Introduction
1 - Quand les
peuples arabes sortent du sommeil
Mes lecteurs savent
qu'un décryptage hebdomadaire de la politique internationale
est condamné à prendre de l'avance sur une actualité mondiale
qui se déroule pourtant sous ses yeux sans consentir à
presser le pas. Si le commentaire n'est pas prospectif, il prend
du retard. C'est pourquoi la semaine dernière, j'ai placé Israël
au cœur de l'histoire du monde, tellement il était évident que
cet acteur allait débarquer sur les planches du quotidien et
occuper le devant de la scène.
Tout le monde sait
que ce petit Etat dicte sa politique étrangère à la France ;
tout le monde comprend que si le Quai d'Orsay était sur le point
de confier au savoir-faire de nos CRS le soin de rétablir l'ordre
en Tunisie et d'y ajouter quatre conteneurs de gaz lacrymogène,
c'est qu'il est vital, pour Israël et pour le Conseil représentatif
des institutions juives de France de veiller avec la plus grande
vigilance sur le sommeil politique des pays arabes.
Une semaine seulement
plus tard, le machiniste biblique de la planète nous montre
comment il lève et baisse le rideau des nations. Israël crie
haut et fort qu'il a grand besoin du tyran Moubarak, qui l'aide
si bien à poursuivre la conquête de la Cisjordanie et à assurer
le blocus serré et le lent pourrissement en plein air du chancre
de Gaza.
2 - Israël
et la politique intérieure de la France
Mais l'heure a également
sonné au beffroi d'Israël de dicter au jour le jour sa politique
intérieure à la France. L'exemple le plus paradigmatique qui
pouvait en être donné est celui du contrôle de la liberté de
parole à l'égard d'un Israël qu'exerce désormais l'Ecole normale
supérieure, dont le prestige n'a d'égal que celui du Collège
de France. Comment y interdire tout débat sur la gangrène ou
le cancer foudroyant de Gaza, dont j'ai écrit depuis bien longtemps
qu'il se placerait immanquablement au cœur de l'histoire de
l'éthique mondiale, tellement une démocratie à laquelle le globe
terrestre prétend s'être converti ne survivrait pas aux représentations
jour après jour et à guichets fermés du drame de l'asphyxie
qui la menace. Le silence lui-même se fait spectacle quand il
se rend complice de l'enfermement d'un million six cent mille
hommes, femmes et enfants dans un camp de concentration titanesque
sous les yeux des caméras des cinq continents.
Or, on a entendu
M Edgar Morin informer le public de ce que l'interdiction d'en
débattre à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm était
venue de l'Elysée, c'est-à-dire du Comité Représentatif des
Institutions juives de France cité plus haut. Puis, M. Régis
Debray a déploré, dans le Monde du 25 janvier 2011, une censure
d'Etat "indigne" et attentatoire aux principes censés guider
la démocratie et piloter la République des droits dits "de l'homme".
Puis on a lu sous la plume de Mme Monique Canto-Sperber, responsable
de l'éclat mondial de ce fleuron de notre système d'enseignement
expliquer le bâillonnement de l'Ecole par la nécessité de mettre
à égalité les droits des adversaires du blocus de Gaza avec
ceux des approbateurs, et que le débat sur les souffrances de
la ville martyre lui semblait pencher fortement du côté des
humanistes. Autrement dit, du temps de Soljenitsyne, l'objectivité
scientifique de l'intelligentsia française et le culte de la
rationalité cartésienne auraient exigé la mise à égalité des
adversaires et des laudateurs des goulags.
3 - Comment
on manipule le concept d'objectivité
On voit que, quinze
jours seulement après les évènements de Tunisie et ceux du Caire,
il devient impossible de ne pas situer Israël non seulement
au cœur de la politique mondiale, mais également au cœur de
la réflexion anthropologique de notre temps sur la notion même
de civilisation. Au reste, les deux dramaturgies sont parallèles
au niveau des péripéties qui ponctuent le déroulement de la
pièce, parce que l'Etat a officiellement et à nouveau déclaré,
à l'occasion de la visite manquée de Mme Alliot-Marie à Gaza,
que le blocus de la ville devait être levé. C'est dire que la
France ne saurait se soustraire au devoir moral et politique
clairement tracé par une décision unanime de l'Assemblée générale
des Nations Unies, de l'Union européenne, des Ministres des
Affaires étrangères du Vieux Monde et de vingt-six ex-hauts
dirigeants de l'Union.
Mais, de même que
la fonctionnaire franco-israélienne de fait que l'Etat a cru
devoir charger des relations de la République avec tout le Moyen
Orient avait réussi à rendre inaudible la voix officielle de
la France à Gaza, Mme Canto-Sperber entend faire taire à son
tour la voix de la raison politique mondiale et de l'esprit
de justice censés consubstantiels à la démocratie planétaire
en soumettant tout subitement la notion classique d'objectivité
scientifique à un traitement scolastique qui met la France et
son Etat dans une situation intenable sur l'échiquier diplomatique
européen et intercontinental. Car le souci d'occulter la vérité
sur Israël à l'aide d'une manipulation sophistique du concept
d'objectivité aboutit à condamner l'Ecole normale supérieure
à soutenir le gouvernement du peuple hébreu à titre statutaire
et en toute circonstance.
4 - La dichotomie
politique de la France
Quid, si les
comportements réels sur le terrain réfutent l'orthodoxie démocratique
? Mais on sait que les Etats-Unis ont promis à M. Benjamin Netanyahou
d'opposer leur veto à toute hérésie doctrinale qui délégitimerait
les violations les plus flagrantes du droit international bénisseur
de l'expansion territoriale du peuple hébreu. Le pieux traité
d'alliance et d'allégeance que la rue d'Ulm a signé avec un
Etat étranger sur le sol de la nation, et cela au nom de "l'objectivité
scientifique" se lit en ces termes sous la plume de la directrice
de l'Ecole : "L'Ecole normale supérieure entretient des liens
précieux d'un point de vue scientifique avec des universitaires
et des équipes de recherche israélienne. Aucune réunion publique
appelant à les rompre n'aura lieu avec mon accord à l'Ecole
normale supérieure."
