1
- L'accord du 24 mars 2013 avec l'Iran
2 - La résistance des juifs de France
3 - Spinoza, Bergson, Freud et Einstein
4 - Un Etat souterrain
5 - L'éthique du monde et
les barbares de la démocratie
6 - L'incohérence de la politique contemporaine
7 - L'approfondissement de la politologie
8 - M. Laurent Fabius et la morale
1
- L'accord du 24 mars 2013 avec l'Iran
La semaine dernière, j'ai tenté d'aplanir quelque peu les sentiers
d'un géant de l'histoire universelle, l'Evidence. Ce mastodonte,
disais-je, allait débarquer en souverain sur la scène internationale,
ce monarque monterait sur les planches sitôt que le rideau de
fumée de la guerre évitée de justesse en Syrie placerait les
relations d'Israël avec l'Iran et avec le reste du monde au
premier rang des acteurs internationaux. De surcroît les
évènements n'ont pas manqué de confirmer une autre évidence,
à savoir que Sa Majesté le Bon Sens s'avance aux côtés de ses
prophètes, dont les serviettes débordent de constats
banals.
Mais
puisque l'accord que la Russie, la Chine, les Etats-Unis, la
Grande Bretagne, l'Allemagne et la France ont conclu avec l'Iran
le 24 novembre 2013 déclenchera fatalement une guerre titanesque,
celle qu'Israël déclarera au reste de l'univers, il importe
de passer en revue les forces en présence et de décrire les
premières opérations militaires sur le théâtre du destin de
la planète tout entière. Quelle sera l'issue de ce conflit de
Titans sous l'œil courroucé d'Israël? Mais une question préalable
se pose aux belligérants : comment les autres peuples de la
terre se résigneraient-ils confier la défense de leurs intérêts
nationaux à des représentants cachés de l'Etat d'Israël? Et
si cette absurdité se trouvait exclue sous la plume de tous
les stratèges des Etats souverains, n'auraient-ils pas un intérêt
vital à commencer par distinguer clairement les thuriféraires
inconditionnels d'Israël campés sur leurs deux jambes d'un côté
de la population de la judaïté nationale, de l'autre, qui n'est
nullement solidaire ou complice des phalanges d'Israël au sein
de toutes les patries du globe terrestre et qui, sitôt qu'on
consent à lui donner la parole, s'indigne haut et fort de se
trouver prise en otages par Israël sur le sol de leur pays.
2 - La résistance des juifs de France
Exemple : il y a deux ans, une phalange célèbre de juifs français,
dont MM. Finkielkraut, Pascal Bruckner, BHL et Olivier Nora,
directeur de Grasset et de Fayard, ont signé dans Le Monde
une déclaration d'allégeance inconditionnelle à la défense
des intérêts territoriaux et guerriers d'Israël, mais pour ajouter,
aussitôt, que l'intérêt supérieur, donc seul réel, de l'Etat
hébreu était justement de ne pas encourager les juifs de la
diaspora à soutenir fanatiquement l'expansion armée et cruelle
d'Israël dans les territoires occupés au Moyen Orient, et notamment
la colonisation sauvage de Jérusalem et de la Cisjordanie.
Trois
jours plus tard, le Président du Conseil représentatif des institutions
juives de France (CRIF) publiait dans Le Monde
une violente protestation contre une défection des signataires
aussi traîtresse à ses yeux, parce qu'une identité juive qui
se fonderait sur les principes abstraits, donc solennellement
universalisés de 1789 n'était jamais qu'une construction
superficielle et artificielle - il ne s'agissait que d'un panier
vide et à remplir d'aliments consommables, donc d'"identités
fortes" et nécessairement fondées sur la possession d'une
terre ancestrale, sur des traditions ethniques et religieuses
multimillénaires et sur un sentiment d'appartenance corps et
âme à un peuple déterminé et dûment reconnaissable en tant que
tel.
