"
Que peuvent les lois, là où seul l'argent est roi ? "
Pétrone
"
Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu'il y aurait
une révolution avant demain matin . "
L'industriel Henry Ford.
*
On
parle ici et là de " finance de marché ", d' " ingénierie
financière de Wall Street " de " non-coïncidence de l'intérêt
des parties " , de "dysfonctionnements structurels de la
finance dérégulée" du "rôle des monnaies ", comme si
les opérations financières étaient mues par un petit moteur intérieur,
se déroulaient dans la stratosphère et n'étaient pas connectées
à la politique des Etats.
J'ai
voulu montrer que derrière le théâtre d'ombres du vocabulaire abscons
de spécialistes , des mains bien réelles s'activent dans
les coulisses, les mains avides des hécatonchires de la finance
internationale. Derrière les chiffres, les graphiques et les abstractions,
une poignée d'hommes en chair en os agissent. Leurs cerveaux
échafaudent les plans par lesquels ils défendent avec ténacité,
et de génération en génération, des intérêts
privés au détriment des intérêts des nations.
La
crise financière actuelle n'est incompréhensible que pour ceux qui ne
veulent pas savoir. C'est pourquoi j'ai essayé de remonter à sa source
et de montrer que si le meccano s'est déréglé une fois de plus, c'est
qu'il est programmé de telle sorte que des crises périodiques
sont inscrites dans le patrimoine génétique de son code
de fonctionnement parce que ces crises sont hautement profitables à
ses concepteurs.
Il
se peut que l'exceptionnelle habileté des spéculateurs
de la "finance déstructurée" à
jouer à saute-mouton par-dessus les crises qu'ils ont régulièrement
provoquées depuis plus d'un siècle, les ait à ce
point enhardis que leur voracité a, cette fois, détraqué
la machinerie monétaire dont ils avaient si ingénieusement
ajusté les rouages. Peut-être
apprendrons-nous dans un très proche avenir qu'une nouvelle "conspiration
des hécatonchires" est en gestation en quelque île
des Caraïbes ou du Pacifique afin, diront-ils, d'oeuvrer pour le
salut de l'humanité et de "sauver" le système
monétaire .
*
-
1 - La conspiration de l'Ile Jekyll
-
2 - La liste des conspirateurs
- 3 - La préhistoire du
système monétaire : de la déclaration d'indépendance
à la crise de 1907
- 4 - John Fitzgerald Kennedy et la nouvelle tentative
de réforme monétaire
- 5 - Les crises monétaires
successives aux USA: 1869 - 1873 - 1893 - 1901 - 1907
- 6 - Les préparatifs du
coup d'Etat constitutionnel
- 7
- Histoire de l'Histoire de la révélation au
public du système de la Réserve Fédérale
- 8
- Ezra Pound et son combat contre l'usurocratie
-
9 - Le mécanisme de l'escroquerie de la Réserve Fédérale
*
1 - La
conspiration de l'île Jekyll

Le
22 novembre de l'année 1910, le luxueux wagon privé du richissime sénateur
Nelson Aldrich a été accroché au train qui reliait New-York au sud des
Etats-Unis et quelques personnes s'embarquent en direction de la Georgie
.
Le
voyage durera deux jours et deux nuits et les occupants de ce wagon
affecteront, avec une ostentation puérile, de ne pas se connaître bien
que leur long périple ait le même but : la chasse au canard sur
une petite île située à quelques encablures des côtes de Georgie , l'île
de Jekyll .
a
-
Voir: Aux sources de la puissance de l'empire
: La conspiration de l'Ile Jekyll
Notre groupe voyage sous des noms d'emprunts. Les participants avaient
fait preuve de ruses de Sioux afin de ne pas se croiser avant l'ébranlement
du convoi et s'étaient interdit de se nommer en s'adressant la parole
- ou de n'utiliser que leurs prénoms - durant le temps que dura
le voyage, tellement leur méfiance était grande et s'étendait
au personnel de service . Un incognito total devait être préservé.
L'un d'entre eux , qui n'avait jamais chassé de sa vie, portait même
un grand fusil sur l'épaule afin de compléter le réalisme naïf du tableau.
Ces
personnages, qui se comportaient de manière aussi étrange,
représentaient pourtant à eux seuls le quart de la richesse planétaire
de l'époque .
La
description de l'embarquement et du voyage figure dans les ouvrages
des auteurs qui rapportent cette scène, notamment dans celui,
très détaillé, d' Eustace Mullins, Secrets
of the Federal Reserve , The London Connection , dont je parlerai
plus loin (2) . Comme
les voyageurs occupaient un wagon privé - donc soustrait par
définition aux regards du public - les précautions des
participants semblent pour le moins excessives , à moins que
tel Monsieur Le Trouadec saisi par la débauche , nos sévères
banquiers se soient livrés à un moment de détente
ludique, avant de se concentrer sur le beau coup financier qu'ils étaient
sur le point de monter.
2 - La liste des conspirateurs 
Etaient
présents :
-
Le propriétaire du wagon qui roulait, tous rideaux baissés, vers son
destin et vers le nôtre, le Sénateur Nelson Aldrich accompagné
de son secrétaire privé, Shelton. Président
de la National Monetary Commission (Commission Monétaire
Nationale) créée en 1908 et entérinée
par le le Président Théodore Roosevelt à la suite de la panique
monétaire de 1907 qui succédait à plusieurs autres
catastrophes boursières, il était l'aiguillon et l'organisateur
de la réunion.
Sen.
Nelson Aldrich
Le Sénateur entretenait des relations commerciales étroites avec
l'influent homme d'affaires et banquier, John Pierpont Morgan,
beau-père de John D. Rockefeller et grand-père de Nelson Rockefeller,
un ancien vice-président des États-Unis. Celui-ci n'était pas
physiquement présent, mais triplement représenté,
il marqua la réunion de son empreinte. Au Congrès, le
Sénateur Aldrich passait pour être le porte-parole du banquier
J.P.Morgan , lequel représentait également les intérêts
des Rothschild d'Angleterre.

J.P.
Morgan
Les représentants directs de John Pierpont Morgan étaient:
- Henry Davison, associé principal de la John Pierpont Morgan
Company et considéré comme son émissaire personnel.

Henri
Davison et Charles Norton
-
Charles Norton, président de la First National Bank de New York,
dominée par J.P. Morgan Company.
-
Benjamin Strong, le directeur général de la J. P. Morgan's Bankers
Trust Company, et connu pour être également un lieutenant
de J.P. Morgan . Il devint d'ailleurs le P.D.G. de la banque , trois
ans plus tard, à la suite à l'adoption de la Loi sur la Réserve
fédérale. Ces deux banquiers représentaient , eux aussi, les
intérêts des Rothschild

Benjamin
Strong
-
Il semble qu'il y ait eu quelques autres "invités"
dont les noms ne sont, pour l'instant , pas connus et peut-être
ne le seront-ils jamais. Ainsi, lorsque George F. Baker , un
des associés les plus proches de JP Morgan, mourut le 3 mai 1931,
le New-York Times écrivit : "Le club de l'Ile Jekyll
a perdu un de ses membres les plus distingués".
Etait
également présent, Frank Vanderlip, le président
de la National Bank de New York, la plus grande et la plus puissante
banque d'Amérique. Il représentait les intérêts financiers de William
Rockefeller et de la société d'investissement internationale Kuhn,
Loeb and Company.

Fred
Vanderlip
Contrairement
à ce laissent entendre ceux qui affirment qu'il se serait agi
d'un "complot des seuls banquiers", le gouvernement
n'était pas étranger à cette réunion. Il
était représenté par A. Piatt Andrew, Secrétaire
adjoint du Trésor et Aide Spécial de la National Monetary Commission.
Je reviendrai sur cette Commission que le Congrès avait officiellement
chargée, en 1907, de préparer une réforme monétaire
. D'ailleurs, les défenseurs du système de la FED se fondent sur son
existence et sur la présence du représentant du gouvernement
à l'Ile Jekyll pour dénoncer comme "complotistes" les
critiques de la réunion de l'île Jekyll
en omettant sciemment de mentionner les conditions dans lesquelles fut
conçue , votée puis annoncée la création de la Federal Reserve et que
j'analyserai plus loin. La présence de ce membre du Gouvernement
prouve pour le moins la complicité de ce dernier avec les banquiers
dans le "coup d'Etat constitutionnel" que banquiers
et Gouvernement préparaient de conserve contre le Congrès.
Mais
le personnage le plus important parmi les participants était Paul
Warburg. C'était l'un des hommes les plus riches du monde
. Son expérience du fonctionnement des banques européennes, sa forte
personnalité et ses compétences en firent le meneur ,
la tête pensante du groupe et le véritable initiateur de la création
de la FED. Il révèlera d'ailleurs des capacités
de manoeuvrier exceptionnelles en 1913, au moment du vote de la loi
au Congrès. (3)
D'origine
allemande , il se fit ensuite naturaliser citoyen américain. En plus
d'être un partenaire de la Coon, Loeb and Company - il avait
épousé en 1893 la fille du banquier Salomon Loeb, propriétaire
de la banque Kuhn, Loeb & Co de New-York - il représentait sur place
la dynastie bancaire des Rothschild d'Angleterre et de France.
Associé avec son frère Felix, il entretenait également
des liens étroits avec son autre frère Max Warburg , le directeur
en chef du consortium bancaire Warburg d'Allemagne et des Pays-Bas.

Paul
Warburg
Cette
fine brochette représentait donc les intérêts croisés
des plus grands groupes bancaires mondiaux : les Morgan, les
Rothschild, les Warburg et les Rockefeller. Les
historiens du Nouveau Monde les appelleront les Barons voleurs.
Une
fois arrivés dans la luxueuse propriété de J.P. Morgan sur l'ilot Jekyll,
nos banquiers millionnaires s'installèrent autour d'une table et
neuf jours durant , dans le plus grand secret, ils mirent au point
et rédigèrent minutieusement le règlement de ce qui allait devenir le
Système de la Reserve Fédérale.