Mais précisément,
la France officielle ne dit pas cela à Gaza, comme il est rappelé
plus haut, de sorte que la rue d'Ulm en vient à illustrer la
scissiparité politique et la bancalité d'une République déchirée
entre ses dévotions - dichotomie qui commence de frapper la
politique de M. Barack Obama à son tour. Car l'Amérique demande
maintenant à l'Egypte de respecter les principes et les lois
des démocraties et, dans le même temps, elle remercie de tout
cœur M. Moubarak de son soutien si précieux dans un "dossier"
qualifié de "délicat", celui de l'expansion territoriale
d'Israël et du blocus de Gaza, qui condamne la politique mondiale
à un biphasage cérébral et à une bipolarité mentale intenables.
Seulement, ce ne sont pas Princeton, Harward, Stanford, Berkeley
ou Columbia que le pouvoir juif conduit ou contraint au reniement
public de l'évangile politique de l'Amérique, tandis que l'Ecole
normale supérieure est devenue un endroit où il serait interdit
d'écouter Soljenitsyne. Les Universités françaises
filent doux ou se taisent, et c'est Princeton qui a fait honte
à l'Europe à denoncer la lâcheté
de sa soumission à l'Amérique.
5 - L'inconscient
religieux de la politique mondiale
Mais l'anthropologie
politique comparée révèle que le mal français est encore plus
profond et plus institutionnel qu'on ne le croit, et cela en
raison de ses origines théologiques. Souvenons-nous de ce que
l'Ecole est demeurée marxiste bien au-delà de 1960 et qu'à l'époque,
un bon élève de l'Ecole, un dénommé Régis Debray, avait vertueusement
refusé d'y serrer la main du Général de Gaulle au nom du credo
messianique d'un certain Althusser. C'est dire que les racines
religieuses de la corruption de l'intelligentsia française et
de ses "établissements d'enseignement" comme disait Nietzsche,
remonte au Moyen Age et à la faculté de la théologie de la Sorbonne,
tellement un Etat que son passé monarchique et catholique a
marqué de son sceau rend plus viscéralement centralisateur et
livre davantage son intelligentsia aux orthodoxies du moment
que les démocraties protestantes, formées à l'école des grands
relaps et renégats, les Luther et les Calvin.
Voyez comme Mme Canto-Sperber
noie le poisson dans une théologie moralisatrice. Car elle glorifie
les vertus de l'Ecole, mais ces vertus, elle s'interdit de les
pratiquer au nom des intérêts tellement moraux, rationnels et
scientifiques d'Israël: "Puisqu'on parle depuis plusieurs
jours de liberté d' expression, ne devrait-on pas d'abord en
défendre la condition la plus sûre: l'accès à une éducation
capable de former des esprits libres et critiques et le refus
de l'oligarchie du savoir ? Là, ce sont de vraies victoires,
mais des victimes sans voix, donc on les ignore." Quel défaussement
catéchétique!
6 - Un examen
de conscience
Dans le texte ci-dessous,
la question des gènes d'Israël, dont on sait que cet Etat en
réclame si ardemment la spécificité psychobiologique et théologique,
je me suis livré à un examen de conscience de notre civilisation
dite des "droits de l'homme" ; car si les chromosomes du peuple
juif demeurent désespérément introuvables dans les laboratoires
de Tel-Aviv, alors les nôtres et les siens sont les mêmes et
nous sommes, nous aussi des tueurs masqués à Gaza, parce que
le droit pénal met la culpabilité des complices et des auteurs
d'un crime à égalité.
Mais, dans ces conditions,
une réflexion anthropologique sur les origines religieuses du
nucléaire militaire s'impose à Israël et à l'Occident. Ne nous
faisons pas d'illusion : si le monde arabe s'émancipe, Tel-Aviv
n'aura plus que sa bombe atomique pour terroriser l'univers.
Il s'y prépare en secret et depuis longtemps. Le 6 février,
je traiterai de ce sujet avec un peu d'avance - mais mes lecteurs
ont l'habitude de m'aider à regarder le présent comme s'il avait
déjà basculé dans le passé.
*
1
- Le capital psychogénétique
dont Israël se réclame
2
- Comment profiter des lois de la nature
3-
La grande fatigue du mythe de la Liberté
4
- Une expérimentation scientifique dangereuse
5
- A la recherche de la rétine transzoologique de l'humanité
6
- La main de fer de la logique biologique
7
- La zoologie des dieux
8
- La démocratie et la pensée rationnelle
9
- Sommes-nous vraiment suicidaires?
10
- " Etre ou ne pas être "
11
- Qu'est-ce que croire ?
12
- Notre évolution cérébrale
13
- Une solidité aléatoire
14
- La guerre des gènes
1 -
Le capital psychogénétique dont Israël se réclame
La seule nation au monde dont l'Etat entend doter les chromosomes
de la population d'un statut particulier est de provenance multinationale.
Comment interpréter le prodige que présente un peuple
à la fois d'origine trans-territoriale et en quête d'une terre
étroitement délimitée et porteuse, à ce titre, d'une transcendance
biblique ? Que ce prodige cérébral n'ait attiré l'attention
d'aucun observateur de la bipolarité native de l'encéphale dont
le singe rêveur se trouve doté et que la schizoïdie mentale
qui caractérise une espèce devenue locutrice à l'école des surfaces
qu'elle habite ne provoque l'étonnement d'aucun politologue,
voilà qui révèle une carence dont les performances mêmes de
la conque osseuse de l'humanité se trouve frappée. Mais ce handicap
suffirait, s'il en était besoin, à mettre en évidence combien
la science anthropologique qu'attend le XXIe siècle se trouve
légitimée à peser les fondements de sa méthode et à s'interroger
sur les présupposés inconscients qui fondent toute sa problématique:
car il lui faudra tenter de démontrer qu'une civilisation privée
de toute connaissance de l'axiomatique qui pilotera le décryptage
d'un animal de ce type sera condamnée à chercher et à trouver
les clés de sa schizoïdie - donc de son histoire dichotomisée
- et cela, bien qu'elle ne dispose que d'informations spectaculairement
insuffisantes pour seulement tenter de spectrographier une politique
tissée à son tour de prodiges mentaux biphasés. Comment expliquer
les diverses identités épistémologiques entre lesquelles les
évadés bifides de la zoologie se partagent si nous manquons
d'une interprétation critique de la vie mentale d'un primate
scindé entre le réel et le songe?