Mais qui a-t-on vu monter sabre au clair à l'assaut de Richard
Prasquier? Un hebdomadaire fondé par Jean-François Kahn en 1997
et dirigé par Maurice Szafran - Marianne. Deux
ans plus tard, qui a réussi, en quelques jours, à placer M.
Strauss-Kahn sur orbite présidentielle? Un quatuor composé de
MM. Fabius, Elkabbach, Cohn Bendit et Guetta. Mais qui a ri
le premier d'une opération à ce point cousue de fil blanc? M.
Jacob, alors président du groupe parlementaire de l'UMP à l'Assemblée
nationale. Puis dans la presse quotidienne, qui a pris la suite?
Libération,qui appartient aux Rothschild. Puis,
qui a photographié la "Porsche tranquille" de M. Strauss-Kahn,
sinon Le Monde, dont les principaux actionnaires
s'appellent Bergé , Pigasse et Niel? Bien plus: vingt-quatre
heures avant l'affaire de l'hôtel Sofitel de New-York, Le
Monde publiait sur une demi-page une photographie
assassine de ce candidat à la Présidence de la république française
entouré de son staff exclusivement composé de juifs dévoués
à sa cause? Qui a publié le 2 septembre 2013 une longue interview
du Président Bachar El Assad dont M. Fabius avait déclaré "qu'il
ne méritait pas de vivre"? Le Figaro qui
appartient à M. Dassault, autrefois M. Bloch, qui a tenu à donner
à l'Etat une sévère leçon de professionnalisme diplomatique.
Qui a publié, en 2013, une photographie de tout le "gouvernement
Fabius" sur les dents et prêt à se ruer avec enthousiasme
sur la Syrie? Le Nouvel Obs, dirigé par M. Jean
Daniel. Qui organise des concerts judéo-palestiniens dans le
monde entier? M. Barenboïm, qui a dirigé l'orchestre national
de France avant d'accepter la direction de celui de Chicago.
Qui tire à boulets rouges sur l'empire américain, sinon un Noam
Chomsky? Qui n'a été blanchi de l'accusation d'antisémitisme
qu'en appel pour avoir condamné l'expansion territoriale d'Israël,
sinon M. Edgar Morin, qui s'appelle Morin comme je m'appelle
Dupont?
Certes,
M. Hollande a qualifié "d'indigne" le boycott
des importations de produits israéliens par des citoyens français
qu'indigne l'extension territoriale d'Israël en Palestine. Mais
qui a infirmé une justice aux ordres - tant en première instance
qu'en appel - sinon une cour de cassation attentive, depuis
des décennies, à encadrer étroitement le concept vagabond d'antisémitisme?
Certes encore, M. Hollande a chanté son amour inconditionnel
"pour Israël et pour ses dirigeants" à Tel Aviv : " Si
on m'avait dit que je viendrais en Israël, et que, en plus de
faire de la diplomatie, j'aurais été obligé de chanter, je l'aurais
fait. Pour l'amitié entre Benyamin et moi-même, j'aurais toujours
trouvé un chant d'amour pour Israël et pour ses dirigeants."
(François Hollande en Israël - 20 Novembre 2013) Mais qui l'a
rappelé à la décence sur France Inter? M. Patrick
Cohen : "Où s'arrêtent la diplomatie et la proximité ou
la connivence sans doute nécessaires entre dirigeants étrangers?
Et où commence la complaisance avec ces mêmes dirigeants?"
