de l'Etat sioniste colonisateur.
Ce sont eux qu'on voit aujourd'hui plaindre le bourreau et accabler
ses victimes.
La réussite
du colonialisme politico-religieux sioniste est incompréhensible si
l'on ne voit pas qu'il est l'enfant et la projection au Moyen Orient
du colonialisme économique souterrain des puissances financières anglo-saxonnes
sur la planète entière, une sorte de pseudopode géographiquement délocalisé
de l'Occident colonisateur, une tête de pont placée dès l'origine sous
la protection de la City et de Wall Street - et notamment du très efficace
banquier états-unien Bernard Baruch ainsi que de la Maison
Rothschild anglaise et de ses filiales américaines.

Le
banquier Bernard Baruch trônant entre l'Anglais Winston Churchill
et l'Américain Eisenhower
On a vu que
c'est par une lettre personnelle, adressée à son domicile privé "addressed
to his London home at 148 Piccadilly" que le fervent sioniste, Lord
Balfour a annoncé à Lord Lionel Walter Rothschild, la décision
de la couronne anglaise de d'offrir un "foyer national" au sionisme.
Voir -
Du Système de la Réserve fédérale au camp de concentration
de Gaza : Le rôle d'une éminence grise: le Colonel House, 3
février 2010

Lord
Balfour (à droite) en compagnie du dirigeant sioniste Chaim Wiezman
Car le sionisme
n'est pas politiquement né en 1946 à la suite des persécutions dont
les Juifs furent victimes en Europe. Ses thuriféraires tentent aujourd'hui
d'imposer ce mensonge et de mettre dorénavant l'accent exclusivement
sur les conséquences des crimes commis à l'encontre de la population
juive dans les Etats soumis par les armées nazies lors de la deuxième
guerre mondiale et dont la commémoration est devenue l'objet d'un nouveau
culte et d'un nouveau rituel.
Le sionisme
a pris son essor à la fin du XIXe siècle et c'est à la fin de la première
guerre mondiale que des immigrés en grand nombre, issus notamment d'Europe
de l'est, se sont élancés en direction de la Palestine. Très rapidement
se constituèrent de puissants groupes armés que l'Angleterre, colonisateur
en titre de la région après le Traité de Sèvres du 10 août 1920
- qualifiait de terroristes. Ils ne se contentaient pas de tuer des
Palestiniens, mais pratiquaient des attentats meurtriers contre l'armée
et les sujets de sa gracieuse majesté en véritables artistes d'un terrorisme
aveugle et cynique, d'une efficacité redoutable.
Sans la domination
financière de la City sur la planète jusqu'à la deuxième guerre mondiale
et la création de sa monnaie privée le 23 décembre 1913 - le dollar
- par les soins de ses filiales dans le Nouveau Monde, le sionisme serait
resté une excroissance nationaliste hérétique, localisé en Europe de
l'Est, d'un judaïsme principalement pharisaïque d'influence talmudique.
Sans la domination
financière anglo-saxonne sur la planète, l'Etat d' Israël n'aurait pas
pu exister et les fidèles du dieu Jahvé auraient continué à vivre entre
eux dans les multiples Etats dont ils étaient devenus nominalement les
citoyens, selon les préceptes ségrégationnistes d'Esdras pour la majorité
d'entre eux, ou se seraient convertis à un judaïsme spirituel qui, sautant
à pieds joints par-dessus les principes du Talmud, trouve sa source
chez ses grands prophètes bibliques. Il survit aujourd'hui dans le petit
groupe des Naturei Karta , mais leur nombre est devenu infime.
La deuxième
guerre mondiale a rebattu les cartes et le centre du pouvoir s'est déplacé
de la City de Londres à Wall Street. De plus, les persécutions dont
les juifs furent victimes de la part de l'Allemagne nazie et dans une
grande partie de l'Europe ont fourni des arguments nouveaux au mouvement
sioniste. Ils ont permis, dans la foulée, son officialisation au mépris
du principe fondateur de toute légalité internationale, à savoir le
droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Voir: 17
- De l'inexistence de l'Etat d'Israël en droit international
, 21 mars 2011
*
3
- Le rôle du pion sioniste et le destin des Palestiniens dans
la "Realpolitik" des grands blocs aujourd'hui 
L'impunité dont jouit l'Etat sioniste
s'explique par sa situation privilégiée dans la techtonique
des plaques que constituent les deux grands blocs géopolitiques
qui s'affrontent dans la région moyen-orientale. Pour continuer
dans la métaphore de la géologie, Israël se trouve
sur la ligne de fracture de deux gigantesques plaques intercontinentales:
la plaque russo-chinoise qui se déplace du nord au sud et la
plaque américano-européenne qui progresse d'ouest en est.