Sommarställe
Georgia / Jekyll Island
- Voir: Voyage
circummonétaire à la recherche du Roi
Dollar et découverte de la caverne d'Ali-Baba, 2ème escale
3
- La préhistoire du système monétaire : de la déclaration
d'indépendance en 1776 à la crise de 1907 
L'action
des "barons voleurs" et la
décision de 1913 qui en sera le point d'orgue,
n'est pas un acte isolé. C'est le dernier et le plus décisif
des coups de boutoir des financiers dans la guerre féroce , tant en
Europe qu'en Amérique, entre le pouvoir politique et le pouvoir
des banquiers, et notamment celui des Warburg et des Rothschild d'Angleterre
. Cette guerre durait depuis la Déclaration d'indépendance
des colonies anglaises. Elle se termina par une victoire par KO de la
finance internationale sur le pouvoir politique de l'Etat naissant et
ouvrit la voie à une domination exponentielle des financiers sur le
monde entier.
La bataille avait d'ailleurs commencé avant même la déclaration d'indépendance,
en 1776, lorsque les banquiers de la City de Londres réussirent à faire
voter par le gouvernement anglais une loi qui interdisait aux treize
colonies d'Amérique de créer une monnaie locale , le Colonial
Script, et de n'utiliser, pour leurs échanges, que la
monnaie or et argent des banquiers. Comme cette monnaie était obtenue
moyennant un intérêt, elle devenait automatiquement une dette des colonies.

Le Colonial
Script
Les monétaristes l'appellent une monnaie-dette et cette monnaie
est un rackett permanent des banques sur l'Etat soumis à ce régime.
Au
moment de la déclaration d'indépendance du nouvel Etat, méfiants, les
Pères fondateurs inscrivirent dans la Constitution américaine signée
à Philadelphie en 1787, dans son article 1, section 8, § 5, que
"c'est au Congrès qu'appartiendra le droit de frapper
l'argent et d'en régler la valeur".
Thomas
Jefferson était si persuadé du rôle pervers des
banquiers internationaux qu'il a pu écrire : "Je considère
que les institutions bancaires sont plus dangereuses qu'une armée. Si
jamais le peuple américain autorise les banques privées à contrôler
leur masse monétaire, les banques et les corporations qui se développeront
autour d'elles vont dépouiller les gens de leurs biens jusqu'au jour
où leurs enfants se réveilleront sans domicile sur le continent que
leur Pères avaient conquis."
Et
voilà comment Jefferson a prophétisé, il y a plus
de deux siècles, la crise actuelle des "subprime",
qui jette de plus en plus de citoyens américains à la
rue.
Voir
: La
" main invisible du marché " Une histoire de " bulles ", de " subprimes
" , de " monolines " et autres merveilles de la " finance structurée
"
Mais
les banquiers ne s'avouèrent pas vaincus. Ils trouvèrent des soutiens
auprès du nouveau gouvernement et notamment auprès du Secrétaire au
Trésor, Alexander Hamilton et du Président George Washington
lui-même. Ils obtinrent en 1791 le droit de créer une banque, abusivement
appelée Banque des Etats-Unis de manière à faire croire qu'il
s'agissait d'une banque de l'Etat central alors que c'était une simple
banque privé appartenant à ses actionnaires.
Cette banque privée obtint, pour vingt ans, le privilège
d'émettre la monnaie-dette du nouvel Etat.
Lorsqu'au
bout de vingt ans, le Président Jackson voulut mettre fin à ce
droit exorbitant, sortir du cycle de la monnaie-dette et revenir au
droit inscrit dans l'art. 1 de la Constitution , les banquiers anglais,
menés par Nathan Rothschild, suscitèrent en 1812 ,
sous divers prétextes commerciaux - taxe sur le thé -
et maritimes - contrôle des navires - une
guerre de l'Angleterre contre ses anciennes colonies et ils mirent en
action toute leur puissance financière afin de ramener le nouvel Etat
au rang de colonie . "Vous êtes un repaire de voleurs, de vipères,
leur avait crié le Président Jackson. J'ai l'intention
de vous déloger, et par le Dieu Eternel, je le ferai!"

Nathan
Rothschild
Mais il échoua à les déloger et les banquiers eurent
le dernier mot .
En
1816 , les privilèges de la Banque des Etats-Unis étaient rétablis et
les banquiers menés par la famille Rothschild avaient définitivement
terrassé les hommes politiques qui , comme Jefferson et plus tard,
Lincoln, tentèrent de s'opposer à leur racket .
C'est
donc à juste titre que James Madison (1751-1836) , le quatrième
Président des Etats-Unis a pu écrire: "L'histoire
révèle que les banquiers utilisent toutes les formes d'abus, d'intrigues,
de supercheries et tous les moyens violents possibles afin de maintenir
leur contrôle sur les gouvernements par le contrôle de l'émission de
la monnaie. "
Car
il s'agit bien d'un racket. La guerre que mena - et perdit - Abraham
Lincoln contre les banquiers en est une nouvelle illustration éclatante.
Durant
la guerre de Sécession (1861-1865) , la banque Rothschild de Londres
finança les Fédérés du Nord, pendant que la banque Rothschild de Paris
finançait les Confédérés du Sud en application d'un scénario
mis au point en Europe durant les guerres napoléoniennes . Les
deux groupes , profitant de la situation, exigeaient des intérêts usuraires
de 25 à 36%.

Le
Président Abraham Lincoln (1809-1865)
Le
président Lincoln , qui avait percé à jour le jeu des Rothschild refusa
de se soumettre au diktat des financiers européens et, en 1862 , il
obtint le vote du Legal Tender Act par lequel le Congrès l'autorisait
à revenir à l'art. 1 de la Constitution de 1787 et à faire imprimer
une monnaie libérée du paiement d'un intérêt à des tiers - les dollars
"Green Back" - ainsi dénommés parce qu'ils étaient
imprimés avec de l'encre verte . C'est ainsi qu'il a pu , sans
augmenter la dette de l'Etat , payer les troupes de l'Union.
Billet
de 1$ de 1862, représentant le Secrétaire d'Etat au Trésor, Salmon Chase.
Le Président Lincoln l'avait chargé, en 1861, de rédiger le Tender Act
.


Billet
de 5$ de 1862, représentant la statue de la " Liberté " et Alexandre
Hamilton, un des pères fondateurs des Etats-Unis, le premier Secrétaire
d'Etat au Trésor
"
Le pouvoir des financiers tyrannise la nation en temps de paix
- écrivait-il - et conspire contre elle dans les temps
d'adversité. Il est plus despotique qu'une monarchie, plus insolent
qu'une dictature , plus égoïste qu'une bureaucratie. Il dénonce, comme
ennemis publics , tous ceux qui s'interrogent sur ses méthodes ou mettent
ses crimes en lumière . J'ai deux
grands ennemis : l'armée du sud en face et les banquiers en arrière.
Et des deux, ce sont les banquiers qui sont mes pires ennemis."
Il
aurait ajouté ces paroles prémonitoires : "
Je vois dans un proche avenir se préparer une crise qui me fait
trembler pour la sécurité de mon pays. […] Le pouvoir de l'argent essaiera
de prolonger son règne jusqu'à ce que toute la richesse soit concentrée
entre quelques mains . " (Letter
from Lincoln to Col. Wm. F. Elkins, Nov. 21, 1864).
Lincoln
voyait clairement combien il était néfaste pour une nation souveraine
que des puissances autres que l'Etat central aient le pouvoir de créer
la monnaie. Il a été tué à Washington le 14 avril 1965 par John Wilkes
Booth qui lui tira une balle dans la tête alors qu'il assistait
à une représentation théâtrale dans la loge du Ford's Theater .

Les
causes réelles de sa mort n'ont pas été élucidées, bien que la version
officielle prétende toujours que son assassin vengeait la défaite
des Sudistes . De nombreuses recherches, abondamment documentées, orientent
la recherche de la vérité vers un complot beaucoup plus complexe et
révèlent , notamment, que Booth reçut à ce moment-là des sommes d'argent
très importantes de la part d'hommes d'affaires connus et qu'il bénéficia
de nombreuses et efficaces complicités, tant pour accomplir son crime
que pour quitter les lieux .
Toujours
est-il que le successeur de Lincoln, Andrew Johnson, semble,
lui, n'avoir eu aucun doute quant à la cause de la mort de son prédécesseur
: il a immédiatement et sans donner d'explication, suspendu l'impression
des greenbacks et les Etats-Unis sont revenus à la monnaie-dette
des banquiers.
Le
12 avril 1866, le Congrès officialisait sa décision par
le vote du Contraction Act qui stipulait que les billets greenbacks
de Lincoln seraient progressivement retirés de la circulation
monétaire.
Il
est une autre personnalité qui, elle non plus, n'avait aucun doute sur
les commanditaires de l'assassinat perpétré par Booth , c'est Otto
von Bismarck, Chancelier de Prusse depuis 1862, qui écrivait
: "La mort de Lincoln fut un désastre pour la chrétienté. Il n'y
avait pas dans tous les États-Unis d'homme qui méritât de seulement
porter ses bottes. Je crains que les banquiers étrangers ne dominent
entièrement l'abondante richesse de l'Amérique et ne l'utilisent systématiquement
dans le but de corrompre la civilisation moderne. Il n'hésiteront pas
à précipiter les Etats chrétiens dans les guerres et le chaos, afin
de devenir les héritiers de la terre entière."
4
- John Fitzgerald Kennedy et la nouvelle tentative de réforme
monétaire 
Il
est impossible de ne pas évoquer, à la suite de celle du Président
Lincoln, la tentative du Président John Fitzgerald Kennedy de dépouiller
la FED de sa puissance , tellement elle lui est parallèle. Elle
eut lieu un siècle exactement après celle de Lincoln. Les coïncidences
biographiques, politiques et même numérologiques qui rapprochent
les destins de ces deux hommes politiques sont, il faut le reconnaître,
tout à fait extraordinaires et ont fait saliver de nombreux Sherlock
Holmes amateurs. Leurs morts violentes semblent les avoir liés
pour l'éternité dans un parcours historique en miroir.
En
effet, le 4 juin 1963 , le Président Kennedy signait l'Executive
Order n° 11110 (4) par
lequel le gouvernement retrouvait un pouvoir inscrit dans la Constitution,
celui de créer sa monnaie sans passer par la Réserve Federale. Cette
nouvelle monnaie, gagée sur les réserves d'or et d'argent du Trésor,
rappelait les greenbacks et le coup de force du Président Lincoln
.