3 - Spinoza, Bergson, Freud et Einstein
Mais il y a plus: depuis le XVIIe siècle, la philosophie mondiale
repose sur quatre cerveaux juifs: Spinoza (1632-1677), auteur
du Tractatus theologico politicus - ma théopolitique
- et d'une Ethique qui ont anéanti le mythe d'un
Dieu personnel et identifiable. On doit à ce super logicien
la noyade définitive du créateur du cosmos dans un panthéisme
qui rend absurde toute théologie ambitieuse de mettre en scène
un acteur reconnaissable à sa gestuelle, absurde un gestionnaire
qui gouvernerait l'univers à la manière d'un chef d'Etat talentueux,
absurde un auteur capable d'écrire en prose et en vers, de s'exercer
à l'éloquence et de se reposer après un dur labeur. Puis Bergson,
le grand incompris de l'Evolution créatrice qui,
en bon spinoziste a transporté la vie spirituelle de l'humanité
au sein d'un évolutionnisme où la distinction entre les "sociétés
ouvertes" et les "sociétés fermées" est devenue plus
actuelle que jamais. Puis Freud, le Christophe Colomb qui a
ouvert la politique et l'histoire à l'exploration du continent
caché de l'inconscient ; et enfin Einstein, le navigateur du
néant qui démontra que tout corps en mouvement dans le
vide transporte son horloge avec lui et que le temps est une
matière en cours de coagulation ou de liquéfaction à une vitesse
inversement proportionnelle à la vélocité du mobile qui transporte
sa propre pendule sur son dos.
4 - Un Etat souterrain
La question politique qui se trouve désormais posée à tous les
Etats par le déclenchement planétaire de la guerre entre la
majorité des nations du monde, d'une part et Israël d'autre
part, est de savoir comment empêcher que ce petit Etat ne désigne
en sous-main et n'impose à ses hôtes des ministres des Affaires
étrangères dévoués corps et âme à l'Etat hébreu et de mobiliser
au besoin toute la population juive du pays à soutenir de ses
louanges les Kouchner ou les Fabius. Je rappelle que M. Sarkozy,
lui-même d'origine juive, avait osé nommer M. Védrine à la tête
du Ministère des affaires étrangères de la France et qu'il avait
suffi de vingt-quatre heures à M. Prasquier pour le faire revenir
sur son hérésie, parce que l'ancien Secrétaire général de l'Elysée
de M. Mitterrand n'offrait pas de garanties suffisantes aux
yeux du Conseil représentatif des institutions juives de France.
Je
rappelle également que M. Kouchner, précipitamment nommé en
remplacement de M. Védrine, a réussi à faire échouer le projet-phare
de la Ve République post-gaullienne - l'alliance des nations
riveraines de la Méditerranée - parce qu'il s'agissait de rendre
Israël seul maître de cette alliance. Je rappelle enfin que
M. Fabius a soutenu Israël face à l'Iran au cours des négociations
de Genève du 10 et du 21 au 24 novembre 2013, et cela non seulement
sans réfuter en rien, mais sans jamais seulement évoquer le
mythe saugrenu selon lequel la bombe nucléaire de Téhéran détiendrait
le pouvoir, aussi magique que solitaire, de réfuter la doctrine
de la dissuasion nucléaire qui fonde la stratégie de toute la
planète depuis six décennies - tout le monde sait que deux nations
armées de la bombe thermo-nucléaire se neutralisent réciproquement
et qu'Israël entend seulement perpétuer son hégémonie au Moyen
Orient , ce qui contraint cet Etat à alimenter une diabolisation
mythologique et ridiculement gesticulatoire de la Perse moderne.
Tout
le monde sait que M. Laurent Fabius est un homme intelligent
et qu'il ne croit en rien aux sottises selon lesquelles l'Iran
serait dirigé par une horde de fous et de sauvages décidés à
pulvériser, Rome, Madrid, Paris et Londres pour se faire pulvériser
en retour quelques minutes plus tard. Du reste, le 20 novembre,
M. Fabius déclarait encore qu'il fallait "dompter", l'Iran.
Il faut donc appliquer à M. Fabius la logique universelle de
Spinoza qui, le premier, a soumis l'éthique mondiale au raisonnement
cartésien.
Qu'enseigne
la logique? Que Fabius fut un célèbre général
romain surnommé Cunctator, qui signifie temporisateur,
parce que, ne pouvant croiser le fer sur le champ de bataille
avec l'invincible Hannibal, il le suivait sur les collines d'alentour
afin de retarder sa marche et de ralentir le rythme de ses victoires.