Chacune de ces plaques entraîne dans son sillage des nations qui
partagent plus ou moins les mêmes intérets, mais surtout
qui ont les mêmes ennemis: l'Iran, la Syrie, partiellement l'Irak
et le sud du Liban pour la plaque russo-chinoise, alors que le continent
européen, ficelé à l'Amérique du Nord ,
sa projection au Moyen Orient - l'Etat sioniste - augmentés de
la Turquie et d'un groupe d'étaticules artificiels dans la péninsule
arabique dont les frontières correspondent globalement aux gisements
d'hydrocarbures, se déplacent à vive allure et tentent
de couler la plaque russo-chinoise rivale en la coupant en son centre,
la Syrie.
C'est ce qu'on appelle la Realpolitik,
c'est-à-dire une politique étrangère fondée
sur le seul intérêt national dont la réalisation
dépend du calcul des forces en présence. Dans ce genre
de confrontation, les références aux droits de l'homme,
à la démocratie et autres chamarrures morales sont utilisés
comme des rideaux de fumée médiatiques destinés
à masquer les conflits d'intérêt et à enfumer
les cervelles des peuples. "La première victime d'une
guerre est la vérité".
Au cours de ce choc titanesque et à
l'intérieur des deux grands groupes, les Etats qui les composent
en profitent, s'ils en ont l'occasion, pour grapiller des avantages
qui leur sont propres et que l'avancée globale du groupe auquel
ils appartiennent leur permet d'amasser. Pour l'instant, seule la diplomatie
européenne semble assez aveugle - ou trahie par ses élites
- pour ne travailler que dans l'intérêt des Etats-Unis
et d'Israël. Il semble que la Turquie ait, elle aussi, "travaillé
pour le roi de Prusse", c'est-à-dire pour Israël,
dont elle est, en principe l'ennemie depuis l'assassinat de neuf de
ses ressortissants sur le Mavi Marmara lors de la tentative de la première
flotille de briser le blocus de Gaza.
Le rôle d'accélérateur
principal dans le choc des intérêts des deux groupes revient
aujourd'hui au lilliputien, mais richissime Qatar, qui vient de jaillir
comme un diable de sa boîte sur la scène internationale,
la besace remplie de dollars. L'omniprésence de son dirigeant
et la politique de corruption universelle de tous les dirigeants qu'il
rencontre - et il se déplace beaucoup - afin de les plier à
ses intérêts est si capital qu'il est avec Israël,
son compère et complice, le principal Deus ex machina
du tourbillon guerrier que connaît la région. Il veut,
par tous les moyens, la destruction de la Syrie, parce que cette dernière
s'oppose au passage d'un gazoduc entre son croupion d'Etat et la Méditerranée
et refuse de changer d'alliance pour rejoindre le bloc occidental. Ce
gazoduc à travers l'Arabie, l'Irak, la Syrie et débouchant
à Homs est vital pour cet Etat gazier, obligé,
pour l'instant, de faire transiter son gaz par mer avant de déboucher
en Méditerranée. Le remuant Cheikh a réussi à
allécher les Européens croulant sous les dettes et à
les agréger à son projet. Quant à Israël,
il est son allié depuis belle lurette.

Cheikh
Hamad ben Khalifa al-Thani
TIMEO DANAOS ET DONA
FERENTES (Je crains les Grecs (les Qataris) , même (surtout)
quand ils font des présents.)