Montesquieu
disait qu'il fallait, une fois dans sa vie, désapprendre tout
ce qu'on a appris. La civilisation mondiale a rendez-vous avec
ce précepte: comme du temps du baron de la Brède, nous avons
besoin de comprendre l'histoire du monde à nouveaux frais et
à une plus grande profondeur, comme au XVIIIe siècle, nous avons
besoin de la raconter à un public sur le point de se libérer
des interprétations scolaires qu'on lui a enseignées, comme
les encyclopédistes, nous avons besoin de nous évader des décryptages
théologiques qui flottent encore dans l'atmosphère, comme Voltaire
ou Diderot, nous avons besoin d'apprendre à regarder le genre
humain dans sa totalité et de l'interpréter dans sa dichotomie
originelle. Mettons-nous à l'écoute de l'anthropologue et du
philosophe des Causes de la grandeur et de la décadence
des Romains, mettons-nous à l'école du sociologue des
Lettres persanes; car notre temps a le devoir
de porter le récit des évènements à une spéléologie du simianthrope.
C'est dans cet esprit que j'ai tenté, la semaine dernière, d'esquisser
les contours de la question qu'Israël pose à la politique et
aux sciences humaines d'aujourd'hui.
-
Le
réveil démocratique des peuples arabes et la chute d'Israël
dans la bio-génétique,
23 janvier 2011
2 - Comment profiter
des lois de la nature 
Si
la science historique, la géopolitique et la psychologie du
XXe siècle s'étaient dotées d'une anthropologie abyssale, notre
siècle aurait son Montesquieu, comme les encyclopédistes avaient
eu, en l'auteur de L'Esprit des lois, le premier
psychanalyste de l'histoire universelle. Que dit le théoricien
de l'inconscient politique de Caligula ou de Tibère ? Si nous
l'avions bien lu, nous aurions d'ores et déjà été conduits à
l'école d'apprentissage des arcanes du genre simiohumain. Du
coup, nous aurions prévu, dès 1933 le sort qui attendait fatalement
le rêve de la race et le rêve communiste, c'est-à-dire le songe
biologique et le songe angélique entre lesquels la vie onirique
du cavernicole bipolaire se partage nécessairement.
C'est donc avec un grand retard que nous racontons le destin
séraphico-meurtrier qui attend Israël, parce que non seulement
l'épopée angélico-carnassière de ce petit Etat peindra l'humanité
du XXIe siècle sous des traits spéléologiques, mais parce qu'au
terme de l'aventure de nos gènes tumultueux, la postérité anthropologique,
psychanalytique et philosophique de Darwin et de Freud s'éclairera
à la lumière d'une révolution considérable des méthodes d'analyse
de la science du passé du monde.
Quels sont les axiomes de la biologie qui pilotent les défenseurs
actuels du capital psychogénétique du "Grand Israël"? Le premier
de leurs postulats se révèle nécessairement d'origine semi-zoologique:
puisque la force finit toujours par faire le droit, disent-ils,
il nous suffira d'attendre avec un peu de patience qu'une loi
de la nature dont nous partageons les verdicts avec tous les
autres animaux de la terre ait eu le temps de triompher à son
tour en Judée. Or, la bête musulmane ne se réveillera que dans
une dizaine d'années et sa sortie du sommeil demeurera fort
partielle. Certes, elle sera suivie du déversement de ses masses
dans les rues; mais ce déchargement ne suffira pas à mettre
le pouvoir entre ses pattes, de sorte que, pendant un demi siècle
encore, l'empire américain et nous-mêmes disposerons conjointement
des moyens financiers et verbaux d'acheter des émirats arabes
corrompus jusqu'à l'os.
3
- La grande fatigue du mythe de la Liberté 
Qu'adviendra-t-il de l'enfilade des épouvantails imaginaires
sur lesquels l'empire de Washington aura pris appui afin d'étendre
sans fin sa puissance tant terrestre que navale - l'Afghanistan,
l'Irak, l'Iran, le Kosovo et peut-être la Côte d'Ivoire? Certes,
cette enfilade de supports mythiques lui aura permis de tenir
à bout de bras ou du moins d'assurer le flottement et la navigation
sur tous les océans du songe selon lequel le peuple de Jahvé
serait menacé d'une destruction subite et effroyable de ses
gènes. Il faut donc, disent les psycho-généticiens d'Israël,
se défendre jour et nuit contre la menace d'un anéantissement
imminent de la race élue, mais que nous voyons accablée sous
les flèches d'ennemis terrifiants.
Dans un demi-siècle, Moïse aura été sauvé des eaux pour la seconde
fois, parce qu'il aura tellement fortifié ses chromosomes et
paraîtra si définitivement légitimé par un siècle entier de
jouissance de son statut psycho-biologique sur la scène internationale
qu'il sera trop tard pour jamais plus se risquer à délégitimer
la conquête de la Judée par la force de tous les animaux évoqués
ci-dessus. Alors, cette victoire de nos gènes deviendra l'expression
universelle du droit et de la justice, donc de la vérité éternelle
sur la terre; et aussitôt, on verra toutes les démocraties du
monde se lasser tout subitement de brandir leurs totems ridicules
- je lis le livre d'heures d'Israël - qu'elles appellent des
idéalités, et l'on verra une bienheureuse fatigue planétaire
du mythe de la Liberté disqualifier les verdicts du suffrage
universel. On les proclamera donc grotesques, ce qui permettra
à l'Etat d'Israël de domicilier saintement le tribunal de la
race juive sur le territoire des indigènes terrassés; et la
mappemonde entière rira et chantera des cantiques à la gloire
du peuple hébreu; et le champ de ruines d'une civilisation dont
la sottise aura donné la liberté des peuples pour assise à l'humanité
enseignera au globe terrestre régénéré que la "sécurité"
d'Israël se trouve enfin assurée.