A 1963
"KENNEDY GREENBACK"
Le
Président Kennedy fit imprimer 4,3 milliards de billets de 1, 2, 5,
10, 20 et 100 dollars. En 1994 il restait l'équivalent de 284,125,895
dollars en circulation aux Etats-Unis , détenus, probablement par des
collectionneurs (source: The 1995 World Almanac).
Les
conséquences de l'Executive Order n° 11110 étaient énormes. En
effet, d'un trait de plume John Fitzgerald Kennedy était en passe de
mettre hors jeu tout le pouvoir que les banques privées de la FED s'étaient
arrogé depuis 1816 et qu'elles détenaient officiellement depuis 1913.
Car si, dans un premier temps, les deux monnaies auraient circulé parallèlement,
la monnaie d'Etat, gagée sur les réserves d'argent , aurait fini par
terrasser la monnaie créée ex-nihilo par les banquiers. Cette
nouvelle monnaie aurait considérablement diminué l'endettement de l'Etat,
puisqu'elle éliminait automatiquement le paiement des intérêts .
Les
26 volumes du rapport Warren n'ont pas réussi à apporter une explication
crédible à l'assassinat du Président Kennedy à Dallas le 26 novembre
1963, cinq mois après sa réforme monétaire. Il n'est nul besoin d'être
un " complotiste " primaire ou secondaire pour n'accorder qu'un
crédit poli à la thèse officielle, non pas seulement à cause de l'analyse
des conditions de l'exécution, mais parce que le fait que tous les
témoins oculaires de l'événement soient morts dans les deux ans ;
que la disparition ou l'élimination de 400 personnes en relations
même lointaines avec cet événement - y compris le personnel médical
de l'hôpital Parkow où Kennedy a été admis, du portier au personnel
médical, ainsi que des proches du tireur accusé, Lee
Harvey Oswald - que tous ces événements soient le fruit
du hasard relève d'un pourcentage de probabilités si infinitésimal
qu'il est proche du zéro absolu. Le calcul des probabilités devient
un juge plus efficace que n'importe quelle vérité officielle.
De
puissants comploteurs ont donc sévi, y compris longtemps encore après
le crime initial. Parmi les innombrables pistes avancées par les uns
et par les autres, la piste monétaire était évidemment tentante . Elle
fut relativement peu explorée au début de l'enquête.
Cependant beaucoup la tiennent pour d'autant plus avérée qu'ils rapportent
une phrase du père du Président, Joseph Kennedy, lorsqu'il apprit
la décision de réforme monétaire de son fils : " Si tu le fais,
ils te tueront".

Le
Président John Fitzgerald Kennedy
Le
message semble, une nouvelle fois avoir été reçu
cinq sur cinq par le Vice-Président Lyndon B. Johnson, devenu
Président par la grâce de cet assassinat. Comme son homonyme
Andrew Johnson un siècle auparavant, et avec une célérité
particulièrement remarquable, il suspendit la décision
monétaire prise le 4 juin 1963 par le Président assassiné
alors que le cadavre de ce dernier n'était pas encore froid .
"L'ordre
exécutif 11110 a été abrogé par le Président Lyndon Baines Johnson ,
trente-sixième président des Etats-Unis - de 1963 à 1969 - alors qu'il
se trouvait dans l'avion présidentiel AirForce One, entre Dallas et
Washington , le jour même de l'assassinat du Président Kennedy "
écrivait un chroniqueur. Cette affirmation n'est pas exacte :
le décret présidentiel n'a jamais été officiellement
abrogé, mais son application fut suspendue . Fut abrogée
l'autorisation d'imprimer de nouveaux billets et de frapper de
nouvelles pièces, si bien que l'Executive Order n° 11110
demeure officiellement en vigueur ... dans la stratosphère.
Cet
assassinat était peut-être un avertissement aux futurs Présidents qui
auraient voulu emboîter le pas à Abraham Lincoln et à
Jahn Fitzgerald Kennedy et priver les banquiers de leur rente en éliminant
le système de la monnaie-dette. Jahn Fitzgerald Kennedy aurait payé
de sa vie cette provocation à la puissance de la finance internationale.
Mais nous sommes là dans le domaine des innombrables coïncidences
troublantes qui ont jalonné la vie de ce Président même
si la célérité de la décision du Président
Johnson donne du crédit à cette supposition. Eustace Mullins
rappelle que le Président Abraham Garfield avait lui aussi
été assassiné le 2 juillet 1881 après avoir
fait une déclaration sur les problèmes de la monnaie.
(5) Que de coïncidences
!
Depuis le Président Kennedy, aucun successeur ne s'est avisé
d'apporter la moindre réforme au fonctionnement de la FED.
La
piste israélienne est considérée par certains comme
la plus crédible. En effet, des Israéliens s'étant félicité de
ce que l'élimination de J.F. Kennedy ait laissé le champ libre à l'accession
d'Israël au statut de puissance nucléaire, cette conséquence s'est métamorphosée
en cause pour certains .
En effet, le journal israélien Ha'aretz 5 février 1999
écrivait, dans sa critique de l'ouvrage d'Avner Cohen, "Israel
et la bombe: "L'assassinat du Président américain John
F. Kennedy mit un terme brutal à la forte pression de l'administration
des Etats-Unis sur le gouvernement d'Israël afin de l'amener à interrompre
son programme nucléaire... " L'auteur ajoute que " si
Kennedy était resté vivant, il est douteux qu'Israël aurait aujourd'hui
une défense nucléaire." Le Président Kennedy avait, en
effet, fermement annoncé au Premier Ministre israélien David Ben Gourion
qu'en aucun cas il n'accepterait qu'Israël devînt une puissance nucléaire.
Peut-être
faudra-t-il encore vingt-six autres volumes d'enquête pour éclaircir
cette énigme historique.
5
- Les crises monétaires successives : 1869 - 1873 - 1893 - 1901
- 1907 
-
La première " Tempête sur Wall Street ", le premier " Vendredi
noir ", date du 24 septembre 1869. Elle était liée à la ruée
vers l'or et aux manœuvres de deux escrocs de la finance, Jay Gould
et Jim Fisk, qui soudoyèrent des fonctionnaires du Trésor afin d'accaparer
tout le marché de l'or, dont les transactions s'opéraient encore en
greenbacks.
- Une nouvelle panique secoue Wall Street le 20 septembre 1873.
La faillite d'une société de courtage qui assurait le financement du
Northern Pacific Railway provoque une vente massive des titres de la
compagnie.
- Le 27 juin 1893 a eu lieu le premier krach boursier à Wall
Street. Faillites, incertitudes monétaires , diminution des réserves
d'or ont provoqué une panique sur les titres et une classique ruée sur
les achats d'or. Le sauveur sera , déjà, J. Pierpont Morgan, que nous
retrouverons à la manœuvre en 1910 et en 1913 . Après sa victoire sur
Jay Gould et Jim Fisk dans la " bataille du rail " de 1873, Morgan
se présente en sauveur du Trésor américain, après un marché conclu avec
le Président Cleveland le 8 février 1895.
- Nouvelle panique à Wall Street le 9 mai 1901 à propos d'une
spéculation féroce sur la même Northern Pacific appartenant toujours
au même J. Pierpont Morgan qui ruina d'un même élan les investisseurs
honnêtes et les spéculateurs.
-
Le 13 mars 1907 voit une nouvelle chute vertigineuse des cours et
comme par hasard, la même Northern Pacific se retrouve au cœur de la
crise. En même temps, J. P. Morgan annonce la faillite de Knickerbocker
Trust Co et de Trust Company of America qui mettent en péril
tout le réseau bancaire des Etats-Unis . Cette petite répétition de
la situation que nous connaissons aujourd'hui montre, une fois de plus,
que les mêmes causes provoquent les mêmes effets.
C'est dans ces grands moments-là qu'on reconnaît le prédateur de haut
vol. Après avoir été le poison, notre banquier, John Pierpont Morgan,
dont le nom se retrouve dans toutes les crises depuis 1869, se présente
en remède et en sauveur de la nation . Un parfait pharmakon
monétaire, en somme.