Dans le scénario gazier concocté
par le Cheikh Al Thani, à partir de Homs, une bretelle allait
rallier Israël et une autre la Turquie et faire de ces pays des
distributeurs du gaz qatarien en direction de l'Europe pour la Turquie,
vers l'Afrique pour Israël et leur assurer un pont d'or grâce
aux royalties récoltées au passage. L'inexplicable et
brutale hostilité du gouvernement Erdogan à l'égard
de son ancien allié, commence peut-être à trouver
là un début d'explication. [1]

Or, les Palestiniens et leurs revendications
nationales, notamment celles du Hamas, ne sont aux yeux du Qatari que
des gêneurs. Au diable la solidarité sunnite ou arabe,
vive la solidarité gazière. C'est pourquoi il a tenté
d'acheter ses dirigeants et semble avoir rencontré un os auprès
de M. Haniyé et un plein succès auprès de
M. Khaled Meschaal. Le Cheikh
Hamad ben Khalifa al-Thani finance toutes les formes de traitrises
et poignarde les Palestiniens dans le dos tout en se présentant
comme leur bienfaiteur. C'est également lui qui paie tous les
djihadistes égorgeurs raccolés sur la planète entière
- appelés terroristes lorsqu'ils opèrent dans les Etats
occidentaux et résistants lorsqu'ils décapitent ou défénestrent
des Syriens chrétiens ou shiites.
La ligne de fracture entre les plaques géopolitiques
source du tremblement de terre actuel au Moyen-Orient, passe donc par
la Syrie et Israël. C'est pourquoi la guerre se déroule
sur le sol d'une Syrie récalcitrante depuis deux ans, après
que le réel mouvement d'opposition démocratique a été
étouffé et phagocyté par le Qatar qui entend y
installer ses propres créatures - ce qu'il a commencé
de faire au cours de la récente rencontre de Doha. La France
s'est empressée de faire chorus.
Quant à l'Etat hébreu, il
a jugé favorable à sa Realpolitik à long
terme de provoquer aujourd'hui, non pas une guerre, car il n'y pas d'armée
à Gaza, mais un de ces massacres de populations dont il a le
secret depuis des décennies, en rompant la trêve avec le
Hamas par quelques assassinats ciblés et symboliques, comme celui
de M. Ahmed Jabari, commandant en chef du Hamas à Gaza, afin de continuer
à broyer la résistance et tenter de la dompter. Le ministre
de l’intérieur israélien Eli Yishai déclarait à propos de Gaza:
« The goal of the operation is to send Gaza back to the Middle Ages.
Only then will Israel be calm for forty years. » (« Le but de cette
opération est de renvoyer Gaza au Moyen Age. Alors seulement, nous serons
tranquilles pour quarante ans. » (Haaretz) Pour l'Irak,
c'était "l'âge de pierre". Le "moyen-Age",
pour les Palestiniens. On progresse, et après ça certains
diront encore que les Israéliens ont un coeur de pierre!

M. Ahmed Jabari
Après avoir lancé sa machine
de mort, assis sur sa ruse de guerre et assuré de la complicité
de tous les alliés de son groupe, l'Etat hébreu se pose
en victime d'une nouvelle "shoah" parce que son territoire
reçoit quelques roquettes de représailles. Immédiatement,
le choeur des "droit-de-l'hommistes" occidentaux répercute
les lamentations: "Israël a le droit de se défendre....".
Elémentaire, mon cher Watson. Il est vrai que cette fois, ces
méchants Palestiniens se sont défendus d'une manière
que les faucons israéliens n'avaient pas prévue.
On sait que la politique poursuivie avec
opiniâtreté par tous les partis sionistes, demeure
l'élimination pure et simple de tous les Palestiniens
de leur terre, avec pour choix, le cercueil, l'exil ou le transfert
en Jordanie. Pour cela, tous les moyens sont bons: après
"Pluie d'automne", "Plomb durci", "Pilier de défense", il y aura
d'autres campagnes aussi cyniquement dénommées. C'est
pourquoi avant la signature d'une trêve que M. Ahmed Jabari n'est
plus de ce monde pour apprécier la manière dont Israël
la respectera, les Palestiniens seraient bien inspirés de se
plonger dans la lecture du Talmud et notamment de l'ajout
qui lui a été apporté au XIe siècle, le
Kol Nidre, la prière qui ouvre la fête de
Yom Kippur et qui dispense celui qui la prononce de respecter
tout serment, tout voeu et tout engagement. Certains des prisonniers
libérés dans le cadre de l'échange contre Shalit
et réemprisonnés illico ont vu de quelle manière
les Israéliens tiennent leurs engagements.
