1 - La présidence d'Emmanuel Macron : doutes
et espoirs
2 - A la croisée des chemins
3 - L'occupation éternelle, fruit d'une gratitude
éternelle
1
- La présidence d'Emmanuel Macron : doutes et espoirs
A quelque chose malheur est bon: la maturation politique
du peuple français connaîtra nécessairement une accélération
foudroyante du seul fait que l'apparence d'un réveil économique
signifiera à chaque pas la pérennisation du joug de l'OTAN
et de son bras droit, à savoir l'américanisation systématique
du monde. De toute façon, un américanophile à la tête de
la France pourrait en venir à démontrer aux yeux de la majorité
de la population, qu'un homme d'Etat européen ne saurait
se libérer définitivement de ses liens antérieurs avec la
banque Rothschild. Cette situation conduira les vrais Européens
à comprendre que, sans l'aide de la Russie, jamais aucune
force politique ne pourra aider l'Europe à retrouver sa
souveraineté.
L'intermède
Emmanuel Macron est nécessairement un temps mort, un passage
à vide vers une Europe enfin délivrée de sa mise sous la
tutelle de l'OTAN. Certes, Georges Pompidou portait, lui
aussi, les stigmates du joug américain. Mais à son époque,
l'Angleterre ne nourrissait qu'une seule ambition, celle
d'interdire l'unification politique de l'Europe face à ses
rivages. Mais les Iles britanniques de ce temps-là n'étaient
encore que les héritières d'une histoire marquée du sceau
de l'empire romain et des ambitions successives de Domitien,
d'Agricola, de Claude, de Charles -Quint, de Napoléon et
de Hitler.
Aujourd'hui,
le problème est fort différent: c'est de la vassalisation
sans retour d'un continent qu'il s'agit. Et c'est de cette
histoire-là de l'Europe que la présidence d'Emmanuel Macron
pourrait n'etre qu'un incident de parcours et, dans le même
temps, l'occasion d'une prise de conscience décisive dun
peuple français.
Peut-être fallait-il cette apparence de calme plat pour
que l'histoire réelle nous montre son vraivisage, qu'elle
dissipe les brumes d'un Vieux Monde placé sous tutelle et
qu'elle brise les chaînes du traité de Lisbonne.
2
- A la croisée des chemins 
Dans la République, Platon a soulevé une question
dont l'actualité se réenflamme de siècle en siècle, celle
de savoir comment la lucidité politique d'une nation s'éteint
après une grande défaite et pourquoi il faut attendre au
moins deux générations pour qu'une jeunesse nouvelle observe
de nouveau le monde avec des yeux dessillés.
Si
Platon remontait de l'Erèbe, il nous expliquerait comment
et pourquoi, par exemple, la génération de Marine Le Pen,
née au cours des années 1970 se trouve encore empêchée d'observer
la loupe à l'œil les moyens par lesquels s'opère l'expansion
militaire mondiale de l'empire militaire américain. Platon
ressuscité répondrait à la question de savoir si la génération
de Mme Marion Maréchal née seulement vingt-cinq plus tard
pourrait déclencher un retour mondial de l'Europe à la lucidité
et à une sortie de l'assoupissement actuel.
Mais Platon n'avait pas prévu qu'une machinerie omnipotente
et omniprésente permettrait à un empire étranger de façonner
l'opinion publique. Il est donc fort possible aujourd'hui
de dire que l'heure n'a pas encore sonné pour une sortie
de de l'ensommeillement des esprits. Car, pour cela, il
faudrait que la victoire de 1945 de l'empire militaire mondial
des Etats-Unis d'Amérique fût interprétée comme une défaite,
peut-être mortelle, de la civilisation occidentale.
Telle
était la vision du Général de Gaulle.
Certes, quand Emmanuel Macron précise qu'il ne suffit pas
de proclamer la primauté absolue de défendre les intérêts
supérieurs de la France, mais qu'il s'agit de les défendre
partout, sait-il que ce partout est décisif
- le Général disait "tous azimuts"
- et qu'il lui appartient désormais soit d'incarner le de
Gaulle du XXIe siècle, soit de passer, comme une ombre fugitive,
sur l'écran des siècles qu'on appelle l'histoire?
3 - L'occupation éternelle, fruit d'une
gratitude éternelle
Hélas,
le partout du Président Macron semble se révéler
à géométrie variable, car la question de fond à poser n'est
autre que celle de savoir si l'empire américain s'incrustera
à jamais en Europe sous la chape de plomb du Pentagone
Or, la rencontre entre la France et l'Allemagne du 15 mai
2017 n'a, du moins officiellement, en rien abordé cette
question. Cependant, Paris et Berlin se sont exprimés dans
leurs langues respectives et non en anglais. Mais, lors
de ce sommet franco-allemand, on n'a pas vu paraître une
ombre de résurrection d'un véritable nationalisme alors
que, sans la lecture de la République de Platon,
la géopolitique actuelle n'est pas déchiffrable.
Et pourtant, une lueur semble commencer d'éclairer tout
le paysage: alors que, depuis le XVIIIe siècle l'Europe
semblait s'inscrire dans la postérité de la raison voltairienne
du Siècle des Lumières, un autre chemin pose les jalons
d'un retour secret, mais puissant, au "connais-toi" socratique.
Car, à la suite de la parution en 1859 de L'Evolution
des espèces de Darwin, il n'est plus possible de
nier que l'homme soit un animal d'une espèce particulière
et que l'avenir nous impose de découvrir la nosologie spécifique
d'Adam.
Or, cette animalité-là est de type onirique: l'homme est
une bête que ses songeries transportent irrésistiblement
dans des mondes imaginaires. De plus, il les croit plus
réels que le monde livré à ses cinq sens. Le Théétète
de Platon se demandait déjà ce qu'est la science en tant
que telle si l'âme de toute science se cache nécessairement
dans une logique et une rationalité trans-sensorielles.
La France peut-elle continuer de s'avancer sur les quatre
tapis rouges de la Grandeur, de la Folie et de la Noblesse
de l'humanité que sont la Liberté, l'Egalité, la Fraternité
et la Justice s'il lui est interdit d'observer comment l'empire
américain s'y prend pour ficeler une à une les nations européennes
au traité de Lisbonne?
Il
s'agit donc de savoir dans quel imaginaire politique
baignent les Français. Vivent-ils toujours dans la croyance
"qu'ils nous ont délivrés" et que nous devons
aux Américains une soumission éternelle?
Ou
bien les Français finiront-ils par acquérir la lucidité
d'un Général de Gaulle qui voyait clairement que l'occupation
militaire de l'Europe portait le sceau de l'expansion classique
d'un empire.