Ce n'est pas sans raison qu'il proclamait : " Un homme a toujours
deux raisons de faire ce qu'il fait. La bonne et la vraie."
Au cours d' une scène cocasse digne d'un scenario hollywoodien, ce personnage
aussi truculent que redoutable a convoqué dans son bureau les présidents
des sociétés financières, les a séquestrés toute la nuit et ne les a
libérés que le lendemain matin à 5 h après les avoir contraints à verser
25 millions de dollars afin de " sauver les banques "
... qu'il avait contribué à mettre en péril .
Du
coup, qualifiés précédemment de " malfrats richissimes "
par le Président Theodore Roosevelt - celui qui avait envoyé la "Grande
flotte blanche " faire le tour du monde afin de démontrer
la puissance des Etats-Unis - J.P. Morgan et ses acolytes se sont métamorphosés
en un clin d'œil en "conservateurs solides qui agissent avec sagesse
pour le bien public" . Et c'est ainsi que la " bonne raison
" de faire - celle qu'il est honorable d'afficher - est devenue
la " vraie raison " d'agir, c'est-à-dire la raison officielle,
la raison " ad usum delphini " pendant que la "vraie
raison" - la rapacité et les manoeuvres frauduleuses
des auteurs de la crise - dispararaît dans les souterrains de
l'histoire et des consciences.

Comme John Pierpont
Morgan est un des acteurs majeurs de la création de la machine de la FED,
il n'est pas inutile de préciser que ce
magnat des finances :
-
se trouvait à la tête trois puissants groupes bancaires, J.P. Morgan
& Co., First National, et National City Bank,
-
qu'il contrôlait aussi quatre des cinq plus importantes compagnies
ferroviaires,
-
qu'il était propriétaire du méga trust de l'acier US Steel ,
-
qu'il avait créé la General Electric en fusionnant les sociétés
Edison et Thompson,
- qu'il avait mis la main sur la flotte Leyland, ainsi que sur
de nombreuses lignes qui assuraient la navigation sur le Mississipi,
- qu'il avait créé une nouvelle ligne de bateaux, la White Star
et que, parmi les paquebots construits dans les chantiers navals dont
il était le propriétaire, figure …le Titanic. On comprend peut-être
mieux les raisons pour lesquels ce paquebot luxueux dans sa partie visible
, mais fragile dans sa partie immergée en raison de l'absence
de double coque, a sombré aussi rapidement.
John
Pierpont Morgan , le loup-cervier cynique qui n'hésitait pas à proclamer
: " Je n'ai nul besoin d'un avocat qui me dise ce que je n'ai
pas le droit de faire. Je le paie pour me dire comment faire ce que
je veux faire " avait pourtant lui aussi son jardin secret qu'il
est juste de mentionner. Passionné d'horlogerie, il consacra une partie
importante de sa fortune à enrichir une magnifique collection d'horloges
et de montres anciennes, que son fils Jack légua en 1916 au Métropolitan
Museum, où une aile lui est consacrée . A la deuxième génération, les
louveteaux-héritiers deviennent d'honorables philanthropes.
6
- Les préparatifs du coup d'Etat constitutionnel 
A
la suite des paniques bancaires de la fin du XIXe siècle et de
la plus grave d'entre elles, celle de 1907, le Congrès décida qu'il
fallait réformer tout le système bancaire et, avec la National Monetary
Commission (Commission Monétaire Nationale), il créa deux sous-commissions,
l'une chargée d'étudier en détails le système monétaire américain tel
qu'il existait et la seconde, dont il confia la responsabilité au sénateur
Aldrich, était chargée d'étudier le système bancaire "européen " , c'est-à-dire,
évidemment dans son esprit, le système bancaire anglais.
Or,
la banque d'Angleterre se trouvait - et se trouve toujours - entre les
mains de banquiers privés et notamment de la pléthorique famille
Rothschild . Il était donc aisé de deviner l'issue de " l'étude "
du Sénateur Aldrich dont la fille avait épousé le premier héritier milliardaire,
John D. Rockefeller Jr, connu pour être le porte-parole de J. Pierpont
Morgan au Congrès et dont les liens avec tous les riches banquiers
étaient de notoriété publique.
La réunion
de l'Ile Jekyll fut donc décidée en grand secret et personne,
hormis ses participants, n'en eut connaissance - ni la presse, ni le
public, ni surtout le Congrès - avant l'adoption , le
23 décembre 1913 de la loi sur le fonctionnement de la Réserve fédérale,
alors que la Commission monétaire avait prévu que les
délibérations devaient se dérouler publiquement
dans l'enceinte du Congrès.
Il fallut d'ailleurs trois grandes années aux conspirateurs pour trouver
le moment propice de faire adopter leur projet par le gouvernement et
pour donner une caution politico-juridique au cartel international
de banques d'affaires privées qu'ils avaient imaginé durant
le séjour de l'Ile Jekyll. La bataille fut rude. Il
s'agissait bien d'un cartel puisque ces banquiers, rivaux les
uns des autres en Allemagne, en France, en Angleterre, se mirent secrètement
d'accord aux Etats-Unis afin de créer ensemble une nouvelle entité bancaire
privée, elle aussi, dans laquelle ils collaboreraient étroitement et
qui donnerait naissance au Système monétaire du Nouveau Monde.

La
vanité du Sénateur Aldrich faillit faire capoter l'affaire :
il tenait beaucoup à donner son nom à la loi qui fut présentée une première
fois au Congrès en 1908 . Mais ses amitiés avec les banquiers internationaux
était si bien connues que le Congrès, méfiant, retoqua le projet dans
lequel il voyait la main mise d'un petit groupe de puissants banquiers
sur l'économie américaine . Depuis la grande panique boursière
de 1907, qui avait suivi les crises de 1873 et de 1893, que le public
américain imputait aux manoeuvres des banquiers, toute initiative
de leur part était frappée d'opprobre et aucun membre
du Congrès n'aurait osé voter un projet qui aurait reçu
le sceau de leur approbation.
C'est
pourquoi une rude bataille politico-médiatique fit rage
au Congrès et dans la presse durant les années 1910, 1911
et 1912 afin d'assurer la promotion du projet Jekyll.
Après avoir
réussi à faire élire , en 1912, le candidat qu'ils
avaient choisi , le démocrate Woodrow Wilson, Gouverneur
du New-Jersey et ancien président de Princeton - dont ils avaient
financé la campagne et qui était leur homme - les conspirateurs
eurent alors l'idée géniale de mettre dans leur jeu deux banquiers de
moindre renom et démocrates, comme le Président, l'un de la Chambre
des représentants, M. Carter Glass, et l'autre du Sénat, M.
0wen - donc appartenant , en principe, au parti des défenseurs des
" intérêts du peuple " . Le nouveau Président et les deux
banquiers passaient dans le pays pour des ennemis du "Wall
Street MoneyTrust" .
C'est là qu'il faut admirer la rouerie et la connaissance de la psychologie
des foules de nos conspirateurs. Pendant que les deux lièvres candides
vantaient dans la presse le projet élaboré à Jekyll Island , devenu
le Bill Owen-Glass en affirmant que ce n'était pas le
projet des banquiers, les vrais rédacteurs du projet et notamment le
puissant homme d'affaires et banquier , Frank Vanderlip et le sénateur
Aldrich le critiquaient véhémentement dans les journaux. En même temps,
ils finançaient en secret une campagne de promotion menée par des hommes
de paille dans les Universités - notamment à Princeton, à
Harvard et à l'Université de Chicago, subventionnée, à
l'époque , par John D. Rockefeller à hauteur de cinquante
millions de dollars - ainsi que dans tous les centres d'influence économique
auxquels ils avaient accès.
Un
des opposants les plus farouches au plan des banquiers - appelé
Plan Aldrich, ou Plan pour la législation monétaire
- fut Charles Lindbergh Senior, membre très actif
du Congrès . Lucide, il déclarait le 15 décembre
1911 :
"Notre
système financier est une escroquerie et sera un fardeau énorme pour
le peuple ... J'affirme qu'il existe chez nous un Trust monétaire. Le
plan Aldrich est une simple manipulation dans l'intérêt de ce Trust.[...]
Le Plan Aldrich est le Plan de Wall Street. [...] En 1907 la nature
avait répondu le plus aimablement possible et avait donné à ce
pays la récolte la plus abondante qu'il ait jamais eue. D'autres industries
avaient parfaitement fonctionné et d'un point de vue naturel
toutes les bonnes conditions étaient remplies pour que l' année fût
la plus prospère possible . Au lieu de cela, une panique a entraîné
d'énormes pertes pour le pays. [...] Aujourd'hui, partout des intérêts
considérables sont mobilisés afin de pousser l'adoption
du Plan Aldrich. Il se dit qu'une somme d'argent importante a été levée
à cette fin. La spéculation de Wall Street apporta la Panique de 1907.
Les fonds des déposants furent prêtés aux joueurs et à tous ceux que
le Trust Monétaire voulait favoriser. Puis quand les déposants voulurent
récupérer leur argent, les banques ne l'avaient plus .
Cela a créé la panique. "(Charles A.
Lindbergh, Sr., Banking, Currency
and the Money Trust, 1913, p. 131)
Rien n'y fit, le projet des banquiers s'est finalement imposé, ainsi
que l'avaient programmé les habiles conspirateurs. Il fut présenté
comme une mesure libérale et hostile à la finance internationale.
L'opération
de vote au Congrès se déroula cependant d'une manière
extra-ordinaire dans ce genre d'enceinte. En effet, le Federal Reserve
Act fut présenté en catimini et dans une discrétion
absolue, le 23 décembre 1913, dans la nuit , entre 1h30 et 4h30,
au moment où les membres du Congrès étaient soit
endormis, soit en vacances pour les fêtes de Noël . Les
députés démocrates présents , soutenus par
le Président Wilson, affirmaient d'ailleurs, la main sur le coeur,
qu'ils votaient contre le projet des banquiers
et "en faveur de la réduction des privilèges"
des banquiers.
Dans
la foulée, le projet passait le jour même et immédiatement
au Sénat, si bien que le
23 Décembre 1913, à 6h02, toute l'affaire était
bouclée et le projet était définitivement adopté.

Le
député républicain, Henry Cabot Lodge père,
lucide, critiquait vertement ce vote . Il prévoyait qu'il engendrerait
un "flux de papier-monnaie non échangeable"
qui "noierait la monnaie d'or" et provoquerait
une "inflation énorme de moyens de paiement".
Sa prophétie s'est réalisée au-delà de ce
qu'il avait imaginé.

