Protagoras
:
Périclès, Périclès, je te rappelle aux devoirs de la raison, aux
contraintes de la logique, aux verdicts du bon sens, aux lois
de l'entendement naturel des hommes, à la droiture d'esprit et
de jugement que la cité d'Athènes attend de toi comme de tous
ses citoyens. On me dit que tu te rallierais au jugement de quelques
sophistes qui font grand bruit à soutenir l'hypothèse selon laquelle
nous ne serions pas autorisés à nous mêler des affaires des dieux
et que, de leur côté, les dieux ne le seraient pas davantage à
mettre leur nez dans nos affaires.
Mais
c'est un marché de dupes qu'ils te proposent de conclure à notre
détriment, parce que tout le monde sait que ce sont les hommes
qui tirent les ficelles de leurs idoles et qui commandent tous
leurs mouvements sur la scène du monde, de sorte que, si nous
cessons de piloter ces personnages dans les coulisses du théâtre
que nous appelons l'Histoire, non seulement ils en prendront à
leur aise avec nous, mais ils nous dicteront leurs volontés avec
des mines de se trouver au piquet. C'est dire que ces marionnettes
nous rendront au centuple la monnaie de notre propre hypocrisie,
tellement elles nous prouveront en retour et avec toute la rigueur
de la logique d'Euclide que nous leur avons enseignée que nous
ne pouvons faire un pas sans eux sur la terre. Et puis, songe
que si, à la faveur même de la mort politique dont nous aurons
tenté en vain de les frapper, ils nous interdisent de comprendre
comment nous nous cachons habilement sous leurs vêtements, qu'adviendra-t-il
de notre connaissance politique de nous-mêmes, dont ils nous cacheront
les clés? Notre raison et tous nos savoirs ne vont-ils pas se
pétrifier sous leur égide inutilement refusée et se changer subrepticement
en une manière de théologie à leur tour?
Périclès
:
Je devine où tu prétends me conduire. Je ne saurais, penses-tu,
interdire aux dieux d'Athènes de s'occuper du sort de notre ville
sans leur démontrer avec toute la force de raisonnement de nos
vrais philosophes que s'ils n'exercent aucun droit sur nous, c'est
pour la bonne raison qu'ils n'existent que dans nos têtes.
Protagoras
: Je me demande bien, Périclès, de quelle dialectique tu ferais
usage dans le cas où tu croirais en l'existence des dieux et que
tu prétendrais qu'ils se promènent sur la terre. Pis que cela
: si tu les autorisais à prendre la parole , il te serait impossible
de jamais mettre leur mauvaise foi définitivement hors jeu, parce
qu'ils ne manqueraient pas de retourner contre nous toutes les
ressources de la rhétorique à laquelle nous les avons initiés.
J'entends déjà leurs avocats nous appeler à respecter leur dignité
dans l'espace géographique qu'ils se seront réservés, je les entends
déjà faire valoir que si notre propre cervelle ne perd pas le
nord, c'est seulement parce qu'ils en ont réglé les ressorts et
les rouages de toute éternité.
Périclès
:
Il serait donc vain, à t'entendre, de dresser les dieux contre
eux-mêmes. Mais dans ce cas, dis-moi comment nous brandirons le
sceptre d'une vérité plus éclatante que celle de leurs poètes,
comment nous nous forgerons des évidences invincibles sur l'enclume
de notre seule intelligence à nous, si tu admets que nous nous
partageons la même cervelle.
Protagoras
: Puisse la peur de penser pour notre propre compte ne pas s'emparer
de ton esprit. Sinon, ce serait dans la pire fausseté de nos âmes
que le monde hellénique sombrerait tout entier ; car si les dieux
que nous avons coulés dans le moule de notre raison t'autorisaient
ensuite à rejeter la puissance, le savoir et le pouvoir que nous
leur avons accordés, ils seraient bien plus sots que nous. A-t-on
jamais vu un accusé renier ses droits et ses prérogatives devant
ses juges?