4 - Une expérimentation
scientifique dangereuse 
Mais
si le peuple des gènes de Jahvé proclame néanmoins son appartenance
native à une divinité trans-terrestre et si cette race fonde
son éthique sur des chromosomes scindés de la sorte - et cela
selon les écrits mêmes de son ciel - il va falloir vérifier
en laboratoire une hypothèse aussi ambiguë. Or, l'expérimentation
scientifique pourrait se révéler dangereuse si elle devait s'étendre
à toute la surface de notre astéroïde. Car, de deux choses l'une
: ou bien la lentille de nos microscopes électroniques les plus
perfectionnés nous fera découvrir le capital génétique extraordinaire
des animaux dont les fils de Moïse se réclament aux côtés de
Washington, et dans ce cas, la joie de ces bêtes se révèlera
scindée et de courte durée, parce que leur troupeau sera montré
du doigt par la masse entière des rescapés d'un quadrumane toisonné;
ou bien la perle des chromosomes demeurera indétectable et l'on
se dira: "Puisque le gène juif n'existe pas, c'est que nous
sommes tous et dès maintenant des bêtes piégées sans le savoir
par une calamité éternelle et universelle dont notre nature
se trouve frappée depuis la nuit des temps; et notre devoir
nouveau nous contraindra à nous demander s'il existerait quelques
spécimens monstrueux ou privilégiés, allez savoir, dont les
cellules grises nous permettraient de distinguer nos pâturages
de ceux des autres bestiaux."
5
- A la recherche de la rétine transzoologique de l'humanité
Mais alors, comment découvrirons-nous les critères qui nous
permettront de séparer nos meurtres à nous de ceux des saints
d'Israël ? Si ce peuple tue ses semblables à l'école de ses
chromosomes sacrés , comment les tuons-nous à l'école des nôtres
? Les gènes de Caïn se déroberaient-ils à notre regard, comme
les particules élémentaires ne se laissent plus détecter dans
nos vieilles chambres de Wilson? Et d'abord, disent maintenant
les généticiens d'Israël, ou bien le droit des peuples de disposer
d'eux-mêmes trouve bel et bien son titre de gloire et sa renommée
dans le capital psychobiologique dont Israël se réclame, ou
bien ce droit se cache dans une spécificité méta-zoologique
encore invisible à notre espèce et qui échapperait à nos appareils
optiques rudimentaires.
Certes,
c'est à la demande du globe oculaire propre à l'Etat juif que
la communauté internationale des peuples dits démocratique a
refusé de légitimer le suffrage universel par la voix duquel
le peuple palestinien a exprimé son droit évangélique de disposer
de lui-même. Mais où est passée notre rétine à nous si nous
avons acquiescé, nous aussi, aux verdicts du tribunal de Caïn
et si nous avons même applaudi à tout rompre une aussi sage
magistrature des chromosomes assassins qui commandent notre
propre capital psychogénétique à son tour? Mais si le véritable
socle du vote populaire était bel et bien le droit sacré des
peuples de disposer d'eux-mêmes et si ce droit-là était celui
que le ciel du peuple français aurait revendiqué en tout premier
lieu face à ses rois, comment mettrons-nous la main sur la rétine
trans zoologique de l'humanité qui piloterait la démocratie
du haut de son Eden ? Et puisque la France s'est ensuite amputée
de son statut métabiologique sous le premier empire, la Restauration
et le second empire, perd-on l'humanité trans-biologique dans
laquelle on avait cru débarquer à se donner derechef un capitaine
ridiculement ficelé aux chromosomes de son ciel ? Autrement
dit, quelle est l'animalité politique propre aux dieux d'autrefois
et à quelle zoologie leurs trois continuateurs ressortissent-ils?
Le premier Caïn ne serait-il autre que le créateur schizoïde
que nous avons proclamé le plus parfait des dieux?
6 - La main de fer
de la logique biologique 
En
vérité, la décision étourdie d'Israël de sanctifier
son Jahvé dans l'ordre zoologique nous pose la question du statut
à la fois désespérément animal et désespérément séraphique des
démocraties dites trans-biologiques. La bestialité propre à
une espèce désormais vocalisée par ses idéaux totémisés serait-elle
précisément pilotée par un séraphisme de tueurs masqués? Mais
alors, sous l'angélisme oraculaire de Jahvé le sanglant et de
l'idole du langage que nous serions devenus à nous-mêmes, notre
démocratie irénique d'apparence et viscéralement meurtrière
se montrerait-elle fidèlement réfléchie dans le miroir à double
face que nous appelons notre encéphale?
Exemple : la guerre vertueuse et pieuse que l'Europe démocratique
prétend avoir menée contre le nazisme et ses crimes, puis contre
la pseudo-démocratie des goulags que pilotait le clergé d'une
dictature de l'utopie, cette guerre d'une orthodoxie prolétarienne
a-t-elle démontré que le vote populaire serait célestiforme
et que le droit des peuples de décider de leur statut, donc
d'en disposer à la seule école d'apprentissage de leur sainte
volonté, ce droit, dis-je, nous montrerait-il enfin le germe
trans-zoologique de la civilisation européenne? Mais alors,
pourquoi le suffrage universel de l'Occident s'est-il laissé
piéger par les gènes pseudo angéliques d'Israël, dont les chromosomes
séraphiques refusent mordicus de légitimer un jour le suffrage
universel du malheureux peuple palestinien?
Vous
me direz que le capital génétique dont la démocratie se réclame
repose sur la souveraineté métazoologique des nations de la
Liberté et de la Justice. Mais alors, comment le génie juif
joint-il ses dévotions universelles aux nôtres pour que nous
rejetions d'un seul et même élan la volonté d'autonomie nationale
de la Judée d'Allah et pour que nous légitimions ensemble les
meurtres que nous y perpétrons côte-à-côte? Ne serions-nous
que les Caïns dédoublés d'Israël? Et pourtant, on voit, dans
nos églises nos idéalités aux mains jointes nous faire lever
les yeux au ciel de notre justice ; et nous ne cessons de nous
dire, in petto, qu'un régime politique qui, diantre,
ne ferait pas résolument du pays qu'il prétend diriger un acteur
autonome sur la scène internationale serait illégitime par nature
et par définition. Sacrebleu, la logique de la piété des modernes
dans laquelle Israël a enfermé nos cœurs est une main de fer
dans un gant de velours ; mais cette main de fer se referme
autant sur nos âmes que sur celles du peuple hébreu.