Or, M. Fabius prend l'Iran pour Hannibal le Terrible; et il
entend mettre en laisse l'Attila des temps modernes. Sa logique
de l'imaginaire l'égare dans le gesticulatoire israélien
- décidément, comme dirait Spinoza, l'illogique
est immoral, l'immoral est aveugle et l'aveuglement est le frère
aîné de la sottise.
5
- L'éthique du monde et les barbares de la démocratie
M.
Fabius a fourni une démonstration éclatante de la stratégie
diplomatique d'un ministre des affaires étrangères que les livres
d'histoire reconnaîtront pour l'inventeur du gaullisme illogique
- le gaullisme au profit d'autrui, donc, en l'espèce, à l'avantage
immoral d'une nation étrangère. En effet, le coup d'éclat du
10 novembre, qui avait pris tout le monde de court et qui avait
permis d'expulser provisoirement Mme Ashton de la table des
négociations, n'avait d'autre objectif que de mettre en place
un piège à double détente, celui de passer le relais fabiusien
à l'AIPAC (American Israël Public Affair Committee)
qui dirige, en fait la chambre des représentants du peuple américain.
Du
coup, M. Obama a dû éteindre l'incendie allumé à distance dans
son propre pays par un trompeur étranger et supplier
les sionistes du Congrès de ne pas écouter la voix d'Israël,
ce qui illustrait une nouveauté parlementaire inouïe. Car M.
Edward Kennedy avait tenté pendant plus de trente ans, et en
patriote lucide, de faire reconnaître l'AIPAC pour un groupe
de pression de l'étranger installé sur le territoire national
et légitimé à ce titre, donc pour une organisation saugrenue
et au service d'un autre Etat que celui des citoyens américains.
Pour
la première fois, un président des Etats-Unis en exercice traitait
ouvertement l'AIPAC de groupe de pression incongru et abusivement
lové sur le territoire de la nation. Mais pour forcer le passage
à Genève, il a fallu faire accourir en toute hâte M. Lavrov,
M. Kerry et M. Wang Yi, le ministre chinois des affaires étrangères.
On sait qu'à eux trois, ces géants sont parvenus à forcer le
passage en accord avec la Maison Blanche, qui travaillait déjà
en coulisses pour une entente avec l'Iran du temps de M. Ahmadinejad.
Mais M. Barack Obama s'est vu contraint à l'immoralité
d'expliquer longuement à la nation américaine que la pression
sur l'Iran se poursuivrait intensément, alors que le problème
de fond, celui d'une vraie morale internationale, va maintenant
diviser la planète entre Israël et le reste du monde: on ne
saurait fonder une civilisation durable sur l'immoralité titanesque
de contraindre une nation de quatre-vingt millions d'habitants
à choisir entre la famine et la capitulation diplomatique, on
ne saurait vivre dans les temps barbares où le mythe démocratique
met vertueusement le canon de la Liberté sur la tempe des nations
souveraines.
On
voit que si, dans six mois, la France n'était pas parvenue à
imposer au monde entier un traitement éthique, donc logique
de la question de fond, celle des paramètres factices qui pilotent
l'immoralité de la diplomatie mondiale et qui maintiennent
toute la problématique de la géopolitique à l'écart du vrai
sujet, à savoir la guerre entre l'Occident en plein naufrage
de sa civilisation et le réseau nationaliste israélien, le monde
tombera entre les mains des barbares de la démocratie. C'est
ce sauvetage de la vie ascensionnelle du genre humain et cet
appel à une spiritualité trans-théologique qui scelle un accord
en profondeur entre le pape François et la Russie en chemin.
Mais comment se fait-il que Spinoza, Bergson, Freud et Einstein
soient précisément à la source de la souveraineté de la pensée
logique, celle d'une espèce capable de découvrir qu'elle n'a
pas de Dieu dans son dos et que si elle ne pilotait pas l'éthique
du monde en souveraine, personne ne le fera à sa place?