Périclès
:
Mais comment nourrirais-je jamais la folle espérance que nos compatriotes
consentiront un jour et d'un cœur léger à se priver de Zeus, d'Athéna,
de Mars et de Neptune, alors que leurs apanages leur sont consentis
depuis Homère?
Nos
pédagogues exercent une autorité reconnue sur les enfants qu'ils
sont chargés par la cité d'éduquer. Mais les chefs des cités que
tu appelles à forger le jugement de leurs compatriotes ressembleront
à des guides dont les élèves contesteront sans honte la compétence.
Vais-je jouer le rôle d'un pédotribe auquel on demandera de faire
ses preuves face à des ignorants et des sots ? Le peuple croira
me réfuter à l'aide d'arguments auxquels l'âge adulte de mes contradicteurs
sera censé donner du crédit.
Protagoras
: Songe, Périclès, qu'Athènes doit davantage sa grandeur politique
à l'audace de son cerveau qu'à la sagesse qu'elle accorde à ses
dieux. La raison des auditeurs des statues ne souffre pas de se
trouver déshonorée par les sortilèges de la piété. En revanche,
quel rang piteux concèderas-tu à l'intelligence si ta vénération
à l'égard de l'ignorance et de la sottise contraindra ta raison
non seulement à cacher ses armes, mais à feindre de s'en trouver
dépourvue ? Lui demanderas-tu de plier l'échine devant la bêtise
? Dans ce cas, que restera-t-il de cette pauvresse ? Contrairement
à la croyance, elle n'est pas autorisée à renoncer à ses apanages
: la logique est son souverain et ce souverain-là n'a plus rien
entre les mains s'il se fait, de son sceptre, un moignon .
Et que fais-tu de la beauté du ciel et de la terre ? Si le refus
de la vérité fondait le droit et la justice, peux-tu rien imaginer
de plus laid que de diriger les Etats, puisqu'il te faudrait à
la fois te passer, en fait, de la croyance des Athéniens en leurs
dieux et feindre, dans le même temps, que nous les rencontrerons
à tous les détours des chemins, à la fois renoncer à leur demander
de hocher du bonnet et leur rendre en public un culte mensonger
et stupide, à la fois paraître pieux aux yeux du peuple et leur
offrir des présents hypocrites sur leurs autels, à la fois leur
rendre des honneurs convenus les jours de fête et leur demander
de quitter la table sur la pointe des pieds sans seulement leur
avoir accordé la parole? Et enfin, qu'adviendrait-il de nos propres
lois, qui nous interdisent de condamner un accusé sans l'avoir
laissé se défendre sur l'agora? Crois-moi, les dieux qu'on n'a
pas réfutés, on leur fait le cadeau de les rendre impérissables
aux moindres frais. Il te faut donc nécessairement recourir à
la méthode chirurgicale. Prends ton courage à deux mains, Périclès,
démontre enfin aux Athéniens ce que nous savons, nous, dis à tes
concitoyens ce que la raison nous a appris. Si tu te rends aux
arguments invincibles de nos philosophes, tu auras démontré à
jamais ta sagesse aux yeux de toutes les nations à venir.
Périclès
:
Vois-tu, Protagoras, la question de la beauté et de la laideur
de la politique répond à une autre éthique de l'intelligence humaine
qu'à celle des philosophes, qui s'ingénient à dresser un autel
à la vérité toute nue et qui vont jusqu'à professer que l'intelligence
serait la clé de la grandeur des Etats. Mais devant quel tribunal
plaideras-tu pour innocenter un savoir que tu glorifieras de se
proclamer irresponsable dans l'ordre de l'action ? Je suis responsable
du destin que l'histoire réservera à des hommes que la nature
a fait naître , grandir et mourir tels qu'ils sont. Tu voudrais
que je fusse coupable de leur ignorance et de leur sottise. Mais
pourquoi ne te demandes-tu pas de quoi le poids d'Athènes dépend
parmi les cités grecques? Sache que la science dont j'ai le devoir
de me réclamer est pleinement informée, elle, de ce que les hommes
sont demeurés des enfants en bas âge et que si je retirais aux
Athéniens les statues qu'ils ont installées sur leur Olympe et
dont ils se racontent de génération en génération les exploits
et les frasques ils n'auraient plus de chefs, plus de guides,
plus de pédagogues rutilants de gloire dans le cosmos.