7 - La zoologie
des dieux
Mais
alors, quelle est l'animalité dévastatrice dont le peuple palestinien
se voit frappé à son tour? Que nous dit l'aiguille sur le cadran
de nos gènes à tous? Que si les fidèles d'Allah prétendent disposer,
eux, du droit souverain de renoncer, même partiellement à leur
souveraineté nationale et d'en négocier les conditions d'acquisition
avec un conquérant qu'ils autoriseraient "librement" à occuper
une partie de leur territoire, ces faux fidèles du Coran se
réclameraient, eux aussi, de la politique zoologique d'Israël.
Décidément, dit encore la sainteté de la pensée logique, on
ne comprend le fondement ultime, donc la nature même d'une démocratie
encore oscillante entre l'ange et la bête que si l'on a découvert
le terreau proprement animal de la question même que le biologisme
d'Israël pose désormais à l'humanité tout entière. Car c'est
sans détours que ce peuple se réclame maintenant de l'enracinement
de ses gènes dans une terre censée donner mission, en retour,
dit-il, à ses chromosomes d'incarner la nature psychobiologique
de la souveraineté nationale.
Mais si, en son ultime fondement génétique, la liberté dont
les démocraties se réclament avait vocation de nous renvoyer
tout autant à un certain territoire que le proclamait la monarchie
- décidément la logique que commande notre statut trans zoologique
ne veut pas lâcher prise - c'est que tous les gouvernements
du monde s'enracineraient dans l'inconscient tribal qui caractérise
les sociétés simiohumaines; et, du coup, la guerre entre les
gènes introuvables d'Israël et ceux de la Palestine se fonde
sur leur sacralisation respective de terres théologiquement
rivales l'une de l'autre dans les arpents de l'humanité. D'un
côté, Israël entend retrouver une région jetée en pâture aux
Hébreux par le Zeus des lopins de l'endroit, lequel aurait malencontreusement
perdu ses hectares en cours de route, tandis que la Palestine
voudrait conserver un territoire qu'Allah s'est laissé arracher
des mains par surprise et après un long usage.
Il
s'agirait donc d'une guerre zoo-théologique entre deux propriétaires
en rivalité dans leurs cieux respectifs, de sorte que l'Olympe
de chacun, avec son cortège de fidèles serviteurs, se fondrait
dans une nature biologique commune à tous les dieux. Dans ce
cas, qu'en serait-il de la légitimation terrestre et céleste
étroitement confondues des richesses tant animales que divines
dont les hommes et leurs idoles se partageraient le butin les
armes à la main? Les deux Zeus ne confirmeraient-ils pas d'un
seul cœur que seule la force fait le droit? Le Jupiter des musulmans
ne mettrait-il pas toute la force légitimante de son glaive
au service de la possession continue d'une certaine terre du
Moyen Orient, tandis que le Jupiter des juifs défendrait, l'arme
au poing, une possession injustement interrompue? Décidément,
si les gènes de son ciel que l'Etat juif cherche désespérément
dans les laboratoires de Tel-Aviv ne sont autres que ceux de
Caïn et de son frère, l'animalité proprement humaine des fuyards
manqués de la zoologie sera celle qu'on connaît depuis Homère
et bien au-delà.
8
- La démocratie et la pensée rationnelle 
On voit que le premier bénéfice philosophique d'une anthropologie
politique résolument fondée sur l'examen de l'évolution parallèle
du cerveau théologique du simianthrope moyen et de celui de
ses idoles permet non seulement de radiographier l'ambition
d'origine psychobiologique qui sous-tend les ambitions territoriales
d'Israël, mais de placer les gènes de cette politique sur les
plateaux d'une balance dont le fléau et le cadran sont encore
en cours de construction - la balance qui pèsera les relations
que l'éthique semi animale de tous les peuples de la terre entretient
avec leurs effigies célestifiées, donc avec leurs propres portraits
sacralisés et embellis au plus haut des cieux. Mais alors, comment
une simiohumanité en route vers le statut trans-zoologique qui
l'attend légitimerait-elle le sacré semi-animal dont témoigne
la théologie des ancêtres ? L'idéologie des démocraties pseudo-séraphiques
reposerait-elle sur la même fétichisation angélisante du vote
populaire et sur la même totémisation du suffrage universel
que le culte dont les statues des dieux dans les temples d'autrefois
faisaient l'objet? Les concepts creux sont-ils préférables aux
idoles de bois?
C'est que la faiblesse cérébrale et la disqualification spirituelle
des démocraties modernes s'enracinent dans leur refus craintif
d'observer les fondements para- zoologiques de leurs rituels
langagiers. Aussi voyons-nous les nations glorifiées à l'écoute
de leurs oracles et formalisées à l'école de leurs
liturgies électorales mettre en scène une consultation des masses
qu'elles ont pris soin d'aveugler. Le refus viscéral d'observer
les vices para-religieux d'une gouvernance démocratiques guidée
par le verdict irréfléchi des voix serait-il calqué sur le rejet
parallèle des religions d'examiner l'immoralité de leurs dieux
? Mais, dans ce cas, pourquoi les dérobades cérébrales des simianthropes
se partagent-elles entre les urnes et les autels de cet animal?
Car s'il s'avérait que les démocraties placées sous le joug
de la cécité de leurs décomptes électoraux rivaliseraient avec
le verbalisme sacré propre à tous les sacerdoces du monde, il
faudrait contraindre les deux parties à se livrer à une introspection
sacrilège; et l'on découvrirait que seule la politique du Hamas
est trans-mythologique, trans-tartuffique et profanatrice, parce
seul ce parti apparemment religieux de la tête aux pieds place
la lutte armée et à visage découvert contre la mise en esclavage
d'un peuple avant la conquête d'une terre. La souveraineté de
la patrie palestinienne n'est qu'un instrument de la dignité
humaine. Qu'écrit le philosophe musulman Chahid Slimani? "Les
musulmans préfèrent afficher leur piété et leur puritanisme
hypocrite" [1]
, autrement dit, l'islam n'est pas le guerrier d'une terre à
labourer, mais de la conquête de la dignité des fidèles d'Allah.
Et nous, qu'affichons-nous, sinon une théologie de la glèbe
dont nos mascarades arithmétiques ont pris le suffrage universel
des peuples en otage?