6 - L'incohérence de la politique contemporaine
Aussi
la diplomatie mondiale se trouve-t-elle face à un obstacle proprement
intellectuel à franchir: comment résoudre une aporie de nature
anthropologique, celle de féconder la postérité des cervelles
évoquées plus haut? Car si des docteurs chevronnés du ciel des
protestants rencontrent des docteurs du ciel des catholiques,
jamais ces deux phalanges de spécialistes locaux de l'éthique
du monde ne débattront de l'existence ou de l'inexistence de
Dieu, mais exclusivement des rituels qui pilotent les cérémonies
du culte de l'une et de l'autre mythologie religieuse. De même
les hommes politiques et les diplomates ne se rencontrent jamais
que pour traiter d'une difficulté liturgique située à mi-pente
de la vraie question et superficielle, parce qu'il est impossible
aux Etats de précéder l'esprit public moyen et les mentalités
régnantes de leur temps.
Mais il arrive également que le retard cérébral qui paralyse
une époque se réduise à trois ou quatre ans seulement; et, dans
ce cas, le blocage des neurones des acteurs de la pièce les
conduit à un échec coupable, parce que la clarté de l'évidence
se heurte d'ores et déjà à une réalité bien trop visible pour
légitimer plus longtemps les exercices de la lenteur et de la
paresse d'esprit des Etats du moment. Car ceux-ci sont habiles
à se placer sous le drapeau de leur prétendue prudence politique
et de leur fausse habileté diplomatique. Mais que faire si la
démonstration, depuis un demi-siècle, de l'irréalité de la bombe
thermonucléaire sur un champ de bataille est proche de débarquer
dans l'actualité politique mondiale? Tous les spécialistes de
l'art de la guerre et tous les connaisseurs de la science des
armes savent que la pulvérisation de l'humanité est un mythe
stupidement calqué sur l'inconscient théologique de l'Occident
et sur la foudre de l'excommunication majeure du XIe siècle.
Israël le sait mieux que personne, mais il s'agit seulement,
pour cet Etat, de placer le globe terrestre tout entier sous
le joug d'une immoralité intellectuelle digne du Moyen
Age, afin de conserver en vie le Lucifer illogique des modernes.
On
sait que l'ignorance politique des peuples du XXIe siècle est
bien plus étrangère à l'éthique
que celle de l'humanité du Moyen Age: les croyants savaient
globalement quel était l'enjeu théologique de
l'hérésie d'Arius, des Cathares, des Luthériens et des Calvinistes,
tandis que, de nos jours, la controverse sur la bombe thermo-nucléaire
ressortit à un blocage de la pensée logique bien plus
caché qu'à l'époque de Spinoza. Pourquoi tout
le monde passe-t-il sous silence l'argumentation irréfutable
de la dissuasion nucléaire, sinon parce que cette doctrine fonctionne,
en réalité, sur le vieux modèle de la foi - celle que la laïcité
refoule dans l'inconscient des peuples souverains; car sitôt
un Dieu dûment installé dans les apanages et les prérogatives
solitaires d'une orthodoxie intouchable, personne ne pèse plus
ni son étiage cérébral, ni les coordonnées anthropologiques
de la politologie qu'on vient pourtant de lui fournir clés
en mains - et l'on relègue dans l'oubli toute la construction
du personnage dans l'inconscient de la politique ainsi que tous
les mécanismes qui assurent le fonctionnement psychopolitique
d'un Zeus immoral. De même, on ne débat qu'en aval d'une bombe
pourtant logiquement neutralisée sur le modèle d'un Dieu enfin
privé de ses tortures souterraines et l'on évite soigneusement
d'observer en amont les fondements d'une orthodoxie falsifiée
du nucléaire et celle d'une divinité des marmites infernales
dont le cadavre a été autopsié par nos quatre mousquetaires
du génie juif.
7 - L'approfondissement de la politologie
moderne
Pour
préserver les Etats fabiusiens, donc truqués, du danger
de désigner un guerrier masqué d'Israël à la tête de
leur Ministère des affaires étrangères, la solution exigera
nécessairement l'approfondissement de la réflexion anthropologique
qu'appelle notre époque sur l'immoralité universalisée
des théologies.