Que crois-tu qu'ils feront alors de leur liberté? Ne sais-tu pas
que leur solitude pèsera bien trop lourd sur leurs frêles épaules
? Ne sais-tu pas que je suis la nourrice d'Athènes et que je veille
sur un berceau braillard? Et puis, crois-tu que je serais devenu
le chef de cette ville si j'ignorais que l'Olympe soutient le
courage de mes concitoyens, si j'ignorais que beaucoup d'entre
eux tomberaient dans un désespoir sans remède si je les privais
de leurs tuteurs imaginaires, si j'ignorais que le plus grand
nombre de mes compatriotes se gonfleraient d'une suffisance mortelle
si j'ignorais que la masse du peuple mépriserait l' autorité de
l'Etat sous prétexte qu'aucun homme ne mériterait plus qu'on lui
obéisse dès lors que Zeus lui aurait retiré sa caution? Tu juges
laid de tromper des ignorants, des vantards et des prétentieux
pour leur plus grand bien, tu juges immoral de placer aux commandes
des cités des hommes armés de deux têtes, l'une dotée de raison,
l'autre de pitié. Mais sache qu'elle n'est pas sans beauté la
responsabilité de mentir à bon escient aux enfants. Il y faut
le courage d'user de balances difficiles à construire. Je revendique
la beauté de sauver les Athéniens des dangers de la démence sans
mesure dont ils deviendraient immanquablement la proie si je leur
retirais les tristes pantins des nues qui les protègent, les châtient
et leur montrent le chemin.
Je
sais, également, mon cher Protagoras, que tu excelles depuis longtemps
dans l'art de porter la dialectique à l'éloquence politique. Mais
demande donc à Socrate ici présent si la logique de sa pensée
n'interdit pas aux dieux d'Athènes de combattre les armes à la
main aux côtés des Athéniens sur les champs de bataille de notre
ville, demande donc à Socrate comment il nous forgera des guerriers
prêts à mourir pour la patrie, alors que toute sa prétendue sagesse
les aura privés de leur sépulture dans l'éternité?
Socrate
: Je vois que tu montes sur une manière d'autel de la gloire politique
et que tu y joues un rôle aussi retentissant que Protagoras dans
son temple de la vérité. Savez-vous quel sang vous versez l'un
et l'autre? Le peuple a ordonné de brûler les livres de Prodicos,
parce qu'il niait, lui aussi, l'existence des dieux. Mais, toi,
pourquoi as-tu aidé Prodicos à s'enfuir? Pourquoi l'as-tu condamné
à la honte de couler des jours heureux à Memphis ou ailleurs ?
Sais-tu que le sang épargné de Prodicos est celui du déshonneur
de la philosophie? Pour Protagoras et pour toi, Périclès , quelle
est votre balance à peser ensemble le sang souillé et le sang
glorieux de la politique?
Périclès : On me dit que
tu cours les rues et les ruelles d'Athènes toute la journée, on
me dit que tu apostrophes jeunes et vieux. Quelle science de l'intelligence
des hommes leur demandes-tu d'apprendre de ta bouche? Tu enseignes
une science nouvelle, dis-tu, une science qui découvrirait pourquoi
l'ignorance se présente nécessairement sous les traits d'un savoir
sûr de la pureté de son sang. Tu voudrais apprendre pourquoi
l'ignorance sûre d'elle ignore jusqu'à l'objet de l'ignorance
dont elle s'est rendue prisonnière et à laquelle elle veut s'asservir
sans seulement le savoir. Serait-ce que l'ignorance ferait couler
un sang sali par l'histoire d'Athènes? Quelle est, Socrate, ta
science du sang de l'intelligence si c'est la guerre que tu as
déclarée à un sang souillé qui te fait courir dans les rues d'Athènes?