Kol Nidre
"Tous les vœux que nous pourrions faire depuis ce
jour de Kippour jusqu'à celui de l'année prochaine (qu'il nous
soit propice), toute interdiction ou sentence d'anathème que
nous prononcerions contre nous-mêmes, toute privation ou renonciation
que, par simple parole, par vœu ou par serment nous pourrions
nous imposer, nous les rétractons d'avance; qu'ils soient tous
déclarés non valides, annulés, dissous, nuls et non avenus ;
qu'ils n'aient ni force ni valeur ; que nos vœux ne soient pas
regardés comme vœux, ni nos serments comme serments. (Traduction
d'Élie Munk, Le Monde des Prières, pp. 347-348, éditions Keren
HaSefer ve HaLimoud) (Wikipedia)
|
Comme par hasard, le trône du roi
Abdallah est, en ce moment, ébranlé. Les révoltes
et les manifestations se multiplient en Jordanie et attendent leur nouveau
gauleiter, Khaled Meschaal. Quelle heureuse coïncidence
pour Israël.
L'Occident moralisateur et complice des
crimes sionistes oublie que la Realpolitik n'est pas synonyme
de cynisme. Si les dirigeants français et européens avaient
lu L'art de la guerre de Sun-Tsu ou Le Prince
de Machiavel, ils sauraient que la Realpolitik est même,
au contraire, l'art de gérer la paix par la diplomatie, comme
Bismarck, inventeur de ce mot, en a fourni l'exemple. Le cynisme
"machiavélique" est l'ennemi de la Realpolitik.
Or, c'est précisément d'un cynisme machiavélique
au petit pied que font preuve les Etats occidentaux lorsqu'ils approuvent
la nouvelle tuerie de Gaza au nom d'une prétendue "défense"
de la "sécurité" d'Israël .
Dans l'évaluation du "calcul
des forces", ces dirigeants aux dents longues, mais aux idées
courtes croient que les "forces" se résuments
au nombre de missiles et aux milliards que les chameliers arabes, assis
sur leurs réserves d'hydrocarbures, peuvent déverser sur
des dirigeants aux finances en berne.

Le Cheikh Al Thani venu vendre
sa politique en France
Je ne parle pas d'une Europe anesthésiée
par la quasi totalité de ses médias, mais les peuples
du bassin de la Méditerranée, récemment débarrassés
des tyrans qui s'étaient incrustés au pouvoir depuis des
dizaines d'années, ne sont pas encore suffisamment repris en
main par leurs nouveaux maîtres pour accepter passivement le spectacle
des massacres actuels d'une population encagée et tirée
comme dans un ball trap. L'instinct de justice naturel aux peuples qui
se pensent libérés de leurs dictateurs, empêchera
leurs dirigeants de laisser mourir Gaza, notamment en Egypte et en Turquie.
Le Président Morsi est en train d'en faire l'expérience.
Quelques discours blablateurs ne suffiront pas à calmer la rue.
Ces hommes politiques n'agiront pas par grandeur d'âme, mais ils
savent que leur sort personnel est en balance. Quant aux héroïques
résistants de Gaza, ils ont déjà réservé
quelques surprises militaires à leur prétentieux agresseur,
à commencer par M. Netanyahou que la peur cloue dans un bunker.
Lorsque l'équation
deviendra insoluble, que les terroristes djihadistes qui défiguent
la Syrie et sont une offense aux authentiques opposants, auront été
éliminés, que le boulet des crimes d'un allié qui se réclame
du mythe que vous brandissez haut et fort deviendra trop lourd à assumer
et portera un préjudice mortel aux intérêts de l'empire et des Etats
dits "démocratiques" d'Occident, l'oncle Sam
cessera de tapisser le berceau de son vorace nourrisson de billets verts,
d'ailleurs de plus en plus dévalués, le confetti qatari retournera à
son désert et à son harem et les pays européens
qui avaient espéré se "refaire", comme
on dit d'un joueur de casino, en pillant les ressources énergétiques
des pays arabes, seront grosjean comme devant.
Le destin
du rêve sioniste est étroitement lié à celui de l'invention monétaire
maffieuse de son protecteur. Le sionisme, l'empire américain et les
Européens vassalisés se soutiennent aujourd'hui, demain,
ils s'écrouleront ensemble.
*
[1]
Syrie : Le trajet des gazoducs qataris décide des zones de combat, par
Nasser Charara 
http://www.mondialisation.ca/syrie-le-trajet-des-gazoducs-qataris-decident-des-zones-de-combat/5311934
"Syria,
Turkey, Israel and the Greater Middle East Energy War" par F.William
Engdahl
http://www.globalresearch.ca/syria-turkey-israel-and-the-greater-middle-east-energy-war/5307902
20 novembre
2012