Il n'y a pas de divinité des serfs. Qu'est-ce que la balance
de l'esprit? En vérité l'Occident démocratique et chrétien se
refuse obstinément, lui aussi, à peser la démocratie vivante
et pensante sur la balance trans-biologique et trans-idolâtre
de l'esprit, celle que la pensée critique a commencé de construire
depuis la naissance de la philosophie des âmes et des voix.
C'est que l'Europe des arpents entend plus ou moins consciemment
désarmer la parole de vérité face au dieu des
chromosomes d'Israël. Et pourquoi cette apostasie, sinon afin
de se donner en douce un alibi pseudo absolutoire, sinon afin
de se cacher à elle-même une lâche adhésion à la politique zoologique
du conquérant hébreu? Mais alors, la vraie démocratie ne serait-elle
pas résolument trans-formaliste, trans-ritualiste, trans-terrienne
et trans-tribale? Le Général de Gaulle n'a-t-il pas mis en pleine
lumière le fondement spirituel des souverainetés nationales,
n'a-t-il pas démontré que les démocraties auto-sacralisées par
leurs majorités du moment ne sont jamais que les fétiches d'une
liberté trompée?
9 - Sommes-nous
des animaux suicidaires au profit d'une terre?
Que va-t-il advenir de tous les peuples et de tous les gouvernements
zoologiques de la terre quand ils comprendront que le sort de
Gaza attend les gènes d'Israël et du monde à leur tour, parce
que David dispose de la foudre apocalyptique d'une grosse bête,
et parce que son drapeau se dresse dans le ciel de Crésus?
Certes, l'antiquité a connu les suicides massifs des Sagonte,
des Numance, des Crémone, des Massada; mais les peuples pauvres
qui se jetaient dans les flammes plutôt que de livrer leur charpente
à un ennemi qui les aurait vendus à vil prix sur le marché aux
esclaves s'ils s'étaient mis à sa merci ne demeuraient privés
que de l'ambroisie et du nectar d'une vengeance physique, tandis
que les chromosomes de Jahvé brandissent non seulement une apocalypse
désormais mécanisée, fulminante et universelle, mais appuyée
sur des réserves financières immenses et inépuisables d'écus
sonnants et trébuchants, ce qui condamne tous les peuples du
monde à se terrer dans leur logis et à demander, tels des suppliants,
quel sera le destin ultime d'une espèce que l'île déserte de
Pascal menace de pulvériser dans le vide du cosmos des idoles.
On sait qu'Israël ne cache pas son jeu physique avec la mort,
on sait que Jérusalem place son éternité corporelle sur l'un
des plateaux de la balance à peser le destin génétique des démocraties
devenues pseudo séraphiques.
Certes encore, le débarquement de l'holocauste des chromosomes
dans la politique des corps n'est pas propre au tragique du
génie juif: le singe volatile s'est mis depuis fort longtemps
à l'écoute de la gloire qu'il fait semblant d'attacher au feu
d'artifice de l'explosion héroïque de son ossature dans le vide
du cosmos. Les soixante dernières années de ma poussière m'ont
laissé le loisir de collecter force renseignements sur la propension
des humains de courir en matamores vers l'éternité de leur musculature,
et cela avec une ardeur de fiers à bras soucieux de rattraper
leur chair par la manche. Dans quelle mesure la démence simulée
de l'animal biologiquement suicidaire est-elle aveugle ou apprêtée,
sincère ou matamoresque, vaillante ou théâtrale, calculatrice
ou testimoniale? S'il est une conquête de l'anthropologie critique
sur laquelle on ne saurait revenir, c'est que la bête qui s'auto
glorifie sans relâche à l'école de l'immortalité de son foie,
de ses poumons ou de sa rate au paradis ne croit pas un traître
mot du courage qu'elle affiche de précipiter sa précieuse carcasse
tête baissée dans le néant.
C'est pourquoi les "vrais chefs d'Etat" se présentent tous en
spécimens censés résolus à se brûler héroïquement la cervelle,
tous prétendent mettre le marché de leur cadavre et de celui
de leur peuple sur la table et se faire applaudir par un chœur
immense de suicidaires résolus. Fidel Castro se parait de l'héroïsme
des Cubains censés massivement déterminés à se vaporiser tambour
battant dans l'atmosphère; le Général de Gaulle s'amusait à
jouer le même jeu avec les gènes des Français, lesquels ne bronchaient
pas pour si peu. Quand M. Giscard d'Estaing a émis timidement
l'opinion - aussitôt jugée poltronne et condamnée à ce titre
- qu'il ne pouvait laisser rayer la France de la carte, tout
le monde l'a regardé de haut et avec une commisération non dissimulée:
décidément, disait-on, cet homme-là n'avait ni les nerfs, ni
la musculature, ni le tour de main, ni surtout le coup de menton
d'un vrai chef des postures faussement suicidaires dont le simianthrope
excelle à draper ses chromosomes. Et pourtant, en secret, tout
le monde sait que gloriole, gaudriole et contrefaçon sont le
pain quotidien du singe trouillard et vantard, mais attaché
à ses gènes comme le lierre aux branches.
Ici encore, écoutons Montesquieu traiter du suicide en psychanalyste
de l'amour de soi: "Tel est le cas que nous faisons de nous-mêmes
que nous consentons à cesser de vivre par un instinct naturel
et obscur qui fait que nous nous aimons plus que notre vie même."
(Les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence,
chap.12)
Mais si les hommes de valeur peuvent aimer l'esprit au point
de quitter leur chair, les peuples et les nations savent que
les patries sont éternelles, parce qu'elles ont des âmes et
des voix et qu'on ne combat pas pour elles à vaporiser des chromosomes
dans l'atmosphère. Décidément, la guerre entre les gènes des
zoologues de Tel-Aviv et les gènes du ciel se situe au cœur
du conflit du Moyen Orient.