Source : http://www.michaeljournal.org/galerie.htm
Mais
le commentaire toujours aussi lucide et prophétique a été
fait devant le Congrès, immédiatement après le
vote, par Charles A. Lindbergh, le père du célèbre
aviateur:
"Cette loi établit
le trust le plus gigantesque sur la Terre. Quand le Président signera
ce projet de loi, un gouvernement invisible , le pouvoir invisible de
la puissance financière sera légalisé. Les gens peuvent ne pas
s'en apercevoir immédiatement, mais le jour des comptes n'est éloigné
que de quelques années. Les trusts se rendront bientôt compte qu'ils
sont allés trop loin, même pour leur propre bien. Les gens devront faire
une déclaration d'indépendance afin de se délivrer du Pouvoir Monétaire.
[...] . Le plus grand crime législatif de tous les temps a été
commis par le Congrès pour avoir permis le vote de ce projet
de loi bancaire. [...] La nouvelle loi provoquera de l'inflation tant
que le cartel le souhaitera..."

En
revanche, le New-York Times ne cachait pas son enthousiasme
et dans son édition du 23 décembre 1913, il se félicitait
de la "vitesse sans précédent"
qui avait marqué l'adoption de la loi et ajoutait qu' "on
voit la main excellente de Paul Warburg dans cette stratégie finale"
.
L'éditorial
de ce même journal contient un commentaire dithyrambique du projet
: " Le projet de loi portant sur les Opérations de banque et de
Monnaie s'améliorait et devenait plus sain chaque fois qu'il passait
d'une extrémité du Capitole à l'autre. Le Congrès a travaillé sous la
surveillance publique dans la fabrication de ce projet de loi."
Eustace
Mullins, dans son excellent Secrets de la Réserve Fédérale,
dont je parlerai plus loin, ajoute ce commentaire ironique: "Par
surveillance publique, le Times apparemment voulait désigner
Paul Warburg, qui pendant plusieurs jours avait gardé un petit bureau
dans le bâtiment du Capitole, où il dirigeait la campagne couronnée
de succès d'avant-Noël de passer le projet de loi et où les Sénateurs
et des Membres du Congrès venaient toutes les heures à sa demande pour
conduire sa stratégie. [...] "
Dans
son ouvrage, The New Freedom (La Nouvelle Liberté),
le Président Wilson semble avoir enfin compris, mais trop tard,
combien il avait été manipulé : "Une
grande nation industrielle se trouve dominée par son système
de crédit. (...) La richesse de la nation et toutes nos activités
sont entre les mains de quelques hommes . (...) Nous en sommes venus
à être une des nations les plus mal dirigées, un
des gouvernements les plus totalement contrôlés et dominés
du monde civilisé - non plus un gouvernement régi par
des opinions librement exprimées, un gouvernement de la loi et
du vote à la majorité, mais un gouvernement placé
sous la contrainte et la férule d'un petit groupe d'hommes."
(Woodrow Wilson, The New Freedom : A Call
for the Emancipation of the Generous Energies of a People)
Ce
n'est que six ans après fameuse réunion de l'Ile Jekyll
, en 1916 , que Bertie Charles Forbes en révéla
l'existence dans la revue qu'il venait de fonder, le Forbes Magazine.
Le Federal Reserve Act était voté et les dés
étaient jetés depuis trois ans . (6)
Depuis
lors, l'île Jekyll a été vendue à l' Etat de Georgie et une maison porte
une plaque sur laquelle est inscrite la phrase : "Le système de la
Réserve fédérale fut créé dans cette maison".
7
- Histoire de l'Histoire de la révélation au public du Système de la
Réserve fédérale 
Les
péripéties détaillées des préparatifs du singulier voyage des conspirateurs
et du séjour qui s'ensuivit se trouvent consignées depuis lors dans
divers ouvrages, dont le plus connu aujourd'hui est celui d' Edward
Griffin. Cet
ouvrage de vulgarisation a paru en anglais en 1995 - soit 85 ans après
la réunion de l'île Jekyll - et il fut traduit en français sous le titre
La créature de Jekyll Island. Il reprend, en le romançant
, mais sans jamais le citer, certaines informations déjà contenues dans
le premier ouvrage de fond sur la question d' Eustace Mullins,
Secrets of the Federal Reserve , The London Connection ,
qui lui est antérieur de près d'un demi siècle, puisqu'une première
version , Mullins , The Federal Reserve ,a vu discrètement
le jour en 1948.
Deux
autres ouvrages beaucoup plus tardifs ont été rédigés
sur ce sujet : The Case Against the Fed by Murray Newton
Rothbard, 1994 et Secrets of the Temple: How the Federal Reserve
Runs the country by William Greider, 1989 .
Le
manuscrit définitif de Mullins a ensuite été refusé par dix-huit
éditeurs. Après deux ans de vaines recherches, le dix-neuvième éditeur
écrivit à l'auteur: " J'aime votre livre, mais nous ne pouvons
pas le publier. Personne d'autre ne le peut à New-York . Présentez-nous
le synopsis d'une nouvelle et je pense que nous pourrons vous faire
un à-valoir. Mais vous pouvez oublier l'espoir
de voir publié l'ouvrage sur la Réserve Fédérale. Je doute qu'il soit
jamais édité. "
Une
version complétée a cependant paru en 1952 , à compte d'auteur après
deux ans de tribulations, grâce au soutien de deux disciples du poète
Ezra Pound , Kasper et Norton. Les frais de l'édition
avaient été partagés entre l'auteur et les deux éditeurs , lesquels
reprirent modestement le premier titre de l'ouvrage Mullins , The
Federal Reserve. Ce titre, en retrait par rapport à celui refusé
par les éditeurs, suggérait qu'il s'agissait simplement de l'opinion
de M. Mullins sur la Réserve Fédérale .
Mais en 1954 , une édition pirate, avec des coupures, voyait le jour
dans le New-Jersey sous le titre : La Conspiration de la Réserve
Fédérale .
En
1955 , l'éditeur Guido Roeder acceptait la parution d'une édition en
langue allemande. Cependant, la pression politique des Etats-Unis sur
l'Allemagne occupée était telle, à l'époque, que la totalité
des 10 000 exemplaires de la première édition fut saisie et condamnée
à la destruction par le feu .
Le
dernier autodafé d'un ouvrage en Occident, et le seul depuis
la fin de la guerre, se déroula donc le 21 avril 1961 sous la direction
du juge Israël Katz de la Cour suprême de Bavière et avec l'approbation
du Haut Commissaire des Etats-Unis en Allemagne, James B. Conant, qui
avait pourtant exercé de 1933 à 1953 la fonction de Président de la
prestigieuse Université d'Harvard. Konrad Adenaeur était alors Chancelier
d'Allemagne.
Le
précédent autodafé européen remontait à 1933. C'est le grand autodafé
du 10 mai 1933, à Berlin au cours duquel les nazis avaient décrété que
" le livre juif et communiste, doit être détruit ". Il avait
été accompagné du rituel inspiré de l'Inquisition du Moyen-Age , avec
parades, chants, torches et hérauts. La grandiose mise en scène ravissait
toujours une population inculte et idéologiquement manipulée .
En 1980 , toujours en Allemagne, une édition identique à celle
qui avait subi l'infamie de la crémation sacrilège put enfin voir le
jour sous son titre complet : Secrets of the Federal Reserve ,
The London Connection . Le Chancelier Helmut Kohl se trouvait
à la tête du gouvernement de Bohn et le pouvoir d'influence et même
d'intervention directe des Etats-Unis dans les affaires allemandes ,
avait sensiblement décliné depuis Adenauer .
Aucune
édition française de cet important ouvrage n'a été programmée à ce jour.
L'ostracisme
qui frappe l'excellent ouvrage de Mullins, pillé par ses successeurs,
mais jamais cité, trouve sa cause dans le soutien de l'auteur
au poète Ezra Pound et au qualificatif "ignominieux"
d'antisémitisme qui les frappe tous les deux. L'étude
minutieuse, scientifique et honnête de Mullins porte sur les circonstances
qui ont accompagné la naissance de la Réserve Fédérale
et l'action des banquiers, et nullement sur un quelconque complot national
ou mondial de telle ou telle catégorie de citoyens. Il est dommage
qu'elle fasse l'objet d'un procès d'intention, alors que personne
ne songe à rejeter les oeuvres de James
Joyce, de Yeats ou d'Hemingway qui sont, eux aussi,
restés fidèles toute leur vie à leur ami Ezra Pound
; personne n'ose accoler à ces prix Nobel de littérature
l'étiquette infamante d' "antisémite"
qui est la manière contemporaine de clouer un auteur au pilori
et de censurer son oeuvre.
8
- Ezra Pound et son combat
contre l'usurocratie 
L'ouvrage
de Mullins est dédicacé aux deux personnes dont la collaboration s'est
révélée pour lui la plus précieuse . Outre le contenu ultra sensible
de l'ouvrage dans le pays du libéralisme triomphant , de l'argent-roi
et des hécatonchires triomphants de la finance nationale et internationale,
ils permettent de mieux comprendre les raisons des tribulations éditoriales
d'une étude pourtant si importante et si finement documentée.
Le
premier dédicataire, George Stimpson, l'ami fidèle et
le plus proche collaborateur de l'auteur était un intellectuel éminent,
mais inoffensif ; mais c'est surtout le second dédicataire, l'écrivain
et poète Ezra Pound, dont la réputation politique était sulfureuse
après 1945, qui suscitait le recul horrifié des éditeurs. Mullins ,
en ami fidèle, le fréquenta assidûment durant l'internement de
Pound comme prisonnier de guerre américain - donc prisonnier de son
propre pays - dans un asile psychiatrique .
Ezra
Pound fut, en effet, à l'origine de l'idée même de l'ouvrage sur la
Réserve fédérale, ainsi que l'auteur le reconnaît dans sa préface. Il
lui rend d'ailleurs un vibrant et chaleureux hommage. C'est lui qui
incita Mullins à entreprendre ses recherches dans la bibliothèque du
Congrès - démarche et recherches qu'il était interdit à l'interné d'effectuer
. On apprend que Pound subventionna même Mullins sur les modestes ressources
qu'il semble avoir conservées, afin de l'aider dans son entreprise -
dix dollars par semaine - et il lui conseilla de travailler comme s'il
s'agissait d' un roman policier : "You must work on it as a detective
story ".
Le
poète était en effet tombé dans chaudron de l'économie et de la politique
dès sa naissance en 1885 puisque son père occupait un poste de haut
fonctionnaire de l'hôtel de la Monnaie de l'Etat de l'Idaho et que son
grand-père avait été un membre du Congrès. Pound considérait que les
arts étaient indissociables de la politique et de l'économie et qu'ils
se soutenaient et s'influençaient les uns les autres.