Pourquoi M. Roland Dumas, ex-ministre des affaires étrangères
de François Mitterrand et ancien Président du Conseil constitutionnel
a-t-il bien pu exposer à la télévision et sans se trouver censuré,
que la politique israélienne contre la Syrie était préparée
depuis longtemps à Londres et au profit de l'Etat hébreu,
que des tunnels avaient été creusés depuis plus de deux ans
sous une autorité sioniste mondialisée et qu'en
cas de difficulté dans l'exécution de ce plan, il était
prévu de faire appel à la puissante communauté juive américaine
et à la diaspora internationale? On comprend bien que
le silence des médias français et mondiaux face aux révélations
d'un haut responsable français et peu enclin à
s'exprimer à la légère, parce que écoutées
par des centaines de milliers d'auditeurs, ne saurait s'expliquer
s'il s'agissait seulement d'un mot d'ordre dont le secret aurait
été aussi mystérieusement qu'impérieusement
dicté à tout le monde. En vérité, il s'agit d'une
énigme polymorphe et qui tient à la pauvreté des connaissances
anthropologiques du genre humain, donc à l'ignorance
de l'évolution cérébrale d'une espèce viscéralement théologique
et tombée en panne depuis l'évasion du genre humain de
son statut zoologique originel.
Qu'est-ce
à dire? Que seule une connaissance rationnelle des origines
animales communes aux mythes théologiques et aux mythes guerriers
messianisés ouvrira la voie à une radiographie de la
politique semi-simienne de notre temps.
Car sitôt que l'accord du 24 novembre a été connu à Ryad, l'Arabie
saoudite a demandé en toute logique au Pakistan de lui fournir
la bombe atomique clés en mains. Naturellement, la noisette
qui sert de cervelle éthique et politique à des chameliers
enrichis ne leur permet pas encore de comprendre que le rang
des nations sur la scène d'une prétendue morale universelle
n'a dépendu de leur maîtrise de l'arme apocalyptique que de
1945 à 1947 ou 1948, le temps, pour d'autres Etats, de partager
le monopole de l'immoralité. Le Pakistan actuel ne menace
en rien les Etats-Unis de sa foudre inutile et Israël, qui possède
la bombe depuis 1966, n'était pas invité à Genève - en raison
de la petitesse de sa taille - tandis que l'Allemagne, qui demeure
dépourvue de l'arme mythologique, occupait à Genève
en fait, sinon en droit, le rang d'un membre permanent du Conseil
de sécurité. Il est probable que les ressources autarciques
de Washington en pétrole lui permettront bientôt de renvoyer
Riad dans les sables vertueux du désert - mais, ici encore,
seuls les progrès de l'anthropologie scientifique permettront
à une humanité devenue pensante de connaître les origines parazoologiques
du mythe d'une apocalypse internationale et de son prolongement
parathéologique dans le nucléaire guerrier. Alors seulement
les nations auto-proclamées intouchables en raison de
leur éthique semi animale, celle de leurs pulsions meurtrières
réciproques, permettront à la science historique et à
une science politique trans-zoologique de conquérir une profondeur
nouvelle de leur connaissance d'elles-mêmes. Car il est illogique,
donc immoral, d'ignorer que les guerres de la bête renaîtront
fatalement, et cela précisément en raison du refus des Etats
vertueusement méta-suicidaires de quitter le globe terrestre
pour se vaporiser définitivement dans la plus haute atmosphère
de leur éthique.
8 - M. Laurent Fabius et la morale
L'immoralité
qui frappe l'illogisme politique de Laurent Fabius renvoie à
la pesée d'une ambiguïté cérébrale
enracinée dans une zoologie déjà devenue schizoïde.