Mais qui enseigne aux Athéniens à peser leur sang , qui leur garantit
qu'ils sont les plus sages et les plus savants des hommes, qui
leur dit que le ciel et la terre n'ont plus de secrets pour eux,
qui leur a révélé, à ce qu'ils s'imaginent, les arcanes de l'univers,
et le char du soleil, et les mystères de la mer, et la course
des astres, et la succession des saisons, sinon leurs dieux ?
N'es-tu pas le roi des peseurs impies du sang d'Athènes, Socrate,
si tu accuses les dieux de faire couler un sang souillé sur les
champs de bataille des Athéniens?
Tu
te vantes, si je t'ai bien compris, de l'appel que le dieu de
Delphes t'aurait adressé, à t'entendre ; et tu te fais une réputation
de sagesse à soutenir les premiers pas d'une science tellement
dangereuse qu'elle connaîtrait le sang caché de la puissance et
de l'orgueil de la ville. Ta folle audace ne te conduit-elle pas
jusqu'à purifier le sang des dieux? Je crains, Socrate, que tôt
ou tard tu comparaîtras devant le même tribunal du peuple qui
a condamné Prodicos à mort, je crains que mon devoir m'appellera
bientôt à courir à ton secours, à toi aussi. Je t'aiderai, sache
le bien, à trouver la paix et le repos dans telle ou telle cité
grecque où les verdicts de nos juges ne sont pas applicables.
Tu salis le sang que je fais couler; regarde aussi, Socrate, le
sang que je protège, regarde aussi l'autre sang de l'histoire,
celui dont je suis le gardien quand je mets Prodicos à l'abri
de la sottise et de la cruauté de nos lois.
Socrate : Vois-tu, Périclès,
la question de la pureté du sang de la pensée est autrement plus
périlleuse pour toi que tu ne le crois. Sache que le sang de l'intelligence,
il n'appartient qu'aux juges du tribunal de la philosophie d'en
peser la qualité. Sache également que ce tribunal-là accuse Prodicos
de boire le sang souillé de l'histoire à Memphis ou ailleurs.
Tu as raison, Périclès, nous ne plaçons pas, toi et moi, la beauté
et la laideur de la politique sur les plateaux de la même balance
à peser le sang de l'histoire.
Mais
sache, Périclès, que l'autel sur lequel les siècles te feront
monter est le même que celui sur lequel Prodicos dort paisiblement;
et cet autel du sommeil ou de la veille des hommes sera le juge
de la peur et du courage de l'histoire du monde. De quel sang
as-tu grand peur? Pourquoi veux-tu que les prêtres et les dieux
d'Athènes gavent le peuple d'une ignorance fière d'elle-même?
A quelle peur offres-tu tes sacrifices, Périclès, si toute ta
fausse sagesse reviendra seulement à sauver mes os, mes muscles
et mes viscères du verdict d'un tribunal d'ignorants? Mais cette
vie-là de mon sang, si je la préservais, serait celle de mon cadavre;
et ce cadavre-là, Périclès, serait celui de Prodicos, auquel j'envoyais
les jeunes gens dont l'âme n'était grosse de rien.
Protagoras : Te voilà bien tel
que je te connais, Socrate. Chacun sait que ta mère était sage-femme
dans notre ville. C'est pourquoi tu élèves la pensée au rang d'une
accoucheuse de l'intelligence des Athéniens de demain, c'est pourquoi
tu couronnes les philosophes des lauriers d'Hippocrate, c'est
pourquoi tu vois le vrai sang de l'histoire sous les traits d'un
innocent accusé devant un tribunal d'enfants, c'est pourquoi tu
vois des rois en sucreries présenter leurs gâteries aux gourmands
de leur propre sottise. Mais tu me connais : je ne suis pas un
myste d'Athéna, je n'ai pas consulté la Pythie, je ne m'éclaire
pas au soleil d'Apollon, je pose seulement à la cité une question
de logique politique.