Ezra
Pound , jeune
A
23 ans, sa rencontre avec le major C.H. Douglas, le fondateur du Crédit
Social déterminait d'une manière décisive son engagement politique
de lutte contre le pouvoir des banquiers . Il n'est pas certain que
le poète américain ait intégré les finesses et les impasses de la théorie
économique que le major d'origine écossais rêvait d' appliquer au Canada;
mais son horreur pour une financiarisation usuraire de l'économie
américaine à la suite de la privatisation de la monnaie par un groupe
de banquiers internationaux a motivé son engagement politique sa vie
durant.
Le major
Douglas prônait , en effet, l' utopie quelque peu fumeuse de distribuer
à tous de l'argent - le " crédit social " - qui serait émis
par " la société " , par opposition à l'argent payant actuellement
émis par les banques , afin que tout le monde puisse acheter les biens
et les services produits en abondance par l'entreprise capitaliste.
Personne n'a jamais pu expliquer clairement comment cette " distribution
" pourrait bien s'opérer .
Cette
utopie , légèrement aménagée, a été reprise par l'Eglise catholique
, notamment au Québec et en Australie . Elle se trouve illustrée par
l'apologue bien connu de Louis Even : L'île des naufragés
qui démontre excellemment le parasitisme ravageur des banquiers , sans
s'attarder sur la manière dont il conviendrait de procéder
pour les remplacer.
Néanmoins
, le rapprochement intellectuel avec un mouvement chrétien d'un homme
que sa vie privée et le bouillonnement de sa vie intellectuelle classent
parmi les " artistes maudits " et révolutionnaires, est une de ces rencontres
inattendues et incongrues qu'offre la biographie d'Ezra Pound, surtout
lorsqu'on connaît le mépris désabusé de son regard sur l'Eglise de Rome
. " Autre point dont je suis fermement convaincu, écrit-il
, c'est qu'il reste davantage de lambeaux de civilisation encore
utilisables dans les lézardes, le foutoir, les interstices de ce monument
baroque et poussiéreux qu'est l'Église de Rome que dans toutes les autres
institutions de l'Occident. "
On comprend cependant que la théorie du Crédit Social ait séduit un
poète qui voyait dans le pouvoir de l'Argent, identifié au pouvoir des
banquiers hécatonchires, et notamment des banquiers centraux
de la Fed , la corruption de la culture et de tous les arts.
Ezra Pound écrivit une série de brochures sur l'économie et la politique
: "Le Crédit Social: un choc" (1935), puis "Une
carte de visite" (1942), en 1944 "L'Or et le Travail",
et "L'Amérique, Roosevelt, et les causes de la présente guerre".
Si
les poètes sont souvent d'excellents visionnaires des maux de la société,
ils sont presque toujours de piètres hommes politiques et des économistes
rêveurs. C'est ainsi que faisant de l'art et de la littérature d'avant-garde
des phares de la civilisation, Ezra Pound, l'ami de William Carlos
Williams, de T.S. Eliot, d'Hemingway , de James
Joyce, de Yeats - les trois dernier futurs prix Nobel de
littérature - l'inventeur bouillonnant de mouvements littéraires connus
sous le nom d'imagisme et de vorticisme, le poète inspiré
par le "culte d'amour" des troubadours, et par les religions
à mystère de l'Antiquité, le mystique qui vénérait les enseignements
de Confucius et sa religion civique, assignant à chacun un devoir social,
l'amoureux du Japon, cet homme des cimes crut , ô misère , voir en Mussolini
l'incarnation de l'homme politique de ses rêves, capable de procéder
à la mise en place d'un nouveau système monétaire .

Ezra
Pound durant son séjour dans l'hôpital psychiatrique Sainte
Elizabeth
Pour
Pound, la politique était une forme d'art. Or Mussolini qui " avait
dit à son peuple que la poésie est une nécessité de l'Etat "
exprimait à ses yeux " un niveau de civilisation supérieur à celui
qui régnait à Londres ou à Washington". Les artistes et les
dictateurs avaient en commun , disait-il, d'être " nés pour diriger
" . Mais il fallait oublier les règles de la démocratie écrivait
Pound dès 1914, car l'artiste possède " assez de bon sens
pour savoir que l'humanité est insupportablement stupide.
" L'artiste doit donc " essayer de la diriger et de la persuader,
de la sauver d'elle-même".
En
1922, il écrivait que " les masses sont malléables' et
il ajoutait que "ce sont les arts qui forment les moules pour
les modeler ". C'est pourquoi, en 1935 , dans son ouvrage "Jefferson
et/ou Mussolini", Pound a pu écrire : "Je ne crois pas
qu'un jugement sur Mussolini puisse être valable s'il ne part pas de
sa passion de bâtisseur. Traitez-le comme un ARTISTE et tous les détails
trouvent leur place ... ". Il voyait également dans le
fascisme italien "la première attaque sérieuse contre l'usurocratie
depuis l'époque de Lincoln".
Le
malheur est que Mussolini ne se contenta pas d'être un " artiste
" !
Ezra
Pound et sa femme Dorothy s'installèrent donc en Italie en 1924 et le
poète parvint, en 1933, à présenter à Mussolini, ses idées pour une
réforme monétaire . On ne connaît pas l'accueil que leur réserva le
Duce .
Durant
la guerre, la position politique de Pound devint très inconfortable.
Tout en se considérant toujours comme un patriote américain, le poète
, interdit d'entrée dans sa patrie et sans moyen de subsistance, devint
chroniqueur de radio en Italie et fidèle aux critiques qu'il avait toujours
faites de la FED, il se livra à des attaques virulentes contre le système
financier usuraire américain et contre l'administration de Roosevelt,
à laquelle il reprochait son entrée en guerre après l'attaque japonaise
sur Pearl Harbour .
D'abord
considéré comme un opposant, Ezra Pound avait donc fini par passer du
statut d' adversaire à celui de traître et d'ennemi, si bien qu'en 1943,
il fut inculpé de trahison aux USA.
Après
l'assassinat de Mussolini par les partisans le 28 avril 1945, Pound
fut capturé dans sa maison alors qu'il cherchait à se rendre , et remis
aux troupes américaines.
Guantanamo et son poulailler pénitentiaire tropical ne sont pas une
invention récente liée à la fameuse " guerre contre le terrorisme
" puisqu'en 1945 déjà, Ezra Pound fut enfermé dans une des cages
de fer de la prison du camp que les Américains construisirent alors
à Pise . Les conditions y étaient aussi féroces que celles actuellement
pratiquées sur la base américaine de Cuba : le prisonnier, qui risquait
la peine de mort pour haute trahison , était soumis sans protection
à la chaleur de l'été italien sur un sol en béton dans une cage de fer
éclairée a giorno toute la nuit.
Les
amis du poète qui occupaient après la guerre des postes d'influence
auprès du gouvernement se mobilisèrent pour essayer de le sauver. La
tâche était d'autant plus ardue que l'inculpation était aiguillonnée
par le Président Roosevelt lui-même , le poète étant soupçonné d'être
lié à un groupe d'espions communistes, l'obsession des hommes politiques
de cette époque-là. La chasse aux sorcières et le mccartysme étaient
en marche.
Hemingway suggéra de plaider la folie. C'est ainsi que déclaré fou en
novembre 1945 , Ezra Pound fut rapatrié aux USA et "incarcéré"
à St. Elizabeth, un hôpital psychiatrique pour fous criminels.
Après
avoir expérimenté Guantanamo en avant-première, Ezra Pound connut, pendant
treize ans, l'internement psychiatrique pour des raisons politiques,
c'est-à-dire les conditions d'incarcération des dissidents politiques
en Union soviétique.
Mais
ce " fou officiel" continua à travailler à son œuvre, les
Cantos, une gigantesque entreprise poético-politique, et il
traduisit trois cents poèmes chinois qui furent publiés à Harvard en
1954. " Il s'agit, écrivit l'académicien
Hector Bianciotti dans Le Monde , d'un recueil
de textes concernant tout ce qui a aimanté l'esprit du poète : la littérature
et la musique, Confucius et Sophocle, les religions, la traduction et
l'anthropologie... On tient là l'itinéraire zigzaguant du poète qui
incarna, mieux peut-être que nul autre, le besoin de l'espèce de sauver
sa mémoire. C'est-à-dire tout ce qui, au cours des siècles, a fait de
l'homme ce perplexe animal qui pense, aime la beauté, et sait parfois
la créer pour faire barrage à la souffrance."
Entre temps , à partir de 1953, sa " folie " fut requalifiée
en " troubles de la personnalité " , mais Pound
ne fut déclaré "guéri" que le 18 avril 1958 et son inculpation
pour trahison fut abandonnée.
Six
semaines plus tard, il quittait définitivement l'Amérique pour l'Italie
où il mourut le 1er novembre 1972.