10
- " Etre ou ne pas être " 
On
aurait grand tort de s'imaginer qu'il suffirait d'imposer une
vingtaine d'années d'introspection assidue aux classes dirigeantes
dociles des Etats démocratiques pour les conduire à une clarification
cérébrale de nature à les délivrer du flou spirituel dans lequel
elles se complaisent. Quels que soient les confessions de foi
et les gènes des diverses populations de la planète, cette espèce
s'entête à croire qu'elle tient entre ses pattes la mèche qui
l'expédiera superbement dans les galaxies; et pourtant, elle
n'en est pas sûre pour un sou. Si une métamorphose psychogénétique
aussi instantanée qu'inattendue devait exorciser le nouveau
Massada auquel Israël déclare préparer le monde et auquel il
prétend se préparer lui-même, tout accord de la dernière minute
entre Israël et la Palestine demeurerait illusoire, tellement
la question demeurerait flottante dans les esprits de savoir
quel prix le singe habile à simuler la folie est prêt à payer
pour sauver en apparence le royaume imaginaire qui, selon les
siècles, les lieux, les croyances, occupe la moitié, les trois
quarts ou les neuf dixièmes de sa boîte osseuse.
Pourquoi les sciences humaines se sont-elles bien gardées d'apprendre
à peser siècle après siècle et sur des balances de haute précision
la capacité crânienne demeurée, hélas, tellement variable d'une
espèce inégalement trébuchante? Dans les laboratoires de Tel-Aviv
les expériences en cours depuis des années sont désormais si
avancées qu'on y est tout proche de découvrir si Adam croit
aux forfanteries nucléaires qu'il affiche sans le savoir et
le vouloir; et si, par conséquent, l'Etat-major peut compter
sur la capacité de l'armée d'Israël de faire suffisamment peur,
le moment venu, au genre humain tout entier pour le faire capituler
devant l'atome dont on brandirait la menace en toute sécurité
et en riant sous cape de la sottise de tous les autres animaux.
11
- Qu'est-ce que croire ? 
D'abord, disent les psychogénéticiens d'Israël, deux millénaires
seulement de l'histoire psycho-zoologique de l'humanité nous
séparent de la parution de La vie des douze Césars
de Suétone, où l'on peut lire que le peuple romain en liesse
n'a pas jugé hors de prix d'offrir plusieurs milliers d'animaux
de boucherie aux Célestes à la suite de la fausse nouvelle de
la guérison miraculeuse de Germanicus. Mais après la mort soudaine
de ce grand général, il se vengea cruellement de ses idoles.
Pourquoi, se demandait-il, leur avait-il payé sans rechigner
et rubis sur l'ongle, tant de viande fraiche pour se voir roulé
dans la farine à ce point? "Le jour où il rendit l'âme, les
temples furent assaillis de pierres, les autels des dieux furent
renversés et une foule de citoyens jeta ses dieux-lares dans
les rues."
Les
autels sont des balances de grande qualité pour la pesée du
cerveau de la bête capable de feindre de s'armer de sa propre
mort afin de terroriser ses ennemis. Voici quelques-unes des
découvertes les plus révolutionnaires dont j'ai pu prendre connaissance
de la bouche des généticiens d'Israël. Primo, l'infirmité
naturelle dont souffre l'encéphale actuel du simianthrope planétaire
rend rationnelle à quatre-vingt dix-huit pour cent la politique
de la terreur dissuasive que le peuple de Jahvé entend pratiquer
à l'égard de ses congénères quand l'heure aura sonné de défendre
l'existence même de la nation. Secundo, une indication
hautement fiable a été apportée aux appréciations et aux évaluations
des laboratoires de Tel-Aviv, quand, il y a quatre ans seulement,
Benoît XVI a annoncé solennellement et tout vêtu de blanc aux
Romains de bonne volonté et à la masse immense des chrétiens
du monde entier que, par une faveur insigne, la Vierge Marie
s'était déplacée en chair et en os jusque sur le seuil de bois
du paradis afin d'accueillir Jean-Paul II à bras ouverts, mais
également avec tous les honneurs dus à son rang, et qu'à titre
exceptionnel son fils lui tenait compagnie. Tertio, la
raison supérieure dont ses gènes arment l'encéphale du peuple
hébreu lui a permis de découvrir que les chrétiens se prosternent
devant une idole tellement militaire qu'ils l'ont pieusement
construite depuis deux mille ans sur le modèle même de la dissuasion
atomique la plus moderne, celle qui les fait trembler plus que
jamais et à l'aide de laquelle ils se croient invincibles, puisque
le totem qui arme leur bras accorde les félicités de la vie
éternelle à une masse variable de ses fidèles et fait rôtir
à la pelle tout le reste dans les plus saintes marmites dont
s'illustre l'autre face de son éternité, celle des tortures
infernales infligées à titre posthume aux récalcitrants.
Car la cruauté des chrétiens donne des crocs à leur charité.
Les psycho-généticiens du nucléaire israélien soutiennent hardiment
que la sottise de la théologie des chrétiens est la meilleure
alliée de leur stratégie et que sans elle, leur chance de peser
l'encéphale politique de l'humanité serait trop mince pour leur
permettre d'exterminer les indigènes qui peuplent encore quelques
recoins de la Judée . Comment ne pas se fier à la bombe nucléaire
suprême, celle du dieu même de l'adversaire?
12
- Notre évolution cérébrale 
Décidément la pesée, d'un côté, des gènes dont le cerveau ultra
performant d'Israël s'est armé, de l'autre, de la faiblesse
insigne des chromosomes du reste de monde, cette pesée, dis-je,
se situe au cœur des sciences humaines; car si ces disciplines
demeuraient coites et pétrifiées par l'immensité de leur retard
et par l'impossibilité radicale de jamais rattraper les laboratoires
de Tel-Aviv, nous courrions vers une cécité psychogénétique
que nous serions condamnés à proclamer irrémédiable et connaturelle
à un animal illusoirement suicidaire. Certes, Israël sait que
notre "courage" est tout de confection et entièrement contrefait.
Mais précisément, le sien, nous le croirons réel. Car l'évolution
cérébrale dont se vante notre espèce a seulement diversifié
quelque peu les capacités intellectuelles de nos ancêtres, de
sorte que la spécialisation intensive de nos boîtes osseuses
n'a que fort peu accru notre capacité moyenne de bien raisonner.