Les détoisonnés du IIIe millénaire sont des mammifères
cérébralement dichotomisés. A ce titre, et à l'image
de leurs ancêtres des forêts, ils ont grand besoin de se réclamer
d'une provenance géographique. Mais ce primate bipolaire
a également besoin de se domicilier dans des mondes résolument
cérébralisés et universalisés par des langages qui sonorisent
diversement sa dégaine. Ni l'une, ni l'autre de ces identités
ne suffit à l'animal biphasé. Il lui faut habiter à la
fois sur la terre et parmi des dieux forgés par sa parole.
Les religions répondaient au modèle de dédoublement de
la domiciliation vocale et terrestre de cette espèce.
Il existait autant d'Apollons tangibles que de temples de ce
dieu. Et pourtant, il existait également et dans toutes les
têtes un personnage invisible, musicalisé et unifié. On
vénérait Apollon comme, de nos jours encore, on rend un culte
à la vierge statufiée de Fatima, palpable de Lourdes
ou substantifiée de Medjugorge d'un côté et, de l'autre,
à une Marie unifiée et logée dans le ciel. Les
catholiques qui ont perdu le Dieu national des Capétiens
ont rompu avec la monarchie de droit divin; du coup, ils ne
savent plus où ils habitent. Qu'en est-il de l'existence terrestre
et de l'existence théologique de Laurent Fabius et quelle
morale de la France met-il en scène dans les nues?
Car
aussi longtemps qu'Israël n'avait pas retrouvé un territoire
à sacraliser, les juifs ont paru confusibles avec les
multiples populations sans terre de la diaspora. Mais la naissance
d'un territoire israélien pose à la géopolitique du patriotisme
la question anthropologique et éthique avec laquelle
M. Barack Obama se collette d'ores et déjà concrètement
et jour après jour, parce que l'AIPAC se veut à la fois domicilié
dans l'universalité du mythe biblique d'Israël et
au service des lopins de l'Etat d'Israël sans perdre, pour autant,
son troisième habitat, les Etats-Unis.
Aussi
les années à venir placeront-elles l'expansion irrépressible
de l'Etat juif au cœur d'une histoire à la fois anthropologique,
politique et ethnique. Ou bien le "Grand Israël" éradiquera
le peuple palestinien sur le modèle, devenu paradigmatique,
de l'extermination des Indiens d'Amérique sur leurs arpents,
ou bien la planète de la science et de la technique connaîtra
des convulsions patriotiques aux conséquences imprévisibles,
tellement il sera bien impossible de jamais anéantir une nation
à l'âge du téléphone portable, des satellites et des avions
à réaction.
Cette
réalité pose aux juifs de France la question axiale de leur
statut psycho-politique triphasé. Si, à la suite de la bataille
de Pavie et de l'emprisonnement de François 1er à Madrid, l'un
de mes ancêtres avait bénéficié de la nationalité française
et si on lui avait proposé de diriger la politique étrangère
de son pays d'adoption au détriment de l'Espagne, il aurait
refusé une mission politique irrémédiablement scindée entre
deux identités incompatibles avec l'exercice d'une fonction
de haut rang au sein de l'une ou de l'autre nation. Ce n'est
pas la faute des juifs de France s'ils sont scindés de naissance
entre deux éthiques, deux universalités et deux
logiques politiques. Mais comment les historiens de demain raconteraient-ils
le passage de M. Laurent Fabius au Quai d'Orsay s'il leur demeurait
interdit d'élever leur narration à la cohérence interne qu'exige
l'esprit de logique de l'anthropologie critique de demain?
Pourquoi
le temporisateur des Romains s'est-il opposé à
Scipion l'Africain, qui voulait poursuivre la guerre contre
Hannibal jusqu'à Carthage? Le Fabius français
refuse la présence d'un Iran nucléaire aux côtés
d'Israël, mais il ne s'étonne pas de ce que l'on
traite de chefs d'Etat des dirigeants qui s'indignent seulement
de ce que l'étranger surveille leur téléphone
portable, mais non que deux cents garnisons étrangères
campent sur leur territoire. Comme il est difficile aux Fabius
de poursuive Hannibal jusqu'à Carthage!
Le
30 novembre 2013