Ezra
Pound, à la fin de sa vie
L'influence d'Ezra Pound dans la première mise à nu du système de la
Réserve Fédérale est capitale . L'obsession de lutter contre le système
usuraire mis en place aux USA en 1913 et inventé lors du fameux séjour
des " barons voleurs " dans l'île Jekyll en 1910 , a traversé
toute sa vie , même s'il s'est dramatiquement fourvoyé dans les engagements
politiques qui étaient censés apporter une solution au problème
crucial qu'il dénonçait.
Il
n'en demeure pas moins vrai que le système que le poète n'a cessé de
combattre sa vie durant est en train d'agoniser. La gloutonnerie des
financiers s'est si bien donnée libre cours durant près d'un siècle
, qu'elle a conduit l'économie mondiale au bord d'un gouffre .
Voir : Le culte
du Veau d'Or et la Mondialisation
9
- Le mécanisme de l'escroquerie de Réserve Fédérale

A
l'origine, le cartel de banques appelé la Réserve fédérale américaine
était composé de dix principaux groupes d'actionnaires
privés :
- Rothschild
Banks of London and Berlin
- Lazard Brothers Bank of Paris
- Israel Moses Sieff Banks of Italy
- Warburg Bank of Hamburg and Amsterdam
- Lehman Brothers Bank of New York
- Kuhn Loeb Bank of New York
- Chase Manhattan Bank of New York
- Goldman Sachs Bank of New York
A
l'intérieur de ces groupes , environ trois cents personnes
en chair et en os sont actionnaires - donc propriétaires - de ces
banques. Elles se connaissent toutes car elles sont soit des membres
directs de la famille des quelqu'uns des plus gros actionnaires , soit
leur sont apparentées par alliance.
Comme
le révèle le graphique en note
(7) les mêmes noms avec des prénoms différents
reviennent régulièrement. Il existe une connexion directe
entre la Banque d'Angleterre et la FED par l'intermédiaire
de leurs deux principaux représentants à New York, les familles Rothschild
et JP Morgan Co. Il en résulte que ce sont finalement les
établissements bancaires de Londres qui contrôlent les Banques de la
Réserve Fédérale et constituent ce que le poète Ezra Pound
appelait la London Connexion .
On
comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi l'Angleterre n'entrera
jamais dans la zone euro . Qui peut croire que les financiers de la
City accepteront d'abandonner leur monnaie et tous les avantages liés
à la Bourse de Londres , d'autant plus que leurs intérêts
privés se trouvent stucturellement liés au mécanisme
de la FED, leur créature? A moins qu'à l'occasion du séisme
monétaire mondial qui se profile à l'horizon, ils ne réussissent
à mettre la main sur la BCE, la Banque Centrale européenne
, et à faire miroiter à la couvée apeurée
des vassaux européens "l'immense avantage" qui
résulterait pour eux de la création d'une monnaie "atlantique"
- qu'on appellerait l'eurodollar ou l'atlante. Grâce au taux de
change que Wall Street imposerait, il est plus que prévisible
qu'une grande partie les dettes accumulées par les Etats-Unis
serait automatiquement effacée. Mais pendant tout ce temps, les
financiers auront acquis des richesses faramineuses sous la forme de
biens réels . Et c'est ainsi que Jahvé est grand et qu'il
est aisé de s'enrichir grâce au travail des citoyens du
monde.
Voir
: Voyage
circummonétaire à la recherche du Roi-Dollar et découverte
de la caverne d'Ali-Baba, 6è
escale
La dénomination
Federal Reserve elle-même est déjà une escroquerie , car ce cartel
de banques privées n'a rien de "fédéral " , au sens qu'il serait
l'expression de l'Etat central américain et donc la propriété
collective, publique et inaliénable du peuple étasunien .
En fait de "fédération"
la Réserve Fédérale américaine fédère - c'est-à-dire
réunit dans un même "système" -
12 banques commerciales privées ayant chacune un rayon d'action
géographique défini:
Nous avons ainsi,
dans l'ordre d'importance du chiffre d'affaires réalisé
par chacune de ces banques:
La Federal
Reserve Bank de New-York
La Federal Reserve Bank de
San Francisco (qui couvre les 7 états de l'Ouest + Hawaï et l'Alaska)
La Federal Reserve Bank de Chicago
La Federal Reserve Bank de Richmond
La Federal Reserve Bank d'Atlanta
La Federal Reserve Bank de Boston
La Federal Reserve Bank de Dallas
La Federal Reserve Bank de Cleveland
La Federal Reserve Bank de Philadelphie
La Federal Reserve Bank de Kansas City
La Federal Reserve Bank de Saint-Louis
La Federal Reserve Bank de Minneapolis

Le
véritable pouvoir est exercé par le Conseil des Gouverneurs
choisi par les directeurs des douze banques de la Réserve
Fédérale et qui, dans le plan de Warburg ne devaient pas
être connus du public. Cela signifie que le contrôle du
Congrès sur la FED est, en réalité, cosmétique.
Comme la Federal Reserve Bank of New-York représente 40% de
l'ensemble des actifs des 12 banques régionales , qu'elle a réussi à
convaincre ou à contraindre une cinquantaine d'Etats, ainsi que quelques
organismes internationaux et de richissimes particuliers de lui confier
la garde de leur or, le dépôt est évalué à 10 000 tonnes environ à la
fin de 2006.
Des mouvements étranges de semi remorques remplis de lingots dans les
sous-sol du World Trade Center ont été signalés avant la destruction
des tours . Un semi remorque plein de lingots et qui n'aurait pas eu
le temps d'être évacué, aurait été
retrouvé coincé dans un tunnel de sortie . De manière
surprenante, des faits aussi singuliers ne semblent pas avoir éveillé
la curiosité des enquêteurs officiels et des innombrables Sherlock Holmes
privés qui se sont intéressés aux anomalies des effondrements des Twin
Towers .
Alors
que depuis la décision du 15 août 1971 prise du temps de
la Présidence Nixon, les banquiers états-uniens , soutenus par leur
gouvernement, ont réussi à faire perdre à l'or son statut de métal de
réserve et à contraindre les banques centrales étrangères à échanger
leur or contre du papier imprimé en couleur appelé " dollar"
censé jouer le même rôle, on voit que les banquiers
, eux, n'ont pas hésité à collecter et à accumuler des lingots dont
2% seulement appartiennent aux USA. Qui peut croire qu'ils les
rendront à leurs légitimes propriétaires en cas
d'effondrement de leur fausse monnaie ? Il y a quelques semaines, la
Banque Centrale Helvétique a subi l'assaut de vigoureuses "incitations"
afin qu'elle vende une partie de ses réserves d'or . (8)
Elle a obtempéré.
Voyage circummonétaire à la recherche du Roi-Dollar
et découverte de la caverne d'Ali-Baba, 5ème
escale
Quant
au mot " réserve ", il signifie tout simplement que chaque fois
que l'Etat ou une autre banque privée "achète" des dollars, ceux-ci
sont comptabilisés sur un compte dit " de réserve " . Sous cette
langue de bois se cachent tout simplement les colonnes des dettes
sur lesquelles les banquiers calculent leur pourcentage. Plus les
Etats s'endettent, plus les banquiers s'enrichissent.
Le
principe de l'escroquerie mise en place est d'une simplicité biblique
. Mais son mécanisme est assez machiavélique pour que le commun des
mortels n'en ait pas conscience. On comprend qu'il ait fallu neuf journées
à des professionnels de la finance pour mettre au point tous ses rouages.
Pour
faire simple et utiliser une métaphore, je dirai que c' est une fusée
à trois étages.
A - Premier étage :
Alors que le rôle normal d'une banque centrale est d'être un service
public qui imprime et met gratuitement à la disposition de l'administration
de son pays la monnaie papier et la monnaie fiduciaire ou électronique
nécessaires au bon fonctionnement de l'Etat et de l'économie , dans
le système privé imaginé durant le séjour de l'île Jekyll , le cartel
des banquiers qui composent la FED s'est substitué à un droit régalien
et s'est arrogé le pouvoir de battre monnaie et de la vendre à l'Etat.
(9)
L'intérêt payé aux banquiers est le montant de la redevance que
la nation verse aux banquiers qui impriment les billets. Ces banquiers,
réunis dans le "Board of Governors of the Federal Reserve
System" fixent le taux auquel ils vendent les billets . Plus
le taux est élevé, plus ils s'enrichissent.