Pourquoi, nous dit Israël, nos plus grands poètes demeurent-ils
des enfants en mathématiques, pourquoi nos plus grands joueurs
d'échecs figurent-ils parmi les choristes de la candeur démocratique
? De plus, nous apprennent encore les laboratoires où le peuple
hébreu cogite l'avenir d'Israël, c'est précisément dans l'ordre
de l'imaginaire politique que notre espèce demeure la plus naïve
et la moins cogitante. Au reste, le mode même de sélection de
nos chefs d'Etat exclut toute possibilité de porter au pouvoir
des spécimens capables du recul intellectuel devenu nécessaire
à l'exercice de leur fonction. Prêtez donc une oreille attentive
aux prophéties des zoologues révolutionnaires de Tel-Aviv :
ils vous signalent que l'histoire de l'Europe depuis soixante
cinq ans démontre à quel point les peuples vassalisés par la
fausse démocratie de l'atome n' ont pas davantage conscience
de leur asservissement mental au mythe nucléaire que le peuple
romain ne savait où il courait, lui qui riait de bon cœur, applaudissait
ses gladiateurs, mangeait et dormait sur les deux oreilles sous
le joug de Caligula ou de Tibère.
13 - Une solidité
aléatoire 
C'est pourquoi il importe de prendre clairement conscience des
conditions drastiques qu'Israël imposera demain au monde afin
de poursuivre son expansion territoriale en Cisjordanie, puis
au Liban, nonobstant le réveil des peuples arabes du Caire à
Marrakech. La civilisation mondiale a commis l'erreur de se
persuader de ce que notre humanisme était entré progressivement
en possession d'un trésor inestimable et inaliénable : nous
étions censés disposer d'une connaissance réelle et profonde
des secrets les plus cachés de notre étrange espèce. Puis nous
nous étions persuadés que carnages et jardinages étaient les
mamelles de notre histoire globalement civilisée et que nos
massacres ne tiraient pas tellement à conséquence. Puis, pendant
six longues décennies, le nucléaire militaire a paru vérifier
la solidité de notre tête. Pas de doute, nous disions-nous,
d'Homère à Freud, nos cochers de char avaient réussi à dialoguer
avec nos effigies guerrières ou inoffensives, pas de doute,
pensions-nous, nos auriges les plus récents avaient mis en valeur
le singulier animal qui expédie son image pacifiée ou sanglante
trôner à ses côtés dans le vide du cosmos. Quant aux dieux auxquels
nous donnons rendez-vous en chair et en os sur la terre, nous
les appelons la Liberté, la Justice, la Nation, la Civilisation.
Bref,
il a semblé un instant que nous nous adaptions à la condition
nouvelle de nos neurones , celle qui nous a révélé que notre
sort ne se trouve en rien entre les pattes d'un démiurge mythique
du cosmos, mais exclusivement sous nos propres griffes. Mais
la seule bête en conversation avec sa silhouette magnifiée sur
la terre et au ciel est-elle en mesure pour autant de peser
mûrement sa fausse magnificence cérébrale?
14
- La guerre des gènes 
En vérité, si nous ne devenons pas aussi pensants qu'Israël,
cet Etat interrompra brutalement le cheminement trop tranquille
de nos carcasses sous le soleil. Pourquoi l'épreuve décisive
de la rencontre des gènes de ce peuple avec les nôtres est-elle
si proche ? Pourquoi l'ADN dont l'étoile de David se réclame
officiellement et énergiquement depuis le 4 décembre 2010 ne
se laissera-t-il pas dissoudre gentiment dans le sacré de pacotille
qui enivre l'astéroïde des mots de la démocratie? Parce qu'on
s'imagine à tort qu'un peuple qui se sera absenté de l'histoire
pendant deux mille ans aura perdu en chemin la ténacité, la
patience et la violence des nations demeurées ahanantes sous
le couteau des siècles. C'est tout le contraire qu'enseigne
la vérité: un Etat qui se sera soustrait aux fatigues du temps
s'aiguisera en silence, à l'image des scies dont on dit qu'un
long repos affûte leurs dents. Les maladresses diplomatique
et les brutalités d'Israël sur la scène internationale ne sont
pas le fruit blet d'une désaccoutumance aux usages et aux contraintes
de l'histoire vécue au jour le jour, mais, tout à l'opposé,
l'expression aiguë d'un surcroît d'énergie accumulé dans l'ombre,
le signal d'une impatience longtemps contenue, le trop-plein
d'une fureur comprimée, l'élan d'une jeunesse soudainement retrouvée,
les retrouvailles avec l'explosion des commencements.
C'est
cela, la grande inconnue de la simianthropologie moderne: tout
le monde voit que nous courons vers une tragédie immense et
que des verdicts sans appel nous attendent, parce que, d'un
côté, jamais les peuples arabes n'accepteront l'extermination
des Palestiniens et la perte de Jérusalem, et que, de l'autre,
jamais Israël n'obtiendra tout ce qu'il voudra à seulement faire
croire au monde qu'il se fera exploser et la planète
avec lui plutôt que de rendre les armes à des zombies.
Le réveil, plus rapide qu'il n'était prévu, des peuples vassalisés
et endormis du Maghreb est le signe d'un déclenchement de la
guerre des gènes entre la démocratie mondiale et Israël. Les
fidèles du Coran ne laisseront pas leurs frères de Palestine
agoniser sous le joug de Jahvé sans lever le petit doigt. La
mèche est allumée et le tonneau de poudre va exploser. L'Europe
parviendra-t-elle à poser à la planète la question de Socrate:
"Qui sommes-nous?"
Sachez que le Jahvé qui pilote les chromosomes du "peuple élu"
ignore les dieux du langage dont la démocratie universelle se
nourrit, sachez que le Jahvé de la psychobiologie qui a débarqué
le 4 décembre 2010 à Washington rejette les totems sonores de
l'abstrait, sachez que le double de la chair et de l'ossature
de la nation dont le drapeau porte une étoile pour emblème s'entretient
depuis trois millénaires dans le vide de l'immensité avec un
propriétaire inexpugnable du cosmos, sachez que le dieu colloqué
dans le ciel de Caïn se rit des phonèmes erratiques du reste
de l'humanité, sachez que le glaive effilé sur la meule de la
diaspora vous tranchera la gorge si vous n'apprenez à peser
l'histoire et la politique sur la balance nouvelle qui aiderait
Israël à modifier les gènes de Jahvé.
Voir: Chahid
Slimani, Jeu
de pouvoir, acte II: Le colibri peut vaincre la vipère,
15 janvier 2011 
le 30 janvier 2011