Qu'un
Etat ordonne aux dieux de quitter piteusement l'agora sans daigner
expliquer ni au peuple, ni à personne d'où il a reçu le sacre
de sa raison à lui, ni quel Olympe nouveau lui permet d' intimer
aux Célestes un ordre non argumenté de lever le camp, qu'un Etat
fonde sans sourciller sa politique sur une cote tellement mal
taillée qu'elle ne manquera pas d'apparaître dans sa bancalité
aux générations à venir, qu'un Etat s'imagine qu'il répondra à
sa vocation d'approfondir la connaissance du sang souillé ou du
sang sauveur sans jamais s'interroger sur les secrets de la croyance
des Athéniens en l'existence, en tel ou tel endroit de la terre,
de Zeus, d'Athéna, de Mars ou de Neptune, qu'un Etat puisse confier
la gestion supposée rationnelle des affaires publiques à la sagesse
réputée innée des citoyens, alors qu'il se rend lui-même coupable
de la plus titanesque ignorance, celle de feindre d' ignorer que
les enfants ont peur du vide, du silence et de la solitude et
qu'ils réclament à cor et à cri un pâtissier du cosmos, voilà
Périclès, ce qui me semble une faute politique de taille.
Non, Périclès, la politique n'est pas la succulence de la sottise,
la politique n'est pas la couardise de se dérober à la question
de la nature des hommes et des dieux, la politique se brûle sans
crainte au feu qu'attise le "Connais-toi" de mon ami Socrate…
Tu
me reproches de jeter de l'huile sur le feu. Mais sais-tu quels
incendies tu allumes si tu ne te demandes pas pourquoi la terreur
des hommes fait trottiner des dieux dans leur tête depuis des
millénaires? Mais sache que ces personnages ne vont pas tout subitement
trépasser du seul fait que tu les auras assignés à résidence dans
les maisons. Je te le dis, Périclès, ces acteurs du cosmos changeront
simplement de vêture et de cervelle, ces titans de l'imagination
effarée des humains se déguiseront seulement sous des parures
nouvelles du rêve et de l'épouvante; et jamais ces Hercules du
cosmos ne cesseront de régner sur les ignorants si tu refuses
tout net de les réfuter.
Bien
plus : des dieux nouveaux et redoutables vont se cacher sous les
traits des faux disciples de Socrate, des dieux inconnus vont
se présenter en annonciateurs, en missionnaires et en apôtres
du genre humain, des dieux seulement plus diffus que les précédents
vont faire monter sur leurs autels des victimes au sang vicié.
Si tu prétends interdire à Socrate de féconder le vrai sang du
monde, tu enfanteras une ignorance plus centauresque que la précédente.
Ecoute le dieu absent, écoute le dieu du "Connais-toi".
Il ne siège que dans les âmes. Il allie le courage de l'intelligence
au courage politique. Il précipitera la cité d'Athènes dans le
vide et les ténèbres afin que le sang de la pensée purifie
les autels de l'histoire.
*
"Tes funérailles, comment y procèderons-nous?" - "Comme
il vous plaira, répondit-il, à condition, bien sûr, que vous vous
empariez de moi, à condition, bien sûr, que je ne vous glisse
pas entre les mains." Et il rit d'un rire tranquille en nous regardant
droit dans les yeux - "J'échouerai, mes amis, à convaincre Criton
que le vrai Socrate est celui qui s'entretient avec vous et qui
met tranquillement ses arguments en bon ordre. Il est persuadé
que le vrai Socrate, c'est l' autre, celui dont il aura dans un
instant, le cadavre sous les yeux. "(Platon, Le Phédon,
115,c, trad Diéguez)
Depuis
vingt-quatre siècles, le monde se demande où le vrai sang de Socrate
est passé .
Le
21 décembre 2009