Les
noms donnés à ce type d'opération varient : tantôt on l'appelle une
monnaie-dette, tantôt un emprunt. Mais comme cet emprunt
est assorti d'un intérêt , et même d'un intérêt composé, il en résulte
que ce sont les citoyens qui enrichissent les banquiers à leur verser
annuellement un tribut sous la forme d'une proportion
de leurs impôts , appelée intérêt de la dette , en réalité, prix
d'achat par le peuple de l'argent qu'impriment gratuitement ses banquiers.
Le profit annuel est phénoménal et se chiffre en milliards.
C'est
ce système-là qui révoltait Ezra Pound et qu'il appelait la " financiarisation
usuraire de l'économie américaine ".
B - Mais le deuxième étage de l'escroquerie est
encore plus extraordinaire . Le numéraire que les banquiers "prêtent"
n'existe nulle part : il s'agit d'une simple ligne d'écriture quand
la monnaie est dite fiduciaire et de quelques piles de papier imprimé
quand il s'agit de dollars. La FED vend un bien qu'elle ne possède pas,
puisqu'aucun argent réel n'a été prêté . Le dollar est donc un simple
titre de paiement des banquiers privés de la Réserve Fédérale.
Le plus pervers et le plus paradoxal de cette situation, est que, depuis
que ce titre de paiment n'est plus relié à la valeur des
réserves d'or - depuis le 15 août 1971 - , son statut de
monnaie n'est nullement fourni par des garanties qu'offrirait l'émetteur
- la Fed - mais uniquement par le prestige de l'emprunteur - le gouvernement
américain.
Les
banquiers ont donc besoin du prestige de l'Etat pour asseoir la crédibilité
de leur monnaie . C'est pourquoi , étant en compte à demi
avec lui , ils ferment les yeux sur l'augmentation exponentielle de
son endettement et soutiennent
le gouvernement en lui apportant les liasses nécessaires au financement
des guerres et à l'entretien du millier de garnisons éparpillées
sur tout le globe terrestre .
Quant
à l'Etat , ayant réussi à imposer le dollar comme
monnaie de réserve et comme monnaie obligatoire pour l'achat
et la vente de pétrole, il ne s'inquiète pas vraiment
du montant du déficit financé par la planche à
billets. On avance le chiffre de 44 000 milliards, mais c'est peut-être
davantage. Grâce au privilège accordé au dollar
"le reste du monde" s'appauvrit, puisqu'il voit régulièrement
diminuer la valeur des dollars qu'il possède comme monnaie de
réserve et dans le même temps, il subventionne l'économie
américaine.

C'est donc la puissance politique et militaire de l'Etat
qui constitue le gage de la crédibilité de la monnaie des banquiers.
Conclusion : le dollar, monnaie privée des banquiers, est une monnaie
politique gagée sur le zéphyr de la confiance que le monde accorde
à l'emprunteur .
Voyage
circummonétaire à la recherche du Roi-Dollar et découverte
de la caverne d'Ali-Baba, 6 ème escale
C - L'apparent rééquilibrage des rapports de force entre les
deux partenaires - l'Etat américain et les banquiers dans un
marché qui semble gagnant-gagnant - ne doit pas cacher que le
troisième étage de la fusée de l'escroquerie monétaire
mondiale est celui qui permet aux financiers de rafler seuls la mise.
Si,
à l'origine, le titre de paiement émis par les banquiers est une simple
variante d'une fausse monnaie ou d'un argent sale , le paiement des
intérêts qui alimente automatiquement, en retour , le flot ininterrompu
des bénéfices que produit l'argent gratuitement fabriqué devient miraculeusement
virginal après son détour dans l'économie réelle. Il est du bon et bon
argent , de l'argent réel, l'argent des impôts, donc le
fruit du travail des citoyens. En conséquence, ce sont les
citoyens qui entretiennent les banquiers.
Les
alchimistes du Moyen-Age avaient besoin de plomb pour produire de l'or,
les alchimistes de la FED sont beaucoup plus forts . Pour produire de
la richesse, il leur suffit de pianoter sur le clavier de leurs ordinateurs.
Un
enrichissement phénoménal des banquiers à partir de rien, à partir
du néant, en résulte.
Il
faut reconnaître qu'il s'agit d'un montage particulièrement astucieux
et qui méritait bien l'acharnement des chasseurs de canards de l'île
Jekyll afin d'en peaufiner le mécanisme . Il a d'ailleurs donné
entière satisfaction aux heureux prestidigitateurs qui depuis près d'un
siècle plument joyeusement les palmipèdes que sont les citoyens américains
, ainsi que les citoyens du monde entier. Ils plument aussi les
pays pauvres grâce à l'exportation de ce mécanisme
et à son application au FMI (Fonds Monétaire International)
, à la Banque mondiale et à tous les mécanismes
bancaires censés "aider" les pays émergents,
alors qu'en réalité, ils les ruinent .
Voir: -
Premiers pas sur les traces du Roi-Dollar
- Voyage
circummonétaire à la recherche du Roi-Dollar et découverte
de la caverne d'Ali-Baba

D'ailleurs
ce mécanisme est si mirobolant qu'il a été imité non seulement par les
autres banques centrales, mais par les banques privées du monde entier.
C'est le système bancaire tout entier qui fonctionne comme
une gigantesque pompe à finances aspirante, parasitaire de l'économie
réelle, structurellement génératrice d'inflation
et d'appauvrissement des sociétés civiles, mais pourvoyeuse
de vertigineuses richesses au profit des banquiers . De plus, il contraint
les sociétés à une éreintante course à
la croissance afin de pouvoir au moins compenser le montant du tribut
payé aux financiers.
On
comprend mieux d'où viennent les sommes faramineuses qui sont
échangées dans le casino monétaire dont la "légère"
perte de cinq millards d'euros de la Société Générale
ne donne qu'une faible idée.

Cette
gravure figure dans l'excellent site, les
Manants du roi: http://www.lesmanantsduroi.com
Les
cent, les mille, les dix mille mains des banquiers auront-elles la force
de triompher, une fois de plus , du principe de réalité? La démesure
du casino boursier mondial vient de montrer ses limites. Des optimistes
invétérés pensent que "le gros de la crise
est passé" pendant que les pessimistes attendent l'apocalypse.
Mais tout joueur drogué finit par être rejoint un jour
ou l'autre par la réalité et la montagne des dettes accumulées
par l'Etat américain, par les banques et par les particuliers ne pourra,
telle l'échelle de Jacob, monter jusqu'au ciel.
Voir :
La " main invisible
du marché " Une histoire de " bulles ", de " subprimes " , de " monolines
" et autres merveilles de la " finance structurée "
Le destin du système
monétaire fondé sur la dette et la cupidité des
banquiers est écrit .

Le naufrage du Titanic
*
1
- Les Hécatonchires étaient les fils d' Ouranos et de Gaïa, c'étaient
des géants à cent bras et cinquante têtes. V. Hugo a utilisé ce mot
dans plusieurs œuvres : " Rome a beaucoup de bras. C'est l'antique hécatonchire.
On a cru cette bête fabuleuse jusqu'au jour où la pieuvre est apparue
dans l'océan et la papauté dans le moyen âge. " (in Actes et paroles)
. Le mot se trouve également dans son William Shakespeare et
dans divers poèmes. 
2
- "In the autumn of 1910, six men
went out to shoot ducks, Aldrich, his secretary Shelton, Andrews, Davison,
Vanderlip and Warburg. Reporters were waiting at the Brunswick (Georgia)
station. Mr. Davison went out and talked to them. The reporters dispersed
and the secret of the strange journey was not divulged. Mr. Aldrich
asked him how he had managed it and he did not volunteer the information."
( Nathaniel Wright Stephenson, Nelson W. Aldrich, A Leader in American
Politics, Scribners, N.Y. 1930, Chap. XXIV "Jekyll Island", cité
in Mullins , SECRETS OF THE FEDERAL RESERVE The London Connection )
3
- Paul Warburg, believed that every question raised by the group demanded,
not merely an answer, but a lecture. He rarely lost an opportunity to
give the members a long discourse designed to impress them with the
extent of his knowledge of banking. ( cité in Mullins , SECRETS
OF THE FEDERAL RESERVE The London Connection )
4
- Executive Order 11,110 AMENDMENT OF EXECUTIVE ORDER NO. 10289 AS AMENDED,
RELATING TO THE PERFORMANCE OF CERTAIN FUNCTIONS AFFECTING THE DEPARTMENT
OF THE TREASURY
By virtue
of the authority vested in me by section 301 of title 3 of the United
States Code, it is ordered as follows: Section 1. Executive Order No.
10289 of September 19, 1951, as amended, is hereby further amended-
a. By adding at the end of paragraph 1 thereof the following subparagraph
(j): (j) The authority vested in the President by paragraph (b) of section
43 of the Act of May 12,1933, as amended (31 U.S.C.821(b)), to issue
silver certificates against any silver bullion, silver, or standard
silver dollars in the Treasury not then held for redemption of any outstanding
silver certificates, to prescribe the denomination of such silver certificates,
and to coin standard silver dollars and subsidiary silver currency for
their redemption and -- b. Byrevoking subparagraphs (b) and (c) of paragraph
2 thereof. Sec. 2. The amendments made by this Order shall not affect
any act done, or any right accruing or accrued or any suit or proceeding
had or commenced in any civil or criminal cause prior to the date of
this Order but all such liabilities shall continue and may be enforced
as if said amendments had not been made.
John F.
Kennedy The White House, June 4, 1963. 
5
- It is interesting to note how many assassinations of Presidents of
the United States follow their concern with the issuing of public currency;
Lincoln with his Greenback, non-interest-bearing notes, and Garfield,
making a pronouncement on currency problems just before he was assassinated.
(Cité par Mullins) 
6
- "The results of the conference
were entirely confidential. Even the fact there had been a meeting was
not permitted to become public." He adds in a footnote, "Though eighteen
[sic] years have since gone by, I do not feel free to give a description
of this most interesting conference concerning which Senator Aldrich
pledged all participants to secrecy." (Paul Warburg, The Federal
Reserve System, Its Origin and Growth, Volume I, p. 58, Macmillan,
New York, 1930 p.60) 
7
- Tableau des familles propriétaires de la FED , Voir :OWNERSHIP
OF THE FEDERAL RESERVE http://land.netonecom.net/tlp/ref/federal_reserve.shtml


8
- Pourquoi la Banque nationale suisse vend-elle tant d’or? par Werner
Wüthrich, Zurich,
http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=787 
9
- Rappel
: la Constitution américaine signée à Philadelphie en 1787 stipule,
dans son article 1, section 8, § 5, que "c'est
au Congrès qu'appartiendra le droit de frapper l'argent et d'en régler
la valeur".
(voir § 6) 
Aline de Diéguez
A suivre ...
17
